Saint Damien

Nos souverains, le Premier ministre Herman Van Rompuy et le cardinal Danneels, accompagnés de nombreuses personnalités, assisteront le dimanche 11 octobre, place Saint-Pierre, à Rome, à la cérémonie de canonisation du père Damien (1840-1889), présidée par le pape Benoît XVI. La canonisation de Damien, attendue depuis longtemps, est généralement considérée comme un cadeau d’adieu du Vatican offert au cardinal Danneels, qui quittera cette année son ministère. Beaucoup de Belges, mais surtout les Flamands, n’ont pas attendu les solennités dans la Ville éternelle pour mettre Jozef  » Jef  » De Veuster, originaire de Ninde, près de Tremelo, au rang des saints. Voici quelques années, déjà, les téléspectateurs de la VRT ont élu le père Damien, qui a sacrifié sa vie aux lépreux, comme le plus grand Belge de l’Histoire. Le rapatriement de la dépouille de Damien, en mai 1936, de l’île hawaiienne de Molokaï, où il est décédé des suites de la lèpre, à Louvain, où l’église de Picpus héberge sa tombe, s’était déroulé dans la magnificence et la splendeur.

Même des agnostiques et des athées comme l’écrivain écossais Robert Louis Stevenson, auteur de l’ Ile au trésor, et l’Américain Jack London, qui ont visité la colonie des lépreux après la mort de Damien, inhumé sous le pandanus qui avait couvert ses premières nuits après son arrivée à Molokaï, ont pris, depuis toujours, l’Eglise catholique de vitesse. Stevenson a profité de son passage sur l’île, en 1889, pour écrire un pamphlet magistral contre un détracteur de Damien. La Lettreouverte au Révérend Hyde de Honolulu est un plaidoyer impressionnant pour la canonisation du missionnaire belge. Ce document bouleversant a été traduit en français par Simon Leys, sinologue de renom mondial et auteur des Ombres chinoises, qui tient Damien en haute estime. A la demande de Knack, il a résumé son admiration pour Damien dans les termes suivants :  » Par son héroïsme et sa sainteté, Damien est un être sublime. En même temps il nous touche encore par son humanité désarmante.  »  » Il fut un temps, poursuit Leys, où la Belgique envoyait des héros comme Damien dans les contrées lointaines, organisait des missions archéologiques à l’autre bout du monde, pouvait se targuer d’une puissante flotte marchande, formait ses marins sur des voiliers naviguant au long cours. Avons-nous donc rêvé cette Belgique-là ?  »

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RIK VAN CAUWELAERT – Directeur de Knack

Des agnostiques et des athées ont pris l’Eglise catholique de vitesse. Depuis toujours

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