Où (re)faire sa vie pour mieux la gagner ?

A 25 ans, 35 ans ou 45 ans ? Il n’y a pas d’âge pour s’installer à l’étranger. Seules conditions réellement nécessaires : avoir le goût de l’ailleurs et une âme d’entrepreneur. Le Vif/L’Express vous fait découvrir les pays qui recrutent, diplômés ou pas.

Il y a Alexandre, 31 ans, en recherche d’emploi, qui rêve de s’expatrier au Brésil ; Mike, 47 ans, musicien professionnel, qui se verrait bien vivre en Australie avec sa compagne restauratrice ; Nadège, 23 ans, ingénieure commerciale qui envisage une expérience aux Etats-Unis ; et aussi Pierre, 28 ans, tout disposé à renoncer à son CDI dans une entreprise de transports pour s’installer au Canada avec ses enfants et sa femme… fonctionnaire.

Un coup d’oeil sur le forum d’Expat.com, réseau social destiné aux expatriés, suffit à mesurer l’ampleur du phénomène : quels que soient leur âge, leur milieu social, leur situation professionnelle et personnelle, nos compatriotes larguent les amarres. En dix ans, le nombre de Belges installés à l’étranger a augmenté de 25 % (soit plus de 9 500 émigrants supplémentaires par an) ; au 31 décembre 2015, 381 452 personnes étaient inscrites au registre des Affaires étrangères. Et encore, ce nombre atteint les 500 000, avec les non-inscrits.

L’appel du large est le plus fort entre 20 et 34 ans ; une tranche d’âge qui représente un tiers des Belges établis hors de Belgique. Alors qu’au début des années 2000, les jeunes choisissaient avant tout les pays étrangers dans le cadre de leurs études, aujourd’hui, ils partent de plus en plus nombreux, mais d’abord pour travailler. Si les programmes d’échanges universitaires de type Erasmus avaient été la carte d’embarquement de toute une génération, le PVT semble le nom de code de la suivante : le  » permis vacances travail « , réservé aux 18-30 ans (lire page 35).

Mais que faire et où aller à 25 ans, 35 ans ou 45 ans ? Ce qui peut paraître à première vue capital, le choix du pays, semble presque secondaire. Car, quel que soit son âge,  » il faut aller là où se trouve le travail et non là où on souhaite qu’il se trouve « , met en garde Patricia Glasel, ancienne expatriée, patronne de Berlitz Consulting, un réseau de consultants qui prépare les cadres à l’expatriation. Ainsi il y a une pénurie d’ingénieurs partout dans le monde, que ce soit en Allemagne, au Brésil ou en Inde. De même que le tourisme, la santé et l’informatique recrutent aux quatre coins de la planète.

A l’autre bout de la pyramide des âges, les plus de 50 ans ne composent que 13 % des expatriés. Il faut sans doute y voir la fin d’une époque, celle des cadres quinquas envoyés par leur entreprise et qui se voyaient offrir salaires, indemnités de logement, frais de scolarité, primes de départ… La tendance est aujourd’hui à l’expatriation  » light  » : salaire directement indexé sur le niveau de vie local, réduction de moitié des indemnités de logement ou de scolarité. C’est surtout l’utilité même de l’expatriation qui est contestée. Nombre d’entreprises préfèrent privilégier le recours aux compétences locales pour s’implanter à l’étranger. Mais plus largement, passé 40, voire 45 ans, il est plus difficile de s’expatrier. Ainsi, des pays comme le Canada et l’Australie sont plus frileux à l’idée de recruter des profils de plus de 40 ans, à moins d’offrir des compétences rares. Mais le pari n’est pas impossible. Le Vif/L’Express dresse pour vous les destinations à découvrir selon votre âge, et leurs débouchés.

Par Soraya Ghali

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