Pays cherche entrepreneurs

La Belgique figure en queue de peloton… mondial en matière d’esprit d’entreprise. Certains voudraient se lancer, mais …

Didier Grogna

Réalisé depuis 1997 par la London Business School, en collaboration avec le Babson College (Etats-Unis), le Global Entrepreneurship Monitor (GEM) donne un aperçu de l’évolution de l’esprit d’entreprendre dans 43 pays (1). Ceux-ci sont classés selon l’état d’avancement de leurs économies et du développement. On y retrouve aussi bien des pays comme l’Angola ou l’Equateur que le Brésil, la Russie, la Turquie ou encore la plupart des économies développées. Le goût d’entreprendre peut se mesurer suivant différents facteurs. Selon les données européennes, être entrepreneur aujourd’hui signifie soit être indépendant, soit travailler pour le compte d’une entreprise familiale. A ce niveau, la Belgique ne se porte pas trop mal par rapport aux pays européens les plus  » entreprenants « , avec un taux de 9 % de la population active. Les derniers chiffres pointaient la Wallonie à 7,9 %, la Flandre à 9,8 % (2). Par contre, si l’on s’en réfère aux intentions de lancer une entreprise, la Belgique se trouve en queue de peloton, avec un taux de 30 % de la population active seulement pour une moyenne de 45 % en Europe et de 61 % aux Etats-Unis.

Si l’on prend en compte le total de l’activité entrepreneuriale (TEA, indice du GEM), la Belgique est encore plus mal placée : 2,85 % de la population active compte lancer une activité prochainement (trois ans, au maximum). Ce chiffre était en repli l’an dernier, loin de la moyenne européenne (5,85 %).

Si l’entrepreneuriat est plus affaire d’hommes au niveau d’enseignement élevé et qui ont confiance en leur potentiel, la Belgique se distingue par une recherche de qualité et d’internationalisation des produits et services. Mais la crise financière est passée par là et les entrepreneurs réfléchissent plus longuement avant d’oser. Ce qui explique le ralentissement observé l’an dernier. Mais, d’une manière générale, on préfère donc la qualité à la quantité, même si les entrepreneurs belges ont confiance en eux. Ils estiment en particulier avoir été bien formés, tant durant leur cursus scolaire que via une formation supplémentaire.

Las, les problèmes administratifs et l’accès au crédit en refroidissent plus d’un. Et c’est ainsi que, malgré l’envie, beaucoup de candidats entrepreneurs ne franchissent pas le pas. La Belgique figure donc à la queue du peloton établi par le GEM concernant le TEA dans de nouvelles entreprises, malgré un développement économique important. Didier Grogna

(1) www.gemconsortium.org

(2) Le gouvernement wallon sortant n’étant pas partie prenante du rapport, les derniers chiffres nationaux ne sont relativisés que par les données flamandes.

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