© illustration : charles monnier

Qui, il faut supprimer la RTBF!

Grâce à l’initiative populaire  » No Billag « , les Suisses auront eu droit à un beau débat sur le service public audiovisuel. Et chez nous ? Gageons qu’il serait tout aussi enflammé. Alors lançons-le !

Oui, il faut supprimer la RTBF !

Récemment, dans La Libre, Jean-Paul Philippot, le patron de la RTBF avançait deux arguments principaux pour justifier l’existence d’un service public : l’information pluraliste et les émissions culturelles.

Tout d’abord – et on ne rit pas –  » la mission de la RTBF est de délivrer une information plurielle et indépendante « . Certes, la RTBF doit conserver un certain équilibre entre les partis politiques. Lorsqu’on la qualifie de RT-PS, elle se défend en disant que le PS n’est pas content de la façon dont il est critiqué dans les  » affaires « , ce qui est exact. Mais là n’est pas la question. Dans le cas du MR, le pluralisme entre partis sera atteint en déroulant le tapis bleu à la gauche du parti (Richard Miller, par exemple, a pignon sur média).

Plus fondamentalement, à longueur de journal radio ou télé, reportages, sujets, commentaires et billets d' » humoristes « , la RTBF nous sert une soupe tiède de militantisme de gauche à peu près sur tous les sujets (l’économie, la N-VA, l’immigration, l’islamisme, les grèves, la politique américaine ou française, etc.). La pluralité des points de vue démocratiques n’est jamais atteinte. Elle déroule aussi le tapis rouge au communiste PTB – qui se revendique du marxisme, idéologie totalitaire au sens strict – mais boycotte le Parti populaire, qui n’est pas le mien, mais ne s’est jamais, à ma connaissance, revendiqué d’une idéologie antidémocratique.

Pour celui qui sait un peu décrypter le langage médiatique, il est évident que les têtes les plus connues de la RTBF ont une sensibilité de gauche. D’ailleurs, dans cette époque qui se veut éthique et transparente (sauf pour les journalistes ? ), des personnages aussi importants dans le formatage de l’opinion, ne fût-ce que par les sujets dont il décident dont on parle ou pas, ne devraient-ils pas dire pour qui ils votent ? A Drieu Godefridi qui lui faisait remarquer que 90% des journalistes américains étaient de gauche, Bertrand Henne répliqua sur antenne qu’il n’y avait pas de problème aussi longtemps qu’ils restaient objectifs ! Comme si les convictions personnelles n’influençaient pas les propos ! Pour un journaliste, seule l’honnêteté dans la relation des faits peut exister, certainement pas l’objectivité.

Alain Destexhe
Alain Destexhe© belgaimage

L’émission d’Eddy Caekelberghs est révélatrice. Depuis un quart de siècle, par le choix de ses invités et ses commentaires, il nous distille calmement d’une voix assurée son petit bréviaire marxiso-immigratio-voile.islamique.compatible, tout en publiant sur Facebook des diatribes gauchistes. On a maintenant la preuve qu’il complote contre le gouvernement fédéral, mais il est toujours là, se posant même en victime ! Qui est le Caekelberghs de droite qui anime une émission similaire ? J’ai beau chercher. D’autres journalistes  » maison  » se rattrapent sur Twitter de la retenue qu’ils sont censés respecter à l’antenne.

Last but not least, Jean-Paul Philippot, le PDG lui-même, est une créature socialiste qui, lorsqu’il a été choisi, n’avait aucune expérience dans le domaine de l’audiovisuel. Il est vrai qu’être socialiste vaut parfois certificat de compétences. Auparavant, il avait été nommé par le PS dans la structure faîtière des hôpitaux publics bruxellois, une expérience qui, certes, pouvait s’avérer utile pour réanimer la RTBF ! Rarement, mais à propos, le PDG sait intervenir directement pour ménager le bien nommé boulevard de l’Empereur.

Souvent, les émissions culturelles reflètent aussi des choix idéologiques. Soumis à des obligations contractuelles strictes, on ne voit pas pourquoi le privé ne pourrait produire ou diffuser des émissions culturelles de qualité. Le Concours Reine Elisabeth par exemple peut sans doute être couvert et diffusé à moindre coût sans mobiliser la machinerie publique avec ses contraintes syndicales aussi exorbitantes du droit commun que désuètes.

Comme son immeuble qui évoque le stalinisme et les années 1960, la RTBF est un vieux paquebot, coûteux, mal géré, polluant les consciences (aux fumées rouges) et emportant quelques dizaines de passagers oisifs qui, des cabines de luxe à la soute, se la coulent douce.

Les finances francophones sont exsangues. Rien ne justifie de saigner les contribuables du montant astronomique de 240 millions d’euros par an (sic) pour une parole sectaire qui vise plus ou moins subtilement à endoctriner.

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