Sur les relations de la Belgique avec l'Arabie saoudite, Didier Reynders joue les équilibristes entre défense des droits de l'homme et promotion des intérêts économiques. © Christophe Licoppe/photo news

Reynders patine dans le sable saoudien

Pourquoi la Belgique a-t-elle voté en faveur de l’adhésion de l’Arabie saoudite, pays rétrograde et misogyne, à la commission de l’Organisation des Nations unies sur la condition des femmes ? Embarrassé par le scandale, le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders (MR) a présenté ses excuses et tenté d’élargir le débat aux ventes d’armes et aux missions économiques. Celles-ci, assure-t-il, n’auront plus lieu  » tant que nous ne constatons pas d’évolution sur la situation de l’égalité entre les hommes et les femmes « . Une révision des procédures est également à l’oeuvre, même pour les scrutins par consensus. Dans le cas saoudien, le ministre prétend n’avoir pas été informé du vote par ses diplomates, alors que Riyad est souvent dans le collimateur du Parlement fédéral, notamment pour son rôle dans la propagation du salafisme. Jusqu’à présent, Didier Reynders s’était toujours bien gardé de fâcher un tel allié stratégique et économique. Il l’a récemment félicité pour son activisme à l’ONU concernant la Syrie, tout en s’indignant peu de ses pilonnages sur le Yémen. Cette attitude est loin d’être isolée : le ministre ne fait que suivre les grandes diplomaties occidentales, qui ont toujours déroulé le tapis rouge face aux monarchies du Golfe, ces si bons clients.

F. J. O.

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