Mal à la langue

La polémique sur l’impraticable écriture inclusive a conduit des spécialistes et des généralistes à se pencher sur le cas d’une vieille dame malade : la langue française. Celle-ci est toujours vivante, certes, et son état évolue, comme toujours, par remaniements internes ou par greffes successives de corps étrangers. Mais elle souffre d’une maladie provoquée par l’invasion de certains de ceux-ci : les anglicismes. Pour s’imposer, ils se cachent parfois dans des acronymes comme CEO ( chief executive officer) ou GPS ( global positioning system). De plus en plus, ils passent par nos ordinateurs : on ne dit pas redémarrage, on dit reset. On ne dit pas transférer, on dit forwarder. Et puis, que dire de smartphone ? Et de burnout ? Est-ce inéluctable ? Le mot week-end n’existe pas en espagnol (c’est fin de semana), pas plus que le mot interview, par exemple (c’est entrevista). Ils disent même Nueva York pour New York ! Pourquoi les Espagnols protègent-ils plus leur langue de l’anglais que les francophones ? Pour ma part, sans beaucoup d’espoir, j’oppose un rejet par doses homéopathiques : chaque fois que j’en ai l’occasion, au lieu de  » mail « , j’écris  » mél « .

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