Opération tourbières
Une équipe scientifique a récemment mis au jour une nouvelle aire de tourbières dans la forêt congolaise. Cette banale zone marécageuse, en apparence, constitue à la fois une aubaine pour les populations locales et une menace potentielle pour la planète entière si elle en venait à relâcher, dans l’atmosphère, les gigantesques quantités de carbone qui s’y sont accumulées depuis des milliers d’années.
La forêt du bassin du Congo, » deuxième poumon de la planète » après l’Amazonie, n’a jamais aussi bien porté son surnom… La découverte récente, par images satellite, d’une zone de tourbières à cheval sur les deux Congo constitue un nouvel enjeu global climatique de taille. La tourbe contenue dans ces zones humides renfermerait une quantité estimée à 30,6 milliards de tonnes de carbone piégées sous la terre, sur une surface aussi vaste que l’Angleterre. Soit l’équivalent de ce que les Etats-Unis ont émis comme rejets carbone depuis vingt ans. Une équipe de scientifiques des universités de Leeds (Royaume-Uni) et Kisangani (République démocratique du Congo) a lancé en juin dernier une expédition avec l’aide de Greenpeace. Son but : étudier cette nouvelle zone, et sensibiliser les populations locales – pour lesquelles les tourbières sont sources de revenus et de subsistance -, les autorités congolaises et la communauté internationale, à la préservation de ces importants » puits de carbone « . Si ces zones humides étaient asséchées et relâchaient ces grandes quantités de gaz dans l’atmosphère, cela provoquerait, outre des dégâts à une biodiversité remarquable, une catastrophe environnementale majeure impactant encore davantage le processus de réchauffement climatique. Comme cela s’est déjà produit en Indonésie et en Russie.
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