Pour Pascal Ory, l'élection de Donald Trump s'inscrit dans la tendance des nouveaux types de leaders démocrates-autoritaires issus notamment de l'entreprise. © JONATHAN ERNST/REUTERS

Pourquoi les populismes prospèrent

Après Ce que dit Charlie : treize leçons d’histoire paru en 2016, l’historien français Pascal Ory poursuit son décryptage des phénomènes politiques contemporains en se penchant sur les populismes dans Peuple souverain, de la révolution populaire à la radicalité populiste (Gallimard, 256 p.). Il explique leur nouvel essor par  » le désencadrement de la société « .  » L’électorat qui, jusque-là, était maintenu par les institutions de la gauche ouvrière (NDLR : notamment les syndicats) et des partis de gouvernement dans des habitudes de vote qui donnaient une pertinence aux figures de l’ouvrier syndiqué à gauche, du paysan démocrate-chrétien ou du fonctionnaire de centre-gauche, se reconstitue entre trois positionnements ressortissant désormais tous au refus du  » système  » : la nouvelle gauche radicale, la nouvelle droite radicale et l’abstention « . De plus, le populisme contemporain a réussi à s’adapter à la propension à l’hyperindividualisme, traçant de la sorte des convergences avec la radicalité des extrémistes.  » Le leader populiste et le terroriste radical ont en commun au moins deux qualités. La première est de représenter un exutoire au mécontentement individualiste : celui-là, au moins, me venge ; la seconde consiste en la magnification de l’individu : celui-là, au moins, peut tout.  » Le populisme constitue donc une menace, lui qui peut réunir  » l’évangéliste trumpien du Nebraska, le chômeur Podemos de la place de la Puerta del Sol et le fellah égyptien sympathisant des Frères musulmans « , ce qui, avertit Pascal Ory,  » finit par faire du monde « . Un essai historique utile pour mieux comprendre le monde d’aujourd’hui.

Gérald Papy

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