Patrick Dewael à la question

Le nouveau président de la Chambre, Patrick Dewael (Open VLD), n’en a pas fini avec le dossier des promotions douteuses concoctées au sein de son cabinet.

Patrick Dewael, nouveau président de la Chambre, n’a-t-il vraiment rien su des man£uvres qui se déroulaient à son cabinet, au ministère de l’Intérieur, pour favoriser la carrière de ses protégés dans les hautes sphères de la police ? Contrairement aux déclarations qu’il a faites à La Libre Belgique, il n’a pas été  » blanchi  » par le Comité permanent de contrôle des services de police, tout simplement parce que cet organe n’a pas le pouvoir d’enquêter dans les milieux politiques et judiciaires. Deux membres de son cabinet avaient effectivement accepté de porter le chapeau en démissionnant. Et la Chambre lui avait voté la confiance. C’est tout.

En revanche, la dénonciation par le commissaire général de la police fédérale, Fernand Koekelberg (sous le coup d’une procédure disciplinaire), d’un faux qui pourrait être imputé à Dewael est plus grave et relève à présent du judiciaire.

En effet,  » Koek  » a déniché une fiche du 8 mai 2007 adressée à Dewael par son chef de cabinet adjoint Paul Van Tigchelt et portant deux paraphes, dont celui du ministre. Van Tigchelt évoque ses réticences quant à la promotion des deux secrétaires de Koekelberg, Sylvie Ricour et Anja Savonet. Or l’arrêté ministériel signé par Dewael pour accorder aux deux femmes un sursalaire temporaire porte la date du 26 avril 2007. La fiche donne à penser que, le 8 mai, le cabinet Dewael hésitait encore à s’engager dans cette aventure, qui vaut également à Fernand Koekelberg la méfiance de ses autorités de tutelle.

L’enquête sur ce document possiblement antidaté a été confiée à la juge d’instruction bruxelloise An Gruwez, déjà chargée d’enquêter sur les soupçons de faux commis au bénéfice de Christa Debeck (alors au cabinet Dewael) par Luc Closset (démissionnaire de l’Inspection générale de la police) et Guido Van Wymersch (patron controversé de la police de Bruxelles-Ixelles, ancien de l’Inspection et du cabinet Dewael).

D’autres  » pistons  » ne sont pas remis actuellement en cause, comme ceux dont ont profité, d’après le comité P, Fred Van Immerseel et Greet Spiessens, ex-membres du cabinet Dewael. Ne faudrait-il pas regrouper tous ces dossiers  » nominations douteuses  » et les dérouter vers un autre parquet que celui de Bruxelles, vu les relations étroites existant entre des protagonistes et des membres du personnel judiciaire de la capitale ? La question se pose sérieusement.

Marie-Cécile Royen

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