Ne jouons plus à l’autruche !

Je réponds au texte de Monsieur D’Archambeau, de Wilrijk,  » Le lobby anti-CO2 nous trompe  » (Le Forum du 1er octobre) et principalement à la phrase  » De toutes ces données, il découle que l’activité de notre planète ne subit et ne subira jamais l’influence de l’activité humaine « .

Monsieur D’Archambeau a parfaitement raison lorsqu’il explique que notre climat a subi depuis des centaines de millions d’années de nombreux changements, bien avant que l’évolution biologique ne conduise au développement de l’humanité. Cela est connu depuis longtemps et enseigné de manière détaillée aux étudiants en géologie, en géographie, en biologie. Quant à en déduire que l’homme n’aura jamais d’influence sur la planète, ce raisonnement est bien court !

Ce qu’il faut comprendre, c’est que la planète n’est pas faite que de roche comme la Lune, elle est faite aussi de vie qui prend de plus en plus d’importance à sa surface. Notre planète est progressivement devenue un écosystème qui occupe ce qu’on appelle la biosphère. Or tout écosystème est le résultat d’un équilibre souvent long à se mettre en place et très fragile devant tout changement. Depuis la fin de la dernière glaciation, l’homme a pris de plus en plus d’impact dans la biosphère en créant d’importants déséquilibres avec, in fine, le développement d’une civilisation industrielle particulièrement agressive et destructrice d’environnement. Dans cette civilisation, l’homme consomme de plus en plus d’énergie et de matières premières et rejette des quantités énormes de déchets. Un des déchets est le CO2 mais il y en a bien d’autres, comme le méthane produit par les bovidés et dont l’impact sur le réchauffement climatique est bien plus important que le dioxyde de carbone. Depuis deux siècles environ, les sociétés industrielles ont contribué à l’élévation du niveau de CO2 et la température évolue parallèlement à cette augmentation, ce que plus personne ne peut nier, sauf quelques Américains payés par le lobby du pétrole qui ne demande qu’à produire, en se fichant du futur de la planète comme de son premier dollar.

Et s’il n’y avait que le CO2 ! Mais il y a tout le reste. L’atmosphère n’est pas la seule à subir les effets de notre civilisation. Nos eaux douces sont menacées par une eutrophisation généralisée, malgré les efforts d’épuration et par le développement de cyanobactéries. La biodiversité régresse à grands pas depuis que l’homme détruit tout. Un autre problème dramatique est la répartition inégale de la richesse produite par la civilisation industrielle et l’accroissement de la misère et de la faim dans de nombreuses contrées, ce qui ne peut que conduire à de graves conflits.

Même si notre planète subit et subira encore d’importants changements d’ordre géologique et climatique, les perturbations actuelles sont brutales et menacent tout simplement la vie à court terme. Alors, il nous faut choisir : soit on continue la  » grande bouffe  » et puis on s’en va, ou bien on se comporte en êtres responsables et on accepte de changer progressivement notre mode de vie de manière à assurer une vie acceptable aux générations à venir. Ne jouons plus à l’autruche !

Guy Bouxin, Erpent, par courriel

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