Que fait l’ONU ?

Ghouta orientale : une centaine de civils, dont un tiers d’enfants, anéantis chaque jour, et le pire est à venir ; Birmanie : au moins 7 000 Rohingyas, dont au moins 800 enfants, massacrés, et 500 000 réfugiés ; Afghanistan : des dizaines de milliers de morts et aucune amélioration en vue ; etc. Et devant toutes ces atrocités sans nom, l’ONU constate, dénonce, demande, réclame, est scandalisée, déplore, insiste pour que…, mais laisse honteusement faire. Reprenant en 1945 la mission de l’impuissante Société des nations – du  » machin « , comme disait de Gaulle -, elle devait être conçue de manière à ne pas retomber dans les travers de celle-ci mais, par aveuglement, irréalisme ou cautèle, ses fondateurs lui ont inoculé, dès sa création, le germe de son impuissance et de son inévitable effacement à moyen terme. Ce germe insidieux est l’exigence de l’accord unanime des cinq membres permanents – France, Grande-Bretagne, Etats-Unis, Russie et Chine – de son organe décisionnel, le Conseil de sécurité, pour adopter toute résolution autre qu’administrative ou anodine. Vu les intérêts de plus en plus divergents et les stratégies sournoises de ces membres permanents, cette exigence bloque ou retarde indéfiniment toute réaction de l’ONU aux affrontements meurtriers, sauf lorsque ceux-ci se déroulent en Afrique noire, là où les oppositions entre les grandes puissances sont provisoirement moins directes et nettes qu’ailleurs. A ces blocages s’ajoute l’incapacité de l’ONU à faire respecter ses trop rares résolutions opératives du fait de la réticence de plus en plus patente de ses membres dotés de puissants moyens militaires à mettre ceux-ci à sa disposition pour les interventions qui ne coïncident pas avec leurs intérêts. Si l’ONU poursuit sa déliquescence – ce qui est plus que probable – et que sa mission prépondérante devient l’entretien d’une armée de fonctionnaires, il faudra malheureusement avoir l’honnêteté de s’interroger sur l’opportunité de son maintien.

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