Maxime Prévot, le bourgmestre à 100 à l’heure

Son ascension fut rapide. Cela tombe bien : Maxime Prévot est un impatient. Le bourgmestre de Namur a des ambitions pour sa ville et peut compter sur son réseau pour les concrétiser.

Taille : o.k. Poids :  » A l’époque, c’était o.k.  » Vue : recalé. Ah, si Maxime Prévot n’avait pas été myope… Il serait sans doute officier de gendarmerie, lui qui ambitionnait depuis ses 12 ans d’intégrer l’Ecole royale militaire. Mais à l’époque, porter lunettes et uniforme ne faisait pas bon ménage.  » Une grosse déception.  » Alors à 18 ans, il décide d’entamer une licence en sciences politiques, le temps que sa myopie se stabilise et qu’il se fasse opérer des yeux.

Dix-sept ans plus tard, le bourgmestre de Namur ne s’est toujours pas séparé de ses montures. La politique aura fini par lui faire oublier ses rêves d’enfant. Son engagement est d’abord celui d’un étudiant militant qui lira, jure-t-il, tous les programmes des partis avant de choisir le PSC (devenue CDH en 2002). Quant à sa carrière, c’est dans le privé qu’elle débute. Chez PricewaterhouseCoopers (PwC), société de consultance où il traite de la performance des organisations publiques. Jusqu’à ce que Joëlle Milquet voie en lui l’étoffe d’un directeur politique, poste qu’il endosse à 26 ans à peine.  » J’y ai gagné 10 ans de maturité politique « , aime-t-il répéter.

Dans le style fulgurant, son ascension ne passe pas inaperçue. Car il pourrait être ministre ( » J’ai déjà refusé des propositions « ). Mais il préfère être maïeur. Il voulait même renoncer à sa fonction de chef de groupe au parlement wallon au lendemain des élections communales.  » C’est moi qui lui ai demandé de poursuivre, confie son ami/président Benoît Lutgen. C’est important qu’il puisse continuer à porter le parti.  »

Puis l’homme est un bosseur. Voire un hyperactif.  » Une idée à la seconde, sourit son attachée de cabinet, Mélanie De Groote. Le pire, c’est qu’elles se concrétisent la plupart du temps !  »  » Il est dynamique et entraînant « , enchaîne l’échevin Ecolo Arnaud Gavroy.  » C’est un travailleur, approuve la députée-première échevine libérale Anne Barzin. Et un fin négociateur.  »

Tirer la couverture

Un fin communicateur également, même s’il se débrouille sans attaché de presse. D’aucuns lui reprochent de trop tirer la couverture médiatique à lui.  » Il pratique la politique de l’effet d’annonce, critique un élu. Il présente des projets, récolte les fruits que d’autres ont semé. Il donne l’impression qu’il est seul et fait de l’ombre à l’équipe.  »  » Par exemple, j’ai obtenu une enveloppe de 22 millions pour Namur au gouvernement wallon, affirme la ministre wallonne de la Santé et cheffe de l’opposition PS Eliane Tillieux, sa  » meilleure ennemie  » politique. Il a décidé seul de leur affectation en s’empressant de présenter ses projets à la presse. Sans demander l’avis du collège ou du conseil communal.  »

Maxime Prévot mettrait souvent la charrue avant les boeufs. Il reconnaît lui-même son impatience ( » sans doute un trait de caractère hérité de ma carrière dans le privé « ) et confesse regretter les lenteurs qu’impose le temps politique.

Il aura sans doute le loisir de s’y habituer car à 35 ans, sa carrière ne fait finalement que commencer.  » Je suis encore jeune, il ne faut pas brûler les étapes « , reconnaît-il. Lisez entre les lignes : ne pas vouloir devenir ministre trop tôt. Il a beau jurer qu’il souhaitait rester fidèle aux 13 549 personnes qui ont voté pour lui aux communales (du jamais vu dans la capitale wallonne), son nom revient avec insistance lorsqu’il s’agit d’évoquer les élites du CDH. Finira-t-il par ravaler sa promesse ?

Un dossier coordonné par Philippe Berkenbaum, avec Vincent Delcorps, Mélanie Geelkens, Frédérique Masquelier et Marie-Eve Rebts

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