Le lien qui unit Arne Quinze et Mons est la preuve que l'art peut encore transcender les clivages communautaires. © Dave Bruel

My Secret Garden

La love story qui unit Arne Quinze (1971), plasticien flamand, et la ville de Mons réjouit les coeurs. Elle est la preuve indubitable que l’art peut encore transcender les clivages communautaires – un vrai défi dans un pays qui s’est fait une spécialité d’opposer les régimes linguistiques. Même si cette relation n’a pas manqué d’être chahutée au moment de l’effondrement partiel de The Passenger, structure emblématique de Mons 2015 ayant dû être réagencée, les deux partis ont réussi à ne pas se tourner le dos malgré les médisances.

Démontée tout récemment, l’oeuvre en question – un assemblage de 80 mètres de long sur 16 mètres de haut composé de quelque 35 000 planches en bois de toutes les couleurs – laisse un vide énorme dans la cité du Doudou. Pour le combler, Xavier Roland, directeur du BAM, a eu la bonne idée de poursuivre le rapprochement en consacrant à l’intéressé sa première grande exposition rétrospective en Belgique. De façon très avisée, My Secret Garden a le mérite d’ouvrir les yeux sur un travail que l’on réduit trop souvent à ses occurrences les plus visibles – que les amateurs se rassurent, plusieurs de ces pièces urbaines seront à découvrir dans les environs immédiats du musée, notamment à la faveur d’un jardin composé de trois cents espèces différentes, ainsi que sur la Grand-Place. « Arne Quinze appartient désormais à la Ville. Il était important de lui consacrer une exposition et de dévoiler les multiples facettes d’un artiste plasticien sensible et minutieux afin que son oeuvre urbaine n’occulte pas son oeuvre muséale », a commenté Xavier Roland pour résumer une proposition bien balancée. Dessins percutants, esquisses jubilatoires, maquettes de réalisations disséminées dans le monde entier, mais également grandes toiles, sculptures et installations, l’événement montre un artiste dont la pratique n’a cessé d’évoluer, depuis ses interventions au début des années 1980 en tant que graffeur jusqu’à sa fascination pour la peinture impressionniste et le monde végétal.

Au BAM, à Mons, jusqu’au 29 août.

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