Mons et Charleroi privilégient la rénovation

Dans le Hainaut oriental, le neuf n’a pas la préséance. Tandis qu’on achète des 2-façades pour y vivre ou pour les louer.

Après le net recadrage dû à la crise de 2008, la relative stabilisation en 2009 et la légère reprise de 2010, place à la consolidation en 2011 pour Mons et Charleroi. Les prix n’ont pas baissé, et sont même en légère croissance. Tandis que le volume de l’offre et des transactions oscille entre stabilité et tendance à la hausse. Ce qui fait dire aux notaires montois et carolos que  » le marché immobilier s’est une nouvelle fois bien comporté en 2011 « . Avec quelques écarts de conduite çà et là, alternant hardiesse et docilité en fonction du type de biens.

La palme de l’impétuosité revient aux terrains à bâtir, dont les prix se sont littéralement envolés, planant autour des 14 % d’augmentation en moyenne (78,63 euros/m²). A noter tout de même que Charleroi défie toute concurrence, alignant pas moins de 396 euros en moyenne par m² de terrain. Cet engouement généralisé s’explique par une offre très limitée… et de plus en plus chiche en taille de parcelles.  » Il n’est pas rare de voir des prix supérieurs à 100 euros/m² pour des terrains qui ne dépassent pas 6 ares « , remarquent les notaires.

Les maisons 2 façades restent le  » maître-achat  » pour le candidat-acquéreur. D’autant plus si leur prix est abordable. Un bon point pour la région,  » qui conserve des biens au prix extrêmement attractif et au rendement locatif imbattable « , pointent les notaires hennuyers. Et de constater que, de manière générale, les prix ont stagné, gagnant quelques poignées d’euros dans les communes les moins chères et en perdant d’autres dans les communes les plus chères. Ainsi, il faut compter 125 000 euros – soit à peine 1 % de plus qu’en 2010 – pour une maison mitoyenne modeste, plus si elle se trouve à proximité d’une gare ou d’une autoroute (E42, E420, E19). Un cran au-dessus dans le confort, les maisons de rangées dites  » bourgeoises  » et les maisons de maître sont reprises dans une fourchette de 125 000 à 160 000 euros et de 200 000 à 300 000 euros. Le top 3 en termes de prix pour des maisons jointives rassemble Silly (202 222 euros), Jurbise (195 982 euros) et Saint-Ghislain (189 360 euros). Colfontaine est à ce titre la lanterne rouge (86 989 euros), ce qui laisse deviner la disparité du marché.

Plus difficiles à écouler dans les autres provinces wallonnes, les maisons 4 façades semblent être  » à nouveau à la mode à Mons comme à Charleroi « , se félicitent les notaires, qui attribuent cette singularité à la difficulté de dénicher un terrain pour y construire une villa.  » Dans certaines communes, telles que Jurbise (+27 %), Dour (+36 %) ou Brugelette (+17 %), les hausses de prix sont même spectaculaires ! »

Le marché des appartements est caractérisé par un fossé grandissant entre le neuf et l’ancien.  » Il est difficile d’acheter grand et neuf, soit parce que de tels appartements ne sont pas proposés à la vente, soit parce que leur prix est inaccessible « , déplorent les notaires. Ainsi, au-delà de 1 500 euros/m², la demande est plus timide et les transactions assez lentes. De quoi refroidir certains promoteurs, qui décident de geler leurs projets en attendant des jours meilleurs. Du pain bénit pour le secteur de l’ancien, qui se vend correctement, en dépit d’un prix parfois en légère baisse (-5 %). Cela étant,  » si l’appartement reste un bon investissement, les achats sont réfléchis et les éventuels travaux soigneusement soupesés « . Ce qui explique que les performances énergétiques constituent de plus en plus un argument de vente.

F. MA.

Le marché des appartements est caractérisé par un fossé grandissant entre le neuf et l’ancien

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