Médias sociaux, miroirs aux alouettes

Neuf jeunes sur dix utilisent internet pour se connecter aux réseaux sociaux. Une grande partie d’entre eux sont quotidiennement en ligne sur Facebook, Twitter, Instagram, Snapshat ou YouTube, parfois simultanément. Parallèlement à la montée des médias sociaux depuis le milieu des années 2000, le nombre de jeunes confrontés à des problèmes psychiques n’a cessé d’augmenter et les deux phénomènes sont liés. Les jeunes qui passent plus de deux heures par jour sur les médias sociaux se sentent en moyenne moins bien dans leur peau, sont plus anxieux et dépressifs, selon certaines études. Au moins 5 % ne peut plus se passer de Facebook et  » consorts « , de peur de rater quelque chose ; ils veulent rester au courant de tout. Actualiser constamment le statut de ses réseaux sociaux devient à la longue un esclavage qui génère procrastination, problèmes de concentration et troubles du sommeil. Les étudiants plus souvent occupés sur leur smartphone obtiennent en moyenne de moins bonnes cotes à leurs examens, a prévenu l’Université de Gand début janvier, en pleine période de bloque. Des scientifiques ont en effet analysé les résultats d’examen de près de 700 étudiants de première année en fonction de l’usage de leur smartphone durant l’année académique 2016-2017. Les adeptes du smartphone obtenaient en moyenne 1,1 point sur 20 en moins.

Les jeunes qui passent plus de deux heures par jour sur les médias sociaux se sentent moins bien dans leur peau.

La génération digitale, comme on appelle ces jeunes entre 16 et 24 ans, utilisent les médias sociaux pour entrer en contact les uns avec les autres, chercher une confirmation, partager des émotions ou commenter les infos du jour. Ce qui a certainement de nombreux aspects positifs : près de 7 jeunes sur 10 trouvent dans les réseaux sociaux un soutien en cas de difficultés. Facebook et Instagram sont également des plateformes où les jeunes construisent leur identité. Certes ils se montrent sous leur meilleur jour, mais les réactions positives boostent leur confiance en eux. En revanche, pour quelqu’un souffrant d’anxiété ou de dépression, les récits d’autosatisfaction, les photos retouchées et les visages rayonnants sont autant d’épines dans le pied. Pour les jeunes vulnérables, la vie de leurs semblables prend l’apparence d’une grande fête alors qu’eux-mêmes ont l’impression de mener une existence insipide. C’est l’envers de la médaille. N’oublions pas qu’une image apparemment heureuse peut parfois dissimuler beaucoup de détresse.

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