Mosaïque de peuples
Pendant des siècles, les massifs montagneux du sud de la Géorgie ont été ballottés entre différents empires. Ottomans, Russes et Perses s’y sont livré une guerre d’influence. Mais ces marges reculées ont aussi servi de refuge à des minorités opprimées et permis le développement d’identités hybrides qui peinent à trouver leur place dans le jeune Etat géorgien.
En partant de la cité balnéaire bling-bling de Batoumi sur la mer Noire, il faut remonter une profonde vallée pour rejoindre la Haute-Adjarie et ses petits monts verdoyants. C’est là que vivent les musulmans géorgiens, convertis durant l’occupation ottomane. Dans chaque hameau se trouve une petite mosquée en bois, finement décorée et peinte. La plupart étaient fermées durant la période soviétique ou transformées en lieu de stockage. Le col de Goderdzi (2 027 mètres d’altitude) marque la séparation entre l’Adjarie et la province de Samtskhé-Djavakhétie. Cette dernière est plus aride et marquée par des hivers rigoureux. C’est là que vit toujours une importante communauté arménienne. Par contre, les Russes doukhobors et les Grecs turcophones, qui s’étaient établis sur ces hauts plateaux à cause de persécutions en Russie et en Anatolie, ne sont plus que quelques centaines. Dans la ville d’Akhaltsikhé, ancien carrefour commercial, la communauté juive géorgienne, jadis importante, a quasiment disparu. Ses membres sont partis en Israël, à la recherche d’une vie meilleure. Deux synagogues et un immense cimetière témoignent de leur présence.
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