Matteo Salvini, leader de la Ligue au pouvoir à Rome, exemple contemporain de la montée de l'extrême droite. © Fabio Frustaci/belgaimage

Pour éviter que meurent les démocraties

Pour accréditer ou non le parallélisme que certains, et non des moindres, Emmanuel Macron par exemple, font entre la période actuelle et l’entre-deux-guerres, il est utile de lire Comment meurent les démocraties, de Jean-Claude Hazera (Odile Jacob, 312 p.). Le basculement de l’Italie, de l’Allemagne, de l’Espagne et de la France, qui dans le fascisme, qui dans le régime autoritaire, est bien sûr lié à des contextes historiques particuliers, où les séquelles de la Grande Guerre occupent une grande place. La comparaison avec la période actuelle a donc ses limites. L’auteur n’en décèle pas moins des enseignements universels. Même si elles peuvent y contribuer, les difficultés économiques ne sont pas une condition indispensable à l’émergence du fascisme.  » Les jeunes démocraties, comme l’étaient l’Italie ou l’Allemagne ont moins bien résisté au nationalisme fasciste que de vieilles démocraties aux institutions solides comme le Royaume-Uni et les Etats-Unis « , ajoute l’auteur qui consacre intelligemment un chapitre au contre-exemple de résistance au fascisme de l’Amérique de Franklin Delano Roosevelt. Enfin, la constante absolue de ces prises de pouvoir fascistes par la voie légale est la présence du  » virus du nationalisme « . Ce qui nous ramène inévitablement à la vague actuelle des populismes.  » L’érosion de la démocratie est aujourd’hui plus insidieuse « , analyse Jean-Claude Hazera. Elle n’en est pas moins dangereuse. D’où cet appel aux politiques à se préoccuper davantage des humiliations subies par les populations.

Pour éviter que meurent les démocraties

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