Miserere mei, Deus, secundum magnam misericordiam tuam : une des 58 estampes du cycle Miserere (1923-1948) de Georges Rouault. © ADAGP, PARIS, 2021/CENTRE POMPIDOU, MNAM-CCI/GEORGES MEGUERDITCHIAN/DIST. RMN-GP

Saintes colères

Des « saintes colères devant l’injustice ». On doit l’expression à l’écrivain André Suarès, et elle témoigne exactement de la substance dont se nourrit l’oeuvre de Georges Rouault, peintre remarquable dont le Centre Pompidou a décidé de célébrer le 150e anniversaire de la naissance. Profondément religieux, ce fils d’ébéniste breton n’a eu de cesse de reconnaître la figure du Christ sur le visage des laissés-pour- compte de son temps, qu’ils soient traînés en justice ou obligés de faire le trottoir dans les rues du quartier de Belleville, à Paris. On a le droit de ne pas être sensible à l’aspect social de cette oeuvre. Il est en revanche moins pardonnable de passer à côté de sa désaltérante beauté fauve. Surtout que l’institution parisienne a le bon goût de donner à voir dans son intégralité les cinquante-huit estampes du cycle Miserere, une odyssée plastique soufflante ayant la Grande Guerre pour sujet.

Au Centre Pompidou, à Paris, jusqu’au 3 octobre.

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