© Patrice Schmidt/musée d'Orsay distribution RMN-dr

Mon beau sapin

A l’approche des fêtes, Le Vif/L’Express a sélectionné pour vous les plus beaux livres de l’année à feuilleter, offrir ou convoiter.

Renoir père et fils : peinture et cinéma

De l’un, on connaît les grandes scènes du Bal du moulin de la Galette, du Déjeuner des canotiers ou des Grandes Baigneuses, un parcours entamé dans l’impressionnisme pour évoluer vers un art plus classique. De l’autre, on a vu Partie de campagne, La Grande Illusion ou La Règle du jeu : des films parmi les plus influents du xxe siècle, signés par celui qu’Orson Welles appelait  » le plus grand de tous les réalisateurs « . Dans la famille du génie héréditaire, on demande les Renoir. Les rapports du peintre Pierre-Auguste et de Jean, son deuxième fils cinéaste sont au menu d’une exposition au musée d’Orsay, à Paris, jusque fin janvier. Génie de la composition, goût de la liberté, présence de la Seine et de Montmartre, importance du modèle féminin, palette vibrante, effets de lumière dans la nature et profonde humanité ne sont que quelques-uns des rapprochements auxquels préside la sélection d’images et de tableaux reprise dans le présent catalogue. Exposition intime d’une histoire familiale, l’iconographie et les textes associés questionnent plus généralement le dialogue entre les modes d’expression, aussi évidents que contraires parfois, que sont la peinture et le cinéma.

Sous la direction de Sylvie Patry, éd. musée d'Orsay, 310 p.
Sous la direction de Sylvie Patry, éd. musée d’Orsay, 310 p.

Y. P.

Rivages

Pierre angulaire de la bibliographie du photographe belge Harry Gruyaert, Rivages était épuisé malgré ses deux tirages (2003 et 2008). Le voilà de retour, dans un nouveau format panoramique et, surtout, enrichi de 40 paysages les pieds dans l’eau. Normandie, Inde, Maroc, Etats-Unis, côte belge… C’est à un tour du monde des bords de mer que nous convie le pionnier européen de la photo couleur, qui trouve dans ces zones amniotiques des décors à la mesure de son talent de  » peintre « . Qu’il compose avec les ciels chargés des tableaux abstraits ou qu’il statufie des couples de dos le regard arrimé à l’horizon, le sociétaire de l’agence Magnum décline à l’infini le motif de la mélancolie, qui est comme une signature chez cet inconditionnel du cinéma d’Antonioni. Dans son objectif, les êtres se fondent dans une nature déifiée, comme sur cette plage de Picardie où ils ressemblent à des figurines miniatures à l’émouvante fragilité.

Par Harry Gruyaert, éd. Textuel, 144 p.
Par Harry Gruyaert, éd. Textuel, 144 p.

L. R.

L’Arbre dans la peinture

Du best-seller La Vie secrète des arbres du forestier et écrivain allemand Peter Wohlleben au puissant roman L’Arbre-monde de Richard Powers (grand prix de Littérature américaine 2018), des livres nous amènent régulièrement à réinterroger la construction de nos liens avec la nature et le paysage. Les éditions Citadelles et Mazenod consacrent un volume entier aux relations que les peintres ont nouées avec l’arbre, motif de rêve artistique et défi formel récurrent depuis la Renaissance et jusqu’à la récente prise de conscience écologique, dès le xixe siècle. Il suffit de regarder la magnifique sélection de toiles de 100 artistes, de Giotto à Mondrian, pour s’en convaincre : bien plus qu’un ornement du paysage, les feuillus ont autorisé toutes les projections en fonction des époques et des courants artistiques dont ils ont servi à la démonstration. Les hommes qui les ont contemplés et parfois peints sont passés ; les arbres, eux, sont restés. Un livre d’art qui emporte dans la forêt du temps.

Par Zenon Mezinski, Citadelles et Mazenod, 192 p.
Par Zenon Mezinski, Citadelles et Mazenod, 192 p.

Y. P.

Bruegel

Pour peu que l’on ait un nom dont la consonance évoque le nord du pays, de Bruegel, on croit tout connaître. Ce qui est faux, bien entendu. Un exemple parmi des milliers : aviez-vous déjà remarqué cet irrévérencieux chien à cinq pattes à l’avant-plan des Chasseurs dans la neige, embarrassante tache dans le blanc immaculé ? Non ? Dommage, car le détail en dit long sur un peintre aussi à l’aise avec le sublime que le grotesque. L’ouvrage, signé Reindert Falkenburg et Michel Weemans, enclenche une conversion du regard. On ne voit plus le maître flamand comme l’inventeur du paysage mais comme le concepteur de  » paysages mondes « . Pour le dire comme Deleuze, Bruegel  » déterritorialise  » la géographie afin d’emmener le regardeur au-delà de ce qui est immédiatement visible. En clair, les toiles de l’intéressé sont autant à voir qu’à penser. On applaudit cette démonstration, étayée par une érudition tout à fait digeste, et on l’intègre sans réserve : on ne regardera plus jamais Bruegel de la même façon.

Par Reindert Falkenburg et Michel Weemans, Hazan, 280 p.
Par Reindert Falkenburg et Michel Weemans, Hazan, 280 p.

M. V.

Uniques. Cahiers écrits, dessinés, inimprimés

A l’heure des e-mails et des tweets par milliers, on regarde avec fascination les manifestations de la pensée quand elle s’exprimait encore directement de la main au papier. Uniques. Cahiers écrits, dessinés, inimprimés est consacré aux petits carnets d’artistes, écrivains, philosophes et scientifiques de tous bords. Des documents suffisamment travaillés, écrits, voire composés pour constituer plus que des brouillons : des livres à exemplaires uniques, des oeuvres à part entière. Illustré de pages reproduites ici en fac-similés, et remplies d’écritures soignées ou minuscules, le livre permet de découvrir, dans un sentiment d’intimité, l’inspiration à l’oeuvre chez les graphomanes Schopenhauer, Borges, Proust, Isaac Newton, Mallarmé, Goethe, Walter Benjamin, Henri Michaux ou Jean-Jacques Rousseau. Le volume promet aussi  » un carnet de tranchée, un manuscrit aztèque, un incunable, l’édition originale de Tristram Shandy, un palimpseste « … Un livre poupée russe.

Collectif, sous la direction de Thierry Davila,  Flammarion, 340 p.
Collectif, sous la direction de Thierry Davila, Flammarion, 340 p.

Y. P.

Magnum Chine

Les photographes de l’agence Magnum n’ont pas attendu que la Chine plonge à pieds joints dans l’économie de marché pour s’y intéresser. Dix ans avant l’avènement de la République populaire en 1949 sous la houlette du sinistre Mao Zedong, Robert Capa, cofondateur du collectif en 1947, battait déjà la campagne de l’empire du Milieu, alors livrée à la guerre civile entre communistes et nationalistes et aux épreuves de la sanglante occupation japonaise. Depuis, ce pays grand comme deux fois l’Europe a vu défiler des dizaines de membres de l’agence (Abbas, Cartier-Bresson, De Keyzer, Depardon, Goldberg, McCurry, Zachmann…), dont les reportages au plus près de la population des villes et des champs, mis bout à bout, consignent la longue marche de la Chine vers la modernité. Regroupées en quatre périodes historiques clés, ces images tantôt accusatrices tantôt touchantes illustrent la complexité d’un pays qui a troqué sa veste communiste pour un complet capitaliste. Au risque d’y perdre son identité.

Collectif, Actes Sud, 368 p.
Collectif, Actes Sud, 368 p.

L. R.

Le comportement des oiseaux d’Europe

Edité pour la première fois à Bologne en 2006, cet extraordinaire beau livre d’un format inhabituel tient de l’oeuvre d’art, avec les aquarelles et les dessins au crayon graphite d’Andrea Ambrogio, et de l’encyclopédie vivante, sous la plume d’Armando Gariboldi, ancien directeur de la Ligue italienne pour la protection des oiseaux. Pas besoin d’être un ornithologue avisé pour apprécier les 427 espèces d’oiseaux saisies au vif dans des moments charnières : parades nuptiales, comportements territoriaux, attitudes antagonistes, stratégies de chasse, techniques de vol. Les quatre saisons et les paysages défilent. L’exactitude du trait des 1 800 illustrations originales ne le cède jamais à la beauté picturale. Même la sensation du vol – ce que les pilotes de la Royal Air Force nommaient jizz ou giss (general impression of size and shape) pour reconnaître au premier coup d’oeil un avion ami ou ennemi – est ici élégamment rendu.

Par Armando Gariboldi et Andrea Ambrogio, La Salamandre, 576 p.
Par Armando Gariboldi et Andrea Ambrogio, La Salamandre, 576 p.

M.-C. R.

Danser Pina

S’il fallait ne retenir qu’une seule chorégraphe du xxe siècle, ce serait sans doute elle. Pina Bausch (1940 – 2009) a révolutionné la danse contemporaine, rayonnant à travers le monde depuis son bastion de Wuppertal. Rosita Boisseau, spécialiste du genre et collaboratrice du Monde et de Télérama, lui rend hommage à travers la parole de 24 de ses danseurs, de différentes générations, dans un ouvrage richement illustré.  » Elle était comme une prise électrique sur laquelle on se branchait « , confie l’Australienne Jo-Ann Endicott, entrée dans la compagnie en 1973.  » Nous avons tellement travaillé ensemble qu’elle me corrige même dans mes rêves « , confesse le Grec Daphnis Kokkinos.  » Pina était elle-même en mutation permanente et, pourtant, le thème de son travail depuis le début de sa création, pour moi, restait inchangé : combien il est difficile d’aimer et d’être aimé « , explique la Japonaise Mariko Aoyama. A travers leurs mots se dessine le portrait d’une artiste stricte mais généreuse, dont la fameuse  » méthode des questions « , à la base de ses créations, en a bouleversé plus d’un.

Mon beau sapin

E. S.

Strip-Tease se déshabille

Plus de trente ans que ça dure, et que Marco Lamensch se doit de répondre aux mêmes questions autour du  » magazine qui vous déshabille  » qu’il créa à la RTBF en 1985 avec son complice Jean Libon : comment trouvaient-ils leurs sujets ? Comment obtenaient-ils de telles images et une telle intimité ? Comment procédaient-ils pour faire oublier la caméra ? Et est-ce qu’ils ne cherchaient pas un peu le ridicule ? Alors Marco Lamensch a décidé une fois de plus d’ouvrir le capot de cette émission culte aux 850 films, et d’expliquer, dans le détail, le vade mecum des reportages les plus fameux : le fabricant de soucoupe volante, les  » fils de  » qui chantent la Brabançonne, la dame qui a empaillé son chien, un bourgmestre de Bruxelles en jogging, aviné et affalé, des députés qui se délectent de leur visite officielle en Corée du Nord… Ils y sont tous, ou presque. Ne manque aux explications et aux superbes photos de tournage que l’écran pour tout revisionner.

Par Rosita Boisseau, éd. Textuel, 260 p.
Par Rosita Boisseau, éd. Textuel, 260 p.

O. V. V.

La photographie contemporaine

Depuis une première édition en 2002, Michel Poivert remet régulièrement sur le métier son anthologie de référence consacrée à la photographie contemporaine. Logique, quand on voit la place prise en deux décennies par les images dans un monde ultraconnecté. Elles sont partout, évanescentes, redondantes et interchangeables le plus souvent. D’où la nécessité de réinterroger en permanence cette pratique qui se raccroche à l’art contemporain mais qui est aussi le signe d’autre chose de plus signifiant dans sa prétention à incarner le réel. C’est à une définition des spécificités, de l’éthique de cette photographie qui n’est pas juste décorative que s’attelle ici l’historien. Largement illustré (Depardon, Gilles Peress, Nan Goldin, Araki, etc.), son essai explore ce moment de basculement qui dure depuis les années 1980 et l’arrivée du virtuel. Une réflexion pénétrante et un outil précieux pour apprendre à mieux voir dans le brouillard numérique.

Par Marco Lamensch, éd. Chronique, 224 p.
Par Marco Lamensch, éd. Chronique, 224 p.

L. R.

Annie Leibovitz au travail

En 1968, Annie Leibovitz achète son premier appareil photo au Japon, un Minolta SR-T 101. Dans la foulée, elle entreprend une ascension du mont Fuji. Ledit appareil fait bien entendu partie de l’expédition. Comme elle l’explique :  » Si je devais vivre avec ce truc, il fallait que je réfléchisse à ce que cela impliquait. Sinon, il n’y aurait pas de photos.  » Le moins que l’on puisse dire, c’est que le périple était aussi métaphorique que prémonitoire. Oui, Leibovitz allait mener une vie entière  » avec ce truc  » accroché à son épaule. En 2010, celle qui a fait ses débuts au magazine Rolling Stone a entrepris de raconter son existence consacrée à l’image. Huit années après sa publication en anglais, l’ouvrage paraît aujourd’hui en français dans une version augmentée. Tout y passe : son amour pour la scène rock, sa période conceptuelle, jusqu’aux reportages déjantés en compagnie du mythique Hunter S. Thompson. Le tout se lit et se regarde à la manière d’une confession intime qui fait pénétrer dans les coulisses de ses images.

Par Michel Poivert, Flammarion, 264 p.
Par Michel Poivert, Flammarion, 264 p.

M. V.

Italie abandonnée

Robin Brinaert, jeune photographe hennuyer, fouille les placards des villes depuis des années, pour en extraire les énergies les plus enfouies. Et pas que chez nous, comme le prouve son époustouflant Italie abandonnée : près de 300 pages de photos, annoncées par de courts textes comme autant d’aristocrates l’étaient aux bals des grandes cours. Ici, ce sont des lieux dans lesquels on se fait happer. Ligurie, Toscane, Marches, Piémont, Vénétie, Emilie-Romagne… Ici un palais, là un monastère, une villa, et puis un pavillon de chasse, et là une discothèque médiévale, une chapelle, un studio cinéma… Tous désertés, symboles de capitulations, de fuites en toute hâte ou de portes qu’on a verrouillées consciencieusement, comme on enterre une passion. Ou qu’on ravale ses ambitions. Les siècles et le lierre s’y emmêlent. Le marbre, l’or et les autels s’y craquèlent. On entend le bois frémir, on sent les voûtes s’obstiner, on voit l’écho de prières, de soupirs, de festins et de tragédies. Et on se demande alors si la splendeur, la vraie, ne se révèle qu’une fois décatie. Th. F.

Par Annie Leibovitz, Phaidon, 256 p.
Par Annie Leibovitz, Phaidon, 256 p.

L’Art brut

Il est aujourd’hui une évidence périphérique à laquelle presque tout le monde se rallie. Il reste que, trop souvent, on fantasme les contours de l’art brut, cette pratique décrite par Dubuffet comme  » indemne de culture artistique « . On connaît la très regrettable appellation  » art des fous  » qui passe lamentablement à côté de son sujet. Il est donc grand temps de savoir de quoi l’on parle exactement. En faisant appel à une série d’experts aux profils pluridisciplinaires – Marcel Katuchevski, Jean-Pierre Klein, Claire Margat… pour n’en citer que quelques-uns -, Martine Lusardy offre un ouvrage de référence qui se lit autant qu’il se regarde. Bien vu : cette brique ne se prive pas d’aborder les questions qui fâchent. Ainsi de savoir si l’art brut est soluble dans le capitalisme ? Réponse : non.  » Il compte parmi les ultimes poches de résistance et prend culturellement valeur d’indice : le jour où il se laissera assimiler et dénaturer véritablement, que restera-t-il au capitalisme, sinon à se digérer lui-même, ce qui n’est pas plus mal…  »

Par Robin Brinaert, éd. Jonglez, 290 p.
Par Robin Brinaert, éd. Jonglez, 290 p.

M. V.

Beyond Klimt. New Horizons in Central Europe

Avec Beyond Klimt, Bozar livre, jusqu’au 20 janvier, une exposition dont le propos n’est pas facile à suivre. En effet, la question du rôle crucial des avant-gardes d’Europe centrale après 1918 s’avère aussi déterminante que complexe. Après la Première Guerre mondiale, plusieurs géants de l’art disparaissent : Gustav Klimt mais également Egon Schiele, Koloman Moser ou Otto Wagner. Pour cette raison, l’histoire de l’art a longtemps perçu ce moment crucial comme un déclin. L’accrochage présenté au Palais des beaux-arts de Bruxelles, après avoir connu un joli succès à Vienne, remet les pendules à l’heure en montrant que c’est en réalité une renaissance qui s’opère en ce qu’elle prépare les grands mouvements à venir, du surréalisme à l’expressionisme, en passant par le nouveau réalisme, le Bauhaus ou le constructivisme. Placé sous la direction des commissaires de l’exposition Stella Rollig et Alexander Klee, ce catalogue ultradocumenté est le complément obligatoire d’une visite sur place… à condition de maîtriser l’anglais.

Sous la direction de Martine Lusardy, Citadelles & Mazenod, 592 p.
Sous la direction de Martine Lusardy, Citadelles & Mazenod, 592 p.

M. V.

Les Français vus par un Belge

On les envierait presque : nos voisins les Français en sont encore à découvrir Pierre Kroll ! Son éditeur d’outre-Quiévrain, Les Arènes, sort ainsi coup sur coup deux (beaux) livres qui illustrent bien le talent et la vista du dessinateur de presse très prisé en Belgique : le volume Champion du monde récapitule aux Français une année marquée par une Coupe du monde de football et une certaine demi-finale, tandis que Les Français vus par un Belge leur résume d’un coup plus de vingt ans de dessins orientés vers l’Hexagone ! On y trouve pêle-mêle beaucoup de politique, cinq présidents, des morts, de la mode, Johnny ou du beaujolais avec quelques moments de grâce : Kroll est vraiment excellent quand il évoque Charlie Hebdo ou se moque des terroristes. En tout cas, un Belge qui se marre des Français, ça change un peu.

Par Stella Rollig et Alexander Klee, éd. Hirmer Verlag, 392 p.
Par Stella Rollig et Alexander Klee, éd. Hirmer Verlag, 392 p.

O. V. V.

Rétrospection

A 80 ans, Joël Meyerowitz est en droit de revendiquer le titre de pape de la photographie de rue. Ce serait une erreur, pourtant, de réduire son travail à cette étiquette étriquée. L’homme est également un pionnier de la couleur. Sans oublier qu’à partir de 1974, il a opéré un revirement majeur dans sa pratique. Lui qui, jusque-là, n’avait abordé le monde qu’à travers la fenêtre de son petit Leica 35 mm décide de changer de grammaire formelle. Pour ce faire, il s’équipe d’une chambre technique de 1938, une Deardorff 8 10, et dirige son objectif vers les paysages. Rétrospection permet au lecteur de suivre, à rebours, les méandres d’une carrière : depuis ses photographies les plus récentes dans l’atelier de Cézanne jusqu’à ses premières images réalisées dans la rue il y a plus de cinquante ans. Le constat qui en résulte est sans appel : tout ce que Meyerowitz fige dans son objectif, il le sublime. Mention toute particulière pour le caractère très personnel des textes qui accompagnent les images. Ils permettent d’être dans la tête, et dans l’oeil, du photographe.

Par Pierre Kroll, Les Arènes BD, 384 p.
Par Pierre Kroll, Les Arènes BD, 384 p.

M. V.

Monastères d’Europe. Les témoins de l’invisible

Que se passe-t-il aujourd’hui dans les monastères ? De l’abbaye d’Orval au Mont-Saint-Michel, de lieux millénaires et sacrés du bout du monde (en Irlande, Arménie, Russie…) à ceux qui hébergent les pèlerins du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, des communautés de frères et de soeurs catholiques ou orthodoxes ont ouvert aux auteurs leur intimité, parfois le secret de leur cellule et les trésors artistiques qu’ils ont su conserver à travers les siècles. La plupart de ces monastères ont souffert des conquêtes musulmanes, des guerres de religion entre chrétiens, des totalitarismes nazi et communiste. Certains sont aujourd’hui des musées ou des hôtels 5-étoiles. Mais d’autres connaissent une nouvelle vie monastique contemplative ou apostolique. Une communauté s’éteint en un endroit, une nouvelle se fonde ailleurs, comme un éternel recommencement.

Par Joël Meyerowitz, éd. Textuel, 352 p.
Par Joël Meyerowitz, éd. Textuel, 352 p.

O. R.

San-Antonio

Ces deux-là étaient faits pour se rencontrer, même post mortem. Frédéric Dard, l’auteur de 175 romans de San-Antonio, adorait faire illustrer les couvertures de ses livres par des maîtres du dessin (Goujon, Dubout, Wolinski, Roger Sam ou Claude Serre) ; François Boucq, lui, ne pouvait qu’aimer les romans du précité, qui mêlent talent fou, réalisme et délire. Dont acte : Boucq réalise une première couverture dès 1998 pour Napoléon Pommier, puis Patrice Dard lui lance ce défi fou : refaire les couvertures de l’ensemble des titres de son père pour une nouvelle édition (chez Fleuve Noir). Le dessinateur mettra près de quinze ans pour faire le tour de Dard. Champaka édite aujourd’hui une sélection d’une centaine de dessins, parfois très grand format, à la mesure de l’univers romanesque de l’un et de l’aisance graphique de l’autre. Un pur  » Art Book  » de Boucq que s’arracheront les fans de Dard.

Textes et photographies de Marie Arnaud et Jacques Debs, Zodiaque-Arte Editions, 240 p.
Textes et photographies de Marie Arnaud et Jacques Debs, Zodiaque-Arte Editions, 240 p.

O. V. V.

Par Boucq, d'après Frédéric Dard, éd. Aire Libre/Champaka, 200 p.
Par Boucq, d’après Frédéric Dard, éd. Aire Libre/Champaka, 200 p.

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