Réflexions sur l’adoption

L’article « L’adoption sous surveillance » (Le Vif/L’Express du 4 mai) suscite en moi les réflexions suivantes.

La sélection des organismes s’occupant d’adoption est mal vécue par les parents. Mais ces organismes s’engagent vis-à-vis des structures qui proposent des enfants à adopter. Celles-ci n’ont comme garantie de fiabilité des parents que ce qu’on voudra bien leur dire. Je n’ai jamais rencontré de parents en demande d’adoption insensibles à ce fait. Encore faut-il prendre le temps de le leur expliquer.

Le pays de l’adopté n’a pas de raison de faire confiance au premier venu. C’est pourquoi, même en cas d’adoption libre (sans passer par un organisme belge), ce pays (qui, lui, a signé depuis longtemps la convention d’Amsterdam!) exige une enquête psychosociale. C’est une blessure pour un pays de mettre des enfants en adoption à l’étranger. Dans ces pays lointains, beaucoup de personnes font montre d’un humanisme qui n’a rien à voir avec notre pompe judiciaire. Rêvons du jour où les juges belges auront, dans leur bureau, des jeux et un parc pour bébé comme je l’ai vu au Brésil. Et oublions ce que j’ai vu dans un tribunal belge: un juge qui prétendait mieux connaître la loi brésilienne que le juge brésilien et lui demandait de refaire le jugement en fonction de ses diktats!

D’autre part, il y a longtemps que des organismes n’excluent plus les couples non mariés des sélections. C’est au niveau de la loi que l’un des membres du couple est obligé d’adopter l’enfant à son seul nom.

A propos des établissements de placement, IPPJ et autres centres d’accueil, services d’aide et de protection de la jeunesse, il faut dire que le peu de personnel qui y est engagé n’a pas les compétences requises : toute la bonne volonté qu’il manifeste, de même que la formation qu’il tente d’acquérir en travaillant, ne donnent pas la chance aux enfants (adoptés ou non) de repartir dans un développement harmonieux. Notre société a la délinquance qu’elle mérite. Répression et carence d’aide adaptée ne vaudront jamais Relation.

L’important, c’est que la société s’équipe de compétences pour aider ces familles où se trouvent des adoptés et que celles-ci soient conscientes de la nécessité d’y avoir recours dès le début du processus d’adoption si nécessaire. Pour être parents adoptants, il y a une caractéristique de base nécessaire : la créativité face à l’imprévu !

Enfin, être parents adoptants est une valeur sociale équivalente à parent « tout court ». Or il y a un manque de respect et du racisme envers ces enfants et leurs parents. Ceux qui ont vécu ces différentes formes de rejet souvent insidieux en sortent brisés alors qu’ils cherchaient de l’aide pour mieux gérer une situation cruellement difficile à vivre.

Marie-Louise Beaufort, Liège.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire