Mer, lac ou montagne …au juste prix

Les vacances sont un plaisir et doivent le rester. Raison de plus pour les préparer comme il faut du côté des finances. Petits rappels d’une grande utilité.

Alors que les derniers amateurs de glisse finissent de profiter de l’or blanc, d’autres rêvent déjà à leur maillot de bain. Vacances en vue… Pour éviter que celles-ci tournent à la déroute, quelques précautions s’imposent.

1. Les assurances

Sortir couvert est impératif. Voiture, santé : les  » couvertures  » ne manquent pas et les contrats d’assistance ont explosé. Raison de plus pour éviter les doublons : il n’est pas rare que vous souscriviez un tel contrat alors que vous en aviez déjà un, par exemple via une carte de crédit ou par le biais de votre mutuelle. Cela dit, les conditions varient : comparez attentivement les contrats et les garanties couvertes. Lisez impérativement tout contrat avant de le signer. Vérifiez aussi les plafonds d’indemnisation proposés selon les situations. Idem pour les clauses d’exclusion : celles-ci concernent souvent certains sports dangereux (plongée, spéléo, deltaplane…).

Autre assurance utile, celle qui prévoit une indemnisation plus ou moins importante en cas d’annulation ( lire ci-contre).

2. Les sous

L’été 2002 sera celui des premières vacances  » en euro « . A ce titre, le touriste pourra constater certains changements. Le premier est relatif à la zone euro et concerne les cartes de banque classiques. Avec Maestro, les retraits opérés aux distributeurs de billets et les paiements dans les différents points de vente ne seront grevés d’aucuns frais. A propos des cartes de crédit ( Visa/Mastercard) dont les dépenses ne sont généralement débitées que le mois suivant, les paiements ne souffriront d’aucune majoration. Mais les retraits d’argent aux distributeurs (n’oubliez pas votre code) seront augmentés d’environ 2%, voire plus selon la carte utilisée.

En dehors de la zone euro, avec Maestro, vous paierez 2,85 euros par opération, augmenté de 0,3% et d’une marge de change d’environ 1,63%, souligne Xavier Deswaef, de la Fortis Banque.

Avec les cartes de crédit, Visa adopte un système différent de ses consoeurs puisque l’opération vous coûtera 3,5% plus une marge de change de 1,35%. Les cartes concurrentes prélèvent 4,96 euros plus 1%, auxquels s’ajoutent une marge de change de 1,35%.

Quant aux traveller’s cheques, ils sont toujours à la page, surtout dans les pays où les distributeurs de billets sont rares. Ces chèques de voyage peuvent, de plus, être remboursés en cas de perte ou de vol.

Quel système privilégier ? Cela dépendra du pays, bien sûr. Le fait d’emporter avec soi plusieurs moyens de paiement évitera, en tout cas, une éventuelle déconvenue. Enfin, n’oublions pas que le dollar reste, dans bien des pays, la devise reine.

3. Carte volée ou perdue ?

Dans un tel cas, faites immdiatement « bloquer » votre carte en appelant le numéro de téléphone  » stop  » de votre organisme financier. En cas de vol, rendez-vous également auprès des autorités locales afin de faire dresser un procès-verbal. Sachez également qu’il est toujours possible de recevoir de l’argent depuis la Belgique sur le lieu de votre villégiature.

Via certains services de type  » courrier express  » ou par le biais de votre assurance-assistance, vous pouvez également obtenir de l’aide, généralement à condition qu’un ami vous verse la somme demandée au préalable. Enfin, dès votre retour, il vous sera possible de contester les éventuelles sommes indûment débitées sur votre compte.

4. Le Net, dangereux ?

Réserver un voyage par Internet ? Les offres sont nombreuses. Benoît Lips, directeur général de la société DAD, créatrice de sites Internet, conseille cependant de prendre quelques précautions :  » La vente via le net est assimilée à une vente par correspondance. Ce type de vente implique un délai de réflexion et une possibilité pour le consommateur de faire opposition. » Refusez, dès lors, systématiquement, via le Net, d’être débité avant de recevoir une confirmation écrite de la  » commande « , bref, avant d’être en possession de  » vouchers  » émis par des gens ou des sociétés dont on aura pris le soin de vérifier le professionnalisme et l’honnêteté. Enfin, il n’est certainement pas dénué d’intérêt d’imprimer systématiquement tous les écrans de commandes, les  » fenêtres « , car, en cas de litige, cela peut toujours servir. Par ailleurs, il ne faut pas verser dans la paranoïa. Tous les gens qui font du commerce sur le net ne sont pas des truands, loin s’en faut.

5. En cas de litige

Vous avez réservé un voyage extraordinaire. Mais, arrivé sur place, l’hôtel ne correspond pas à la description du catalogue. Bref, vous estimez être le dindon de la farce.

Dès votre retour, vous pourrez, sans parler des recours plus classiques, vous adresser à la Commission de litiges voyages (1). En résumé, il s’agit, explique Sophie Sterckx, d’une instance nationale ayant pour but  » de trancher les différends qui peuvent survenir entre les voyageurs et les intermédiaires de voyages ou tour-opérateurs. L’intervention de la Commission permet d’éviter le recours à la justice traditionnelle, lente, complexe et coûteuse « . Les décisions rendues par cette Commission ont en principe un poids similaire aux jugements d’un tribunal ordinaire.

Mode d’emploi ? S’assurer que vos intermédiaires de voyage adhèrent aux conditions générales de cette Commission. Puis introduire, au plus vite (un mois après votre retour), vos griefs par lettre recommandée. Lors de l’introduction de votre demande de dédommagement, tentez de chiffrer ce dernier.  » Il s’agit d’une instance d’arbitrage, souligne encore Sophie Sterckx. Nous demandons à chaque partie un dossier qui sera présenté devant un collège arbitral. Mais la valeur de notre jugement aura force exécutoire.  » En d’autres mots, il n’y aura pas d’appel possible. Quoi qu’il en soit, lisez toujours les conditions générales de votre intermédiaire de voyage afin de savoir si oui ou non ce dernier cite cette Commission ou tout autre tribunal compétent en cas de conflit. A noter : la majorité des agences ou tour-opérateurs reconnaissent cette Commission.

Un exemple de procédure ? Dès votre retour de vacances, le 18 juillet, vous renvoyez le questionnaire dûment rempli et signé avec les documents demandés. Vous réclamez 1 000 euros, car la piscine annoncée dans la brochure n’existe pas encore. Le lendemain, vous devrez verser la garantie correspondante, en d’autres termes, 10% de la somme que vous réclamez, soit 100 euros. Le secrétariat de la Commission communiquera la date de l’audience aux différentes parties une semaine plus tard. Un mois après, vous enverrez, par lettre recommandée, votre dossier complet au secrétariat.

Quelques jours plus tard, vous recevrez le dossier de la partie adverse qui, elle, sera en possession du vôtre. Un mois plus tard, le défenseur enverra ses conclusions au secrétariat ainsi qu’aux parties en cause. Un échange d’argumentations aura alors lieu. Ce n’est qu’environ quatre mois et demi plus tard qu’aura lieu l’audience du collège arbitral. Patience, donc.

(1) Commission Litige Voyage, North Gate III, 16 boulevard du Roi Albert II, 1000 Bruxelles. Tous les matins, de 9 à 12 heures : 02-206 52 37 (fax : 02-206 57 74).

Philippe Candaele

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