Se battre, dans la peau d’un robot

De la pure fiction, les combats de robots ? Grave erreur ! C’est désormais un authentique phénomène. Rencontre avec la Freeeks Factory, créateurs et animateurs de robots lutteurs.

Wonder-One vs Boûthä, deux robots plus hauts que l’Empire State Building…  » Wonder-One, c’est le robot-champion du régime totalitaire qui contrôle l’humanité. Boûthä, c’est le robot créé par la rébellion. L’affrontement a eu lieu à Bruxelles, en ce mois d’avril. Durant le Festival international du film fantastique (Biff). Fiction, évidemment. L’Empire State mesure 1,50 m, les robots sont de taille humaine et leur combat est chorégraphié de A à Z. Quand Wonder-One arrive sur scène, faisant penser un peu à Goldorak, Benoît Cantillana, le responsable artistique de la Freeeks Factory, qui crée et anime les robots lutteurs, lui lance :  » OK, Greg, c’est bien ! Les jambes dans ce sens-là. Teste d’abord tes déplacements gauche-droite avec François  » (l’ingénieur du son chargé de bruiter les mouvements). Et, à notre adresse :  » Ce n’est pas évident à man£uvrer, ce genre de machines. Tu veux essayer ?  »

Et comment ! Nous voilà donc avec le privilège… d’entrer à l’intérieur de Boûthä ! C’est une sphère composée de Spartium, un métal extraterrestre ultra-résistant… Mais l’engin est en mousse, donc étonnamment léger. Et une fois les bras et jambes enfilées, il n’y a plus qu’à tenter de se déplacer. On comprend vite la difficulté d’être dans la peau d’un robot : visibilité réduite et chaleur étouffante…

Concrètement donc, ce sont des humains qui s’affrontent, glissés dans la  » peau  » de robots.  » Il y a toute une génération de geeks, ces ados et jeunes adultes passionnés de jeux électroniques, d’univers fantastiques et de technologie, qui s’enflamment pour ces duels, se gargarise Benoît Cantillana. En tant que geek, quand on te demande « Qu’est-ce que tu fais ce soir ? », tu n’imagines pas le plaisir que c’est de pouvoir répondre : « Oh, je vais voir un combat de robots ». « 

Confirmé par Alex, geek évidemment et grand fan de ces joutes de la première heure :  » Dans ces combats, s’il n’y a pas de sang, il y a beaucoup de dommages collatéraux : presque tout le décor y passe ! On aime aussi le côté réel du spectacle, comme le petit drapeau qu’on reçoit pour soutenir tel ou tel robot. La parodie de l’ultra-violence, c’est ce qui fait un bon spectacle geek ! « 

 » Contrairement au catch, les combats de robots ne rapportent pas encore des fortunes « , informe, sans surprise, Aurore, coordinatrice du projet présenté lors du Fiff, tout en distribuant des cartes de visite de la Freeeks Factory aux spectateurs.  » On aimerait avoir notre propre atelier et pouvoir payer les dix membres de la Freeeks Factory. Je suis sûre que les combats de robots peuvent toucher un public plus large que les geeks, les enfants par exemple… « 

Et les plus grands aussi, pas geeks du tout : au Biff, dès que les caméras de l’Universation ( » la télévision du pouvoir totalitaire « …) retransmettaient les images du combat sur grand écran ! Wonder-One et Boûthä se battaient en plein New York, plus hauts que l’Empire State Building… Au cours de l’affrontement, de petites saynètes nous dévoilaient l’avancée des révolutionnaires. Comme dans un match de catch, un commentateur maintenait le public en haleine et donnait le nom des coups et figures que les robots accomplissaient. On s’y croyait.

www.freeeks-factory.be

DOMINIQUE REDING

 » La parodie de l’ultra-violence « 

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