partis flamands
>SP.A : SILENCE RADIO
Difficile d’être plus silencieux dans la cacophonie qui règne autour de la question des sans-papiers. Cela dit, le SP.A s’est toujours montré plutôt hostile à toute régularisation massive. Beaucoup de socialistes sont présidents de CPAS dans les grandes villes flamandes et disent craindre les conséquences d’une régularisation trop large. Empêtré dans ses dissensions internes depuis l’intégration de Bert Anciaux, le parti de Caroline Gennez se concentre davantage sur les problèmes liés à la crise économique et aux pertes d’emplois en Flandre. Il faut dire qu’en Région flamande le principal ministre SP.A, Frank Vandenbroucke, détient le portefeuille de l’Emploi. Lors de leur dernier congrès à Gand, le 8 mars, les socialistes flamands ne parlaient que des solutions à apporter à… la crise.
>CD&V : LE BATEAU VIRE DE BORD
C’est le parti le plus intéressant à suivre dans le dossier des sans-papiers, car non seulement il en détient les clés, mais il semble avoir désormais la volonté de faire bouger les choses. Herman Van Rompuy en premier. Se démarquant d’Yves Leterme, il a déclaré vouloir dégager la question de la régularisation du paquet immigration, tel que l’exige l’Open VLD. Le CD&V se situe au milieu de l’échiquier. Les prises de position de l’Eglise catholique et les opérations menées par certaines paroisses en Flandre influencent le débat au sein du parti qui ne s’aligne plus du tout sur l’Open VLD en la matière. En outre, au sein du gouvernement, le nouveau vice-Premier ministre CD&V, le Bruxellois Steven Vanackere, semble plus sensible à l’urgence de trouver une solution pour les sans-papiers que le Limbourgeois Jo Vandeurzen, avant lui.
>OPEN VLD : D’ABORD LES ÉLECTIONS
C’est le parti le plus difficile à suivre dans le dossier des sans-papiers, tant il change de discours en faisant chaque fois monter les enchères. Si l’Open VLD s’est radicalisé sur la question de la régularisation, c’est qu’il craint de se laisser déborder sur sa droite par Jean-Marie Dedecker. La ministre Turtelboom l’a encore répété récemment, comme un leitmotiv : » Ce n’est pas un débat à prendre à la légère, car il tourne autour de la forme que prendra notre société pour les dix années à venir. » L’Open VLD continue à lier la question de la circulaire à des compromis sur les autres dossiers de l’immigration (réforme du code de nationalité, regroupement familial, etc.). Cela lui permet de gagner du temps et d’arriver aux élections régionales sans avoir dû céder quoi que ce soit aux clandestins.
>LIJST DEDECKER : PARDON GÉNÉRAL, NON
Le regroupement familial ? » Oui, pour l’épouse et les enfants mineurs, mais pas pour le tonton de Kinshasa ! » Lorsqu’on l’interroge sur les questions épineuses du dossier, Jean-Marie Dedecker a toujours le don de choisir la formule choc qu’appréhendent les libéraux flamands. Il se dit contre un » pardon général » comme en 2001. Et les critères ? » J’ai rencontré un clandestin qui vit et travaille depuis 18 ans en Belgique, ses enfants sont nés ici, alors, pour lui, c’est oui. » Et les autres ? » Il faut arrêter de permettre à tous ces gens d’avoir accès à nos privilèges sociaux et médicaux. Je préfère un système de carte de travail comme aux Etats-Unis. » Le discours est approximatif mais percutant en Flandre.
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