Tous les coureurs, professionnels et amateurs, les utilisent: ces pédales permettent un pédalage plus efficace en tirant avec la jambe qui remonte. © VENZOBIKE

Pédales automatiques: Une question d’habitude

Les pédales automatiques, ou pédales à clic, provoquent souvent des chutes, surtout au début, mais elles peuvent prévenir d’autres blessures. C’est une question d’automatismes et de réglages.

La pédale automatique est constituée d’une pédale et d’une cale compatibles. Lorsque le cycliste pose son pied sur la pédale, la cale s’emboîte automatiquement, provoquant un « clic » qui garantit que les deux sont bien emboitées.

La tension de cette fixation se règle par un boulon situé derrière ou sous la pédale. Elle s’inspire du système de fixation des skis, qui permet de déchausser rapidement en cas d’urgence et s’ouvre automatiquement en cas de chute. S’il suffit de pousser le pied sur la cale pour le fixer, il faut quand même faire pivoter le talon vers l’extérieur pour déchausser. Ce système a été popularisé par Bernard Hinault, vainqueur du Tour de France 1985 avec les prototypes de Look.

Dépasser l’appréhension

Tous les coureurs, professionnels et amateurs, les utilisent: ces pédales permettent un pédalage plus efficace en tirant avec la jambe qui remonte. On développe donc plus de puissance et le travail est plus efficace: une jambe appuie, l’autre tire. Cependant, beaucoup de cyclistes occasionnels sont victimes de chutes et répugnent à utiliser ces pédales. Dans la finale de Liège-Bastogne-Liège, Hirschi, bousculé par Alaphilippe, est parvenu in extremis à libérer son pied de la pédale et à conserver son équilibre. L’image s’est imprimée sur la cornée de maints cyclistes déjà réticents. Sans trop de raison: devant développer un wattage considérable, Hirschi règle au maximum la résistance du mécanisme de déchaussage.

Koen Pansaers, médecin sportif et fervent sportif, assure le suivi de l’Union mais aussi de nombreux triathlètes et autres sportifs de haut niveau. Il conseille vivement l’usage de ces pédales: « Elles permettent d’éviter des blessures en adoptant la bonne position avec exactitude. Le pied ne bouge pas sur la pédale, le corps ne fait qu’un avec le vélo. Sans ce type de pédale, je constate fréquemment des frictions ilio-tibiales: la jambe est trop à l’intérieur, ce qui déplace la pression vers l’extérieur. »

D’aucuns se plaignent pourtant des genoux, avec ces pédales automatiques. « Tout est une question de réglage des pédales et de la selle. La position est bonne si, quand on est en selle, les pédales à la verticale, le devant du genou – le patella – est juste au-dessus du milieu du pied. On peut le mesurer avec un fil à plomb. Les personnes souffrant du tendon rotulien peuvent reculer légèrement la cale. »

En cas de chute

Il n’empêche: de nombreux cyclistes chutent fréquemment à cause de ces pédales automatiques. Freinages brusques ou slaloms à cause du mauvais état des pistes, arrêts aux feux rouges constituent autant de situations à risque. « Déchausser doit devenir un automatisme avant de rouler. Le débutant doit s’exercer, sur les rouleaux ou à l’aide d’une personne qui maintient le vélo pendant qu’il chausse et déchausse. Il peut ensuite se tester sur un parking ou un dans endroit calme. L’habitude se prend rapidement. Ensuite, il existe différents types de cales, plus ou moins résistantes. Les Look Keo Grip Cleats, par exemple, sont disponibles en trois modèles: chaque couleur (gris, rouge, noir) offre un degré de desserrement différent. Le débutant a intérêt à opter pour la cale qui offre le plus de liberté au pied mais je lui conseille de passer le plus vite possible au modèle moyen. »

Shimano commercialise entre autres les SPD (Shimano Pedaling Dynamics). Elles se déchaussent facilement et offrent une grande liberté de mouvement dans les modèles conçus pour le VTT. À l’autre bout de la gamme, les SPD-SL sont conçus pour les coureurs sur route. « Au début, on peut utiliser les systèmes VTT sur route, puisqu’ils permettent de mettre pied à terre plus vite, mais cette liberté de mouvement peut nuire à la position. »

Lorsque les cyclistes sont obligés de marcher, par exemple en cas de vélo hors service durant une promenade, ce n’est pas facile pour eux… Les pédales automatiques requièrent en effet des chaussures spéciales: souliers, cales et pédales forment un ensemble. Il existe toutefois un vaste choix de chaussures avec un renfoncement sous la semelle, qui permettent la marche et le portage du vélo. « Il suffit de signaler au vendeur quel type de pédale – Look ou Shimano – on utilise pour que la chaussure soit compatible avec le modèle de la cale. Ces chaussures permettent de faire quelques pas mais pas des kilomètres car la semelle reste rigide. »

Tous les coureurs, professionnels et amateurs, les utilisent: ces pédales permettent un pédalage plus efficace en tirant avec la jambe qui remonte.
Tous les coureurs, professionnels et amateurs, les utilisent: ces pédales permettent un pédalage plus efficace en tirant avec la jambe qui remonte.© GETTY
Tous les coureurs, professionnels et amateurs, les utilisent: ces pédales permettent un pédalage plus efficace en tirant avec la jambe qui remonte.
Tous les coureurs, professionnels et amateurs, les utilisent: ces pédales permettent un pédalage plus efficace en tirant avec la jambe qui remonte.© GETTY

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