Pics arrondis, prix plus uniformes

Cette fois-ci, le déclin est bel et bien consommé. Seul le prix des terrains à bâtir n’a pas baissé dans la province, selon le notariat local. Qui parle néanmoins de  » tassement « , plus que de véritable chute, et de rattrapage du nord de la province sur le sud, tiré par le Grand-Duché et ses salaires.

Le notariat luxembourgeois le rappelle : il avait été le premier, l’an dernier, à prétendre que 2008 serait ; malgré la baisse annoncée, une nouvelle année haussière sur le front immobilier. Mais autant l’admettre tout de suite : ce coup-ci, les lampées d’optimisme resteront dans les cuves. Car les prix ont bel et bien baissé en 2008, affirment les notaires, Me Culot en tête : on parle d’une chute de 5,7 % pour les maisons mitoyennes (120 400 euros de moyenne provinciale) et 7,1 % pour les 4- façades (183 000 euros de moyenne). Une chute qualifiée de  » tassement  » par la profession. Un mouvement baissier plus marqué, comme partout, au second semestre.

François Culot, dont l’étude est établie à Virton, joue d’ailleurs franc jeu à ce sujet :  » Le marché a chuté légèrement au troisième trimestre de l’année et s’est enfoncé plus avant durant les trois derniers mois. Mais, avec l’effet retard que nous connaissons, entre compromis et signature de l’acte à l’étude, il se peut fort bien que la diminution soit encore plus marquée pour le dernier trimestre. Nous le saurons en 2009, même si une reprise est envisageable.  » L’homme ne s’en cache pas : certains confrères lui avouent  » ne plus rien vendre du tout pour le moment « . Du côté de Philippe Graces, qui dirige deux agences dans le sud de la province (Habay et Arlon), on confirme :  » D’octobre à fin décembre, les candidats acquéreurs ne venaient plus à l’agence, n’appelaient plus, et refusaient même de faire les visites. Certains médias clamaient qu’il fallait s’attendre à une chute des prix de 20 %. Résultat : certains acheteurs arrivent avec des offres de 30 ou 40 % plus basses que les prix réclamés par les propriétaires. Ce qui entraîne des négociations et des renégociations. Depuis la fin décembre, on note plus de visites. Mais cela ne veut pas dire qu’on vend beaucoup. « 

Déjà les effets des  » prêts tremplins  » ?

L’éventuelle reprise, pointée par l’un ou l’autre professionnel, sera probablement fonction du succès des  » prêts tremplins  » (qui remplacent le prêt jeunes, et procure une aide au remboursement pour l’achat de biens qui ne dépassent pas les 150 000 euros), voire de la réduction de TVA à 6 %.  » On ne sentira pas l’efficacité de ces mesures directement, mais cela va bientôt rentrer dans les m£urs « , lance François Culot. Un constat que ne partage pas tout à fait Pierre Closon, dont l’une des deux agences est sise à Marche-en-Famenne :  » Suite à l’instauration du prêt tremplin, je dois bien remarquer que le marché des petites maisons retrouve la forme. On sent que cela a un impact. Quand un bien est affiché à 155 000 euros, on sent que les négociations vont dans le sens du prix indiqué.  » Pour ce courtier, bien implanté dans la région, ce sont les bâtisses dépassant les 250 000 euros qui sont le plus touchées par la stagnation-diminution actuelle. Philippe Graces, plus dans le sud, appuie le constat.

En parcourant le rapport des 45 notaires de la province, on se rend compte que c’est l’arrondissement d’Arlon qui a subi la plus forte baisse, tandis que les arrondissements de Marche (en légère hausse) et de Neufchâteau ont limité la casse :  » Cela s’explique probablement par un effet de rattrapage entre arrondissements « , précise François Culot. Les terrains à bâtir, à cet égard, auraient vu leur prix moyen augmenter dans cette même logique de rattrapage du nord sur le sud. Avec un prix plancher pour Paliseul (27,5 euros/m2) et une moyenne provinciale de 57 euros/m2.

G.V.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire