Onkelinx au top du top

An Goovaerts

Laurette Onkelinx (PS), vice-Première ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé, se dit très satisfaite d’avoir été proclamée la femme la plus puissante dans le nord du pays. Elle-même et sa collègue Joëlle Milquet (CDH) conduisent le classement des femmes qui exercent la plus grande influence en Flandre établi chaque année par le magazine économique Trends. Pour la cinquième fois consécutive, les deux excellences occupent les meilleures places. La nouvelle a provoqué des grincements de dents en Flandre. Quoi donc ! Des ministres francophones qui font la pluie et le beau temps au plat pays, voilà une donnée que pas mal de Flamands ne voient pas d’un très bon £il. La présence au top de Laurette Onkelinx et de Joëlle Milquet ne démontre-t-elle pas que le gouvernement fédéral n’a cessé de jouer un rôle substantiel en Flandre ? Que les ministres fédérales peuvent y tenir davantage le haut du pavé que des présidentes de parti comme Marianne Thyssen (CD&V, n° 3) et Caroline Gennez (SP.A, n° 5) ? Et qu’il y a tout lieu de se méfier du parti le plus contesté en Flandre, le PS ?

Des réactions concernant le palmarès des femmes les plus puissantes ne font jamais défaut. En Flandre, le patronyme  » Milquet  » est rituellement suivi de  » Madame Non « . Les clichés dont on affuble les femmes continuent à avoir la vie dure. Cela n’a rien d’étonnant. En Belgique, on se sert trop souvent d’elles pour se donner bonne conscience. Quand on leur confie des responsabilités de haut niveau dans le monde de l’entreprise ou de la politique, on sacrifie souvent au politiquement correct sans qu’en toute logique leurs mérites soient considérés en priorité. Que les femmes se sentent offensées si elles sont sélectionnées en vertu des seuls critères liés à leur appartenance au sexe dit faible, cela ne semble pas tourmenter très fort grand nombre d’hommes. Or, en raison de la crise, de plus en plus de femmes atteignent le sommet. Non seulement parce que les entreprises souhaitent changer de cap, mais aussi parce que les hommes ont tendance à battre en retraite et préfèrent envoyer les femmes au charbon. Cette promotion peut toutefois leur jouer des tours. Car, si les femmes ne parviennent pas à redresser la situation, leurs échecs seront aussitôt grossis à outrance.

Pourtant il vaut mieux prendre les femmes au sérieux. Des études internationales démontrent que leur pouvoir économique et politique ne fait que s’étendre. Partout dans le monde, le taux de scolarisation des filles et l’emploi féminin sont en constante augmentation. Le potentiel économique des femmes en tant que consommatrices représente le double de celui de l’Inde et de la Chine réunies. Le poids grandissant des femmes dans la société doit être pris en compte pour qu’elles puissent y tenir leur place sur la base de leurs qualités et de leurs talents, sans qu’elles soient uniquement utilisées comme vitrine ou gimmick promotionnel au service du marketing. Alors les conversations ne porteraient plus sur la langue que parlent les femmes de pouvoir, mais sur leurs aptitudes et leurs qualifications. Un sujet d’un intérêt autrement plus important.

Rédactrice en chef de Trends

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AN GOOVAERTS

Il vaut mieux prendre les femmes au sérieux

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