Mars, aussi, se réchauffe

Si les observations de la sonde Mars Global Surveyor se confirment, tout espoir de trouver de l’eau sur la Planète rouge n’est pas perdu

Pourra-t-on, un jour, se promener en bras de chemise sur la planète Mars ? Dans la revue Science, des chercheurs américains viennent de donner un début de réponse à cette question apparemment farfelue. En comparant les données recueillies en 1999 et en 2001 par la sonde Mars Global Surveyor, ils ont trouvé que là-bas, comme sur la Terre, le climat change. Depuis les explorations menées par les engins Mariner et Viking, on sait que les deux pôles de la Planète rouge sont recouverts de glace carbonique mêlée à un peu d’eau gelée. Mais Surveyor, qui tourne depuis 1997, a permis de mesurer les variations de cette glace pendant une année martienne, c’est-à-dire presque 24 de nos mois. Première constatation : les calottes polaires changent de taille selon les saisons. Elles s’agrandissent pendant l’automne et l’hiver martiens, se réduisent quand vient la période plus chaude. Mais, surtout, la glace établie au pôle sud a nettement diminué depuis 1999. Non seulement sa surface totale s’est amenuisée, mais les plateaux et les falaises se sont érodés et les grandes crevasses circulaires se sont élargies. Une dynamique climatique dont on ne se doutait pas. Dans les années qui viennent, ces masses gelées vont être surveillées de près, pour vérifier s’il s’agit d’une tendance durable ou d’un phénomène passager dû à l’orbite excentrique de Mars. Si la glace continuait à s’évaporer, la masse de l’atmosphère (formée aujourd’hui de 95 % de gaz carbonique) augmenterait de 1 % par décennie martienne. Une pression qui, à terme, permettrait à l’air de se réchauffer et à l’eau de surface, présentement gelée, de couler à nouveau. C’est évidemment ce qui mobilise les chercheurs. Les photos de la surface de Mars montrent des reliefs bouleversés par de grandes masses liquides. Mars aurait bénéficié d’un climat chaud et humide dans le passé. Des formes primitives de vie auraient pu s’y développer. Si le beau temps et l’eau revenaient sur cette planète, la vie n’y serait pas totalement impossible. Mars Odyssey, la nouvelle sonde mise sur orbite par la Nasa, pour étudier la géologie martienne, devrait notamment mesurer et analyser la nature des dépôts de glace. Elle pourrait compléter les données de Global Surveyor sur le  » changement global  » de notre planète soeur.

Françoise Monier

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