Dans les montagnes d'Adjarie, Zotikeli est l'alpage des habitants de Ghorjomi qui appartiennent à la petite communauté des Géorgiens musulmans. © JULIEN PEBREL/AGENCE MYOP

Mosaïque de peuples

Pendant des siècles, les massifs montagneux du sud de la Géorgie ont été ballottés entre différents empires. Ottomans, Russes et Perses s’y sont livré une guerre d’influence. Mais ces marges reculées ont aussi servi de refuge à des minorités opprimées et permis le développement d’identités hybrides qui peinent à trouver leur place dans le jeune Etat géorgien.

En partant de la cité balnéaire bling-bling de Batoumi sur la mer Noire, il faut remonter une profonde vallée pour rejoindre la Haute-Adjarie et ses petits monts verdoyants. C’est là que vivent les musulmans géorgiens, convertis durant l’occupation ottomane. Dans chaque hameau se trouve une petite mosquée en bois, finement décorée et peinte. La plupart étaient fermées durant la période soviétique ou transformées en lieu de stockage. Le col de Goderdzi (2 027 mètres d’altitude) marque la séparation entre l’Adjarie et la province de Samtskhé-Djavakhétie. Cette dernière est plus aride et marquée par des hivers rigoureux. C’est là que vit toujours une importante communauté arménienne. Par contre, les Russes doukhobors et les Grecs turcophones, qui s’étaient établis sur ces hauts plateaux à cause de persécutions en Russie et en Anatolie, ne sont plus que quelques centaines. Dans la ville d’Akhaltsikhé, ancien carrefour commercial, la communauté juive géorgienne, jadis importante, a quasiment disparu. Ses membres sont partis en Israël, à la recherche d’une vie meilleure. Deux synagogues et un immense cimetière témoignent de leur présence.

Dans l'ancien village russe de Gorelovka, des migrants d'Adjarie relocalisés à la suite des glissements de terrain confectionnent des briques de bouse séchée pour se chauffer l'hiver.
Dans l’ancien village russe de Gorelovka, des migrants d’Adjarie relocalisés à la suite des glissements de terrain confectionnent des briques de bouse séchée pour se chauffer l’hiver.© JULIEN PEBREL/AGENCE MYOP
Nikolai Soukhorukov est un des derniers résidents russes du village de Gorelovka. Il appartient à la communauté religieuse chrétienne des Doukhobors exilée dans le Caucase au xixe siècle par le tsar en raison de son pacifisme et de son opposition à l'Eglise orthodoxe.
Nikolai Soukhorukov est un des derniers résidents russes du village de Gorelovka. Il appartient à la communauté religieuse chrétienne des Doukhobors exilée dans le Caucase au xixe siècle par le tsar en raison de son pacifisme et de son opposition à l’Eglise orthodoxe.© JULIEN PEBREL/AGENCE MYOP
Ziyal Béridzé, jeune habitant de Ghorjomi, joue de l'accordéon dans le salon de sa nouvelle maison.
Ziyal Béridzé, jeune habitant de Ghorjomi, joue de l’accordéon dans le salon de sa nouvelle maison.© JULIEN PEBREL/AGENCE MYOP
Bergère adjare qui accompagne le retour du troupeau de vaches sur la route principale de Gorelovka en fin de journée.
Bergère adjare qui accompagne le retour du troupeau de vaches sur la route principale de Gorelovka en fin de journée.© JULIEN PEBREL/AGENCE MYOP
Prètre géorgien célébrant la messe dominicale dans l'église orthodoxe de Tsalka où viennent prier des Géorgiens et des Grecs.
Prètre géorgien célébrant la messe dominicale dans l’église orthodoxe de Tsalka où viennent prier des Géorgiens et des Grecs.© JULIEN PEBREL/AGENCE MYOP
Monastère troglodyte de Vardzia construit au xiie siècle lors de l'âge d'or du royaume de Géorgie, c'est maintenant une destination touristique très populaire.
Monastère troglodyte de Vardzia construit au xiie siècle lors de l’âge d’or du royaume de Géorgie, c’est maintenant une destination touristique très populaire.© JULIEN PEBREL/AGENCE MYOP
Vendeuse azérie sur le marché de Marnéouli où se croisent Azéris, Arméniens et Géorgiens.
Vendeuse azérie sur le marché de Marnéouli où se croisent Azéris, Arméniens et Géorgiens.© JULIEN PEBREL/AGENCE MYOP
Natia, l'épouse de Ziyal Béridzé, trait une vache dans l'étable située au rez-de-chaussée de l'ancienne maison familiale en bois.
Natia, l’épouse de Ziyal Béridzé, trait une vache dans l’étable située au rez-de-chaussée de l’ancienne maison familiale en bois.© JULIEN PEBREL/AGENCE MYOP
Malgré un confort rudimentaire,  les enfants de Ghorjomi passent généralement l'été à Zotikeli, à plus de 2 000 mètres d'altitude, car l'air y est plus frais que dans la vallée.
Malgré un confort rudimentaire, les enfants de Ghorjomi passent généralement l’été à Zotikeli, à plus de 2 000 mètres d’altitude, car l’air y est plus frais que dans la vallée.© JULIEN PEBREL/AGENCE MYOP

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire