RÉACTION

Viviane Quittelier, petite-fille par alliance d’Edgar P. Jacobs, réagit au droit de réponse de monsieur Philippe Biermé, président de la fondation Edgar P. Jacobs, publié dans Le Vif/L’Express du 4 janvier, après la parution de notre dossier  » L’affaire Blake et Mortimer « , le 1er décembre 2017.

 » Monsieur Philippe Biermé, vous m’accusez à tort d’avoir exposé des planches originales à Puteaux en 2008. Je n’en possède aucune, vous le savez. Une planche originale est unique. Comment aurais-je des planches originales identiques à celles que vous avez vous-même exposées, dont une à Maxéville en 2010 ? Pourquoi me salir injustement, de la méchanceté gratuite, de la jalousie ? Le but de mon expo était de me faire connaître avant la sortie de mon livre E. P. Jacobs, témoignages inédits (Mosquito, 2009), de montrer mes liens familiaux, des souvenirs ainsi que quelques fac-similés.

Vous revenez constamment sur votre plainte menant à notre perquisition, insinuant que nous faisons partie des pilleurs blanchis. Or, rien de ce qui était recherché n’a été trouvé chez nous.

Dès le décès de Jacobs, la presse vous a présenté comme étant son unique héritier. Or, le véritable héritier par testament est mon père René, que vous avez osé traiter de  » pilleur  » à plusieurs reprises ! Je me suis toujours demandée par quel tour de magie vous êtes parvenu à vous attribuer les droits de Blake et Mortimer. Pour quelle raison la voisine Alida a refusé de remettre les clés de la maison de Jacobs à mon père le jour des funérailles et s’y est soumise après l’insistance de Louis Bos, devenu le nouveau président de la Fondation ? Que saviez-vous exactement ? Qu’avez-vous découvert dans l’atelier de Jacobs, tandis que ce dernier ne pouvait plus monter à l’étage sur ordre du médecin à cause de son coeur affaibli ?

Comment expliquer l’existence d’un nouveau testament enregistré dans une autre étude notariale deux mois avant le décès ? Jacobs nous racontait tout. Ce testament nous était totalement inconnu. Il déshéritait en partie mon père et le cousin de Jacobs, Jacques Tambuyser, par rapport au testament précédent. Mon père s’est vu retirer ses droits d’auteur et, comme le cousin Jacques, le retrait de privilèges accordés antérieurement. Curieusement et en parfaite contradiction avec la restriction, on peut lire plus loin dans le même testament :  » Je tiens à dire mon amitié à mes chers cousins Jacques et Elise Tambuyser qui m’ont toujours témoigné sympathie et réconfort.  »

Je doute de l’authenticité de ce testament. En se basant sur le précédent, les choses se seraient passées autrement. Nous aurions pu garder la maison de Jacobs et en faire un musée. Mon grand-père de coeur souhaitait que j’en devienne la conservatrice. Il a préféré léguer le tout à mon père plutôt qu’à moi, sachant les droits successoraux élevés en lignes non directes. J’avais 31 ans, sans moyens financiers. Le bénéfice des droits m’aurait permis de renoncer à l’enseignement et me consacrer entièrement au patrimoine jacobsien. J’aurais volontiers établi l’inventaire et géré le prêt pour des expositions. Jamais je n’aurais vendu la moindre pièce originale ni l’accompagner d’un certificat d’authenticité comme vous l’avez fait par ouï-dire.

L’héritage devient vite empoisonné. Mon père relève une omission au passif de la déclaration de succession concernant le montant d’imposition payé pour l’exercice 1986. Le notaire reconnaît son erreur ainsi que le remboursement auquel mon père a droit, soit 15 591 euros. Il néglige de remettre à mon père une copie de la déclaration complémentaire, ainsi que celle de la nouvelle déclaration reçue de l’administration. Ne voyant rien venir, malgré des rappels envoyés au notaire, mon père dépose une plainte contre lui. Le procès durera 24 ans. Mon père sera débouté au civil et en appel, les dépens à sa charge. Le raisonnement du jugement reste flou tant la partie adverse a imaginé un imbroglio mêlant et confondant l’imposition des exercices 1985 et 1986.

Jacobs est décédé en février 1987. Comment expliquer la venue d’un huissier de justice au domicile de mes parents le 10 juillet 1990 pour réclamer l’imposition de l’exercice 1988 à charge du studio Jacobs, une contrainte d’un montant de 3 388 481 francs belges (83 998,25 euros) majoré des frais à payer dans les 24 heures ? Ici encore, il a fallu faire appel à un conseil pour lever la contrainte et la saisie des biens mobiliers et immobilier. Ma mère, souffrant d’une insuffisance cardiaque, se trouvait seule à la maison lors de la venue de l’huissier. Le choc encaissé a contribué à sa mort prématurée.

Vous m’avez toujours écartée des manifestations mettant à l’honneur le créateur de Blake et Mortimer. Il eut été normal que je représente la famille. On peut me voir me promener tranquillement dans les salles d’exposition de Maxéville 2010 sur les vidéos officielles et présenter mon livre au maire de la ville. Pourquoi avoir convaincu le maire de me faire expulser comme une malpropre en présence d’une centaine de personnes, juste avant l’inauguration ? Quel scandale craigniez-vous de ma part ? J’aimerais bien le savoir !

Monsieur Philippe Biermé, arrêtez vos acharnements et accusations envers nous. Respectez les personnes honnêtes et assumez vos agissements et responsabilités !

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