Maximum versus minimum

Cette maison unifamiliale située à Bruxelles offre un maximum d’atouts. Pourtant, elle a été construite sur un terrain ingrat et avec un petit budget. Astuces.

Le terrain – une dent creuse aux formes biscornues – est situé dans un quartier mixte de Bruxelles. Il est mal orienté et les environs sont relativement quelconques, et hétéroclites, avec quelques dépôts et manufactures qui vivotent. Seuls, quelques grands arbres se dégagent à l’ouest, côté rue. Pour mettre à profit ces vues en hauteur et bénéficier au maximum du soleil, le plan de la maison a été inversé : les chambres en bas et les pièces de vie en haut, à l’exception de l’atelier d’artiste qui occupe une position centrale dans l’habitation. Déployé sur deux niveaux, l’atelier est un espace lumineux en contact avec la cage d’escalier et les allées et venues dans la maison. L’idée de base était d’ailleurs la perméabilité d’espaces ouverts et non la juxtaposition de pièces séparées. Pour accroître cette fluidité, l’architecte a opté pour une composition basée sur un jeu de demi-niveaux. Une astuce pour que la lumière s’immisce au coeur de la bâtisse et pour donner une impression d’espace malgré une superficie réduite (180 m², avec 6 m de façade) pour un programme costaud (4 chambres).

A l’exception du gabarit, aucune contrainte particulière n’a été imposée par les services de l’urbanisme. L’habitation assure le  » lien  » entre les deux bâtiments existants et rattrape les décalages, en façade arrière notamment. En volume, elle est sobre avec quelques avancées et retraits, dont celui de la merveilleuse terrasse en toiture, côté rue. Les façades simplement crépies sont percées d’ouvertures géométriques. L’entrée est positionnée de biais, prélude à une organisation interne de  » travers  » ! L’escalier est implanté en oblique, la trame du plan n’est pas orthogonale. La lumière et la circulation prennent ici le pas sur les angles droits.

Les demi-niveaux constituent le moteur du projet et sa principale difficulté. L’un des enjeux majeurs était de trouver le bon rapport entre les niveaux et de dessiner l’escalier, colonne vertébrale de la maison. Le choix d’inverser la maison a permis d’aménager le séjour avec vue sur les parcs et la verdure côté rue, au détriment d’une relation directe avec le jardin, exposé à l’est et à tous les regards des voisins. Ces éléments défavorables, combinés à une différence de niveau entre rue et jardin, ont induit un accès à ce dernier depuis les caves. Pour l’atelier par contre, cette disposition constitue un avantage puisqu’elle a permis d’aménager une mezzanine.

Le seul luxe de cette réalisation réside dans l’originalité du plan qui fait la part belle aux interconnexions et à la lumière. Les volumes restent sobres et les matériaux bruts pour l’essentiel.

Réalisation : Pierre Blondel architectes. Tél. : 02 649 81 81. www.pblondel.be

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www.jevaisconstruire.be

Laure Eggericx

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