Mortes sans pays

Le lundi 14 mai, Leïla, 8 mois, meurt asphyxiée par des gaz lacrymogènes lors de heurts entre manifestants palestiniens et soldats israéliens à la frontière de la bande de Gaza. Le jeudi 17 mai, Mawda, 2 ans, perd la vie, touchée par une balle perdue dans une camionnette, sur une autoroute wallonne […]. Deux drames, la même cause. Les deux fillettes sont mortes parce que les parents de l’une et de l’autre, palestiniens et kurdes, n’ont jamais été admis à vivre dans un Etat qui leur offre sécurité et stabilité. Les uns ont été chassés de leurs terres à la suite de l’adhésion de l’ONU en 1947, à coups de menaces et de cadeaux des puissances occidentales, au plan inique de partage de la Palestine ; les autres ont, sans doute, dû renoncer à tout rêve d’Etat après le référendum d’indépendance de septembre 2017, la perte par les Kurdes de la quasi-totalité de leurs territoires hors la région autonome du Kurdistan irakien et leur lâche abandon par les Occidentaux. S’ils avaient eu à offrir à leurs fillettes autre chose que le désespoir et la violence, ces parents n’auraient ni exposé Leïla aux tirs des soldats israéliens, ni enfermé Mawda dans une camionnette pour un voyage hasardeux à destination de la Grande-Bretagne.

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