Le Dernier Juif d'Europe, de Joann Sfar, Albin Michel, 320 p.

Monsters and co

Avec Le Dernier Juif d’Europe, Joann Sfar, dans un récit d’une imagination à  » dessin  » débordante, signe un roman baroque dont le propos est de dénoncer l’antisémitisme croissant.

Pessah dans une famille juive française qui sacrifie à la tradition plutôt qu’à la religion. Le fils François, vétérinaire de profession, va épouser son compagnon, Leningrad, qui au moins est juif, se console la mère. Mais au-dehors, le Monster World (plus glauque que celui de Pixar), la  » bête immonde  » tapie dans l’ombre, refait surface : une menace qu’un vampire amoureux d’une danseuse, une psychiatre, une rabbine et quelques autres, tous issus de la  » communauté « , vont combattre.

Dans un style baroque qui convoque à la fois Terry Pratchett, H. P. Lovecraft et l’humour juif, Joann Sfar décrit de façon outrée et dans un style outrancier la résurgence d’un antisémitisme latent, son imagination  » monstrueuse  » lui permettant une position des plus radicales. L’origine du roman est sans doute à trouver notamment dans l’altercation dont fut victime le philosophe Alain Finkielkraut voici un an : traité  » de sale sioniste  » par l’un des gilets jaunes qui manifestaient. Inacceptable, bien sûr.

Le livre est victime de l’urgence produite par l’émotion qui a tout naturellement saisi son auteur. D’où le côté quelquefois bâclé de ce roman où Joann Sfar dégaine sa ménagerie fantasyste habituelle.

Le Dernier Juif d’Europe, de Joann Sfar, Albin Michel, 320 p.

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