Quand Dany fête Paris

Cet homme est un caméléon. Exilé au Québec, il joue les  » M. Météo « , annonçant, grand sourire à l’appui, les bourrasques de neige à venir. Devenu parisien, il se fait, entre son studio de la gare du Nord et les brasseries de Saint-Germain-des-Prés, le barde de la Ville Lumière. Oui, décidément, le plus haïtien des académiciens français est un drôle de zig. Comme l’atteste cet  » olni  » (objet littéraire non identifié) publié chez Grasset. On savait Dany Laferrière talentueux écrivain et parfait gentleman, le voici, de surcroît, graphiste facétieux, dessinateur averti et délicieux poète. Prenez feutres et Stabilo variés, écrivez à la main, tirez des traits, faites des cases et des croquis, coloriez, donnez libre cours à vos rêveries, racontez ce qui se passe dans la rue (la soupe populaire), au Flore (les mannequins rachitiques) et dans les cafés de Paris, ouvrez votre porte à un chat imaginaire, rencontrez l’ami Mabanckou, cheminez avec Balzac, Breton, Malraux, Sagan, Vian, Borges, Cossery, Léautaud, Bianciotti, Basquiat, Chanel… glissez le tout dans un album grand format, et vous obtenez le livre le plus fou et le plus libre de ces dernières décennies.

Autoportrait de Paris avec chat, par Dany Laferrière, Grasset, 320 p.

Retrouvez l’actualité littéraire aussi dans Focus Vif : cette semaine, notamment, En route vers Okhotsk, récit de voyage en Sibérie drôlement mélancolique signé Eleonore Frey, page 40, et Mange tes morts, de Jack Heat, thriller australien cannibale, page 41.

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