Parano à gogo

Voilà longtemps que l’on n’avait pas lu une première phrase de roman aussi intrigante :  » Je ne dis pas que Carl Denver avait l’intention de me tuer.  » Cette entame donne parfaitement le ton de ce Massif Central – beau titre, soit dit en passant – entre récit paranoïaque et polar intello (Christian Oster a longtemps publié aux Editions de Minuit). On y suit le monologue intérieur d’un homme qui se pense traqué par le fameux Carl Denver, après lui avoir soufflé sa fiancée, une certaine Maud (allusion à Ma nuit chez Maud, le film de Rohmer, qui se passe à Clermont-Ferrand ?) Alors il quitte Paris et erre dans le Massif central. Comme lui, le lecteur est sur ses gardes, notant chaque détail, chaque geste, chaque signe, qui pourrait trahir un danger. La parano est toujours redoutablement efficace en littérature. D’autant que Christian Oster, dont Une femme de ménage a été adaptée au cinéma par Claude Berri, a l’art du coup de théâtre. Mais attention, on ne dit pas que Carl Denver avait l’intention de tuer son narrateur…

Massif central, par Christian Oster, Ed. de l’Olivier, 160 p.

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