Mesurer les performances

De la même manière qu’on compare les taux d’intérêt d’une banque à l’autre, il est indispensable de confronter les résultats d’un fonds avec ceux des autres fonds de la même famille. Exemples.

L’objectif de tout investisseur est de concentrer ses placements sur les produits les plus rentables. Il lui faut donc être à même de vérifier régulièrement les résultats de son investissement. Dans le cas des sicav, la chose est relativement simple : en réduisant de la valeur d’inventaire (VNI) du jour le prix payé lors de l’achat, il obtient le gain (ou la perte) réalisé entre les deux dates. En langage financier anglo-saxon, on appelle cela le  » return « .

Exemple : une Fortis B Fund Equity Belgium C, achetée le 30 décembre 1997 au prix de 12 497 francs (soit 309,79 euros) a été revendue le 26 mars dernier au prix de 327,83 euros : le  » return  » est donc de 18,04 euros (soit 728 francs). Si la sicav est libellée en une devise étrangère, il faudra évidemment tenir compte de l’appréciation ou de la dépréciation de la monnaie concernée.

Notons que, pour les sicav de distribution, les choses se compliquent un peu : à la différence constatée entre les deux valeurs d’inventaire, il faut ajouter les dividendes (nets) encaissés entre les deux dates. Dans la version  » distribution  » de la Fortis B Fund Equity Belgium D, cela donne le résultat suivant. Au 30 décembre 1997, la VNI était de 9 607 francs (soit 238,15 euros) et, le 26 mars 2001, elle était de 236,18 euros. Soit une perte de 1,97 euro. Mais il faut tenir compte également des dividendes versés entre les deux dates, soit, le 24 avril 1998, 187 francs (4,64 euros), le 23 avril 1999, 5,67 euros, et le 21 avril 2000, 6,25 euros. Donc, au total 16,56 euros.

Retirons-en la perte de 1,97 euro et on obtient un return final de 14,59 euros, soit 589 francs.

Bien entendu, pour obtenir le return réel, il faudrait y ajouter le produit du placement des dividendes dès qu’ils ont été encaissés, ce qui complique singulièrement les choses. C’est pourquoi, en pratique, on se limite au return des sicav de capitalisation.

Le return annuel moyen Pour ce return-là, que l’on n’utilise d’ailleurs que très rarement en chiffres absolus, on emploie des pourcentages. Dans le premier exemple, on divise la VNI du 26 mars 2001 par la VNI du 30 décembre 1997, ce qui donne un return de 5,82 %. Dans la pratique, on trouve dans les colonnes boursières des grands quotidiens le return sur les douze derniers mois. Sachez que, dans le cas qui nous occupe, ce return est négatif : 11,82 %. C’est une indication, mais elle est loin d’être suffisante. Car, mis à part le cas des sicav monétaires, c’est une période de trois, cinq, voire dix ans, qu’il faut prendre en considération. Et c’est alors un return annualisé qui est calculé. Toujours pour la Fortis B Fund Equity Belgium C (ex-ES Invest Actions belges de la CGER), si on prend comme date de départ son lancement en mai 1991 avec une VNI de 5 000 francs (123,95 euros), on obtient, après 9 ans et 10 mois, un return annualisé moyen de + 10,43 %. Une calculette scientifique ou un programme informatique sont nécessaires pour cette opération. Vous trouverez cependant dans les brochures spécialisées des banques ou sur leurs sites Internet des indications sur les returns annualisés des sicav. On peut aussi se reporter aux suppléments que les grands quotidiens consacrent périodiquement aux classements des sicav.Une performance à relativiser

La connaissance de la performance d’une sicav est en soi une information, mais elle ne trouve sa véritable signification que si on peut la comparer avec d’autres produits ou indices du même type. Les gestionnaires ne disent-ils pas souvent eux-mêmes qu’ils prennent comme modèle un  » benchmark  » et que leur objectif est de  » battre  » ce benchmark ?

Dans le cas de Fortis B Fund Equity Belgium, il peut être intéressant de confronter son return annualisé moyen sur dix ans (10,43 %), soit avec celui l’indice return de la Bourse de Bruxelles, soit avec l’indice des sicav actions belges (Tijd Beursmedia), soit encore avec celui de sicav similaires d’autres banques (par exemple, la KBC Equity Fund Belgium). On apprend ainsi que, depuis dix ans, le  » Belgian All Share Return  » a connu, au cours de la dernière décennie, une progression annuelle moyenne de 12,49 %, tandis que l’indice return des sicav actions belges a été de 11,99 % et que la KBC Equity Fund Belgium a atteint 10,42 %. Voilà qui permet de mesurer à sa juste valeur la performance réelle de la sicav en cause.

Les professionnels affinent encore ce return annuel moyen, notamment en prenant en compte les risques pris par le gestionnaire de la sicav. En principe, plus la gestion est risquée, plus elle doit dégager un return élevé sur le long terme. Sinon, prendre des risques n’aurait guère de sens.

Comment savoir si un gestionnaire a été plus ou moins audacieux que ses homologues responsables de fonds d’un type identique ? La méthode la plus simple – mais seuls les professionnels peuvent la mettre en oeuvre – consiste à mesurer les écarts du  » cours  » de la VNI de cette sicav par rapport à la moyenne sectorielle. Plus les écarts sont grands (vers le haut comme vers le bas), plus les risques encourus sont importants. En d’autres termes, plus la volatilité est élevée, meilleur devrait être le return qu’on est en droit d’exiger. Mais, répétons-le, seuls les professionnels recourent à cette méthode.

M.Ct.

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