Maison kangourou

En architecture, on peut joindre l’utile à l’agréable : cette ancienne ferme transformée en lieu partagé – abritant plusieurs générations – en constitue un bel exemple. Le fils de la maison s’est en effet installé à proximité immédiate de ses parents avec sa petite famille. Sans envahissement mutuel.

La ferme parentale a toujours été parfaitement entretenue. L’an dernier, elle a fait l’objet de travaux d’envergure, sans cependant toucher au corps de logis d’origine. Isolée, la grange a gardé la même apparence extérieure qu’avant les travaux. A l’intérieur, par contre, tout a changé. Immédiatement à côté, on recense une belle extension avec un pavillon de jardin séparé.

Les parents et le fils voulaient habiter non loin les uns de l’autre pour se soutenir en cas de besoin.  » Mais, au plan administratif, ce n’était pas aussi simple. Une maison kangourou présuppose deux logements sous le même toit, un principe qui n’a pas encore été défini en termes officiels « , analyse l’architecte Tine Van Herck.

Les deux concepteurs ont eu à résoudre quelques autres difficultés : d’une part, la grange était bien trop exiguë pour y habiter à cinq ; d’autre part, la ferme est située le long d’une route à circulation dense. Le parti pris fut d’aménager dans la grange la zone sommeil – quatre chambres et une salle de bains – et un coin TV, répartis entre le rez-de-chaussée et les combles.

Le séjour et la cuisine ont été installés dans un pavillon à vivre séparé, ce qui s’avéra bénéfique à plusieurs points de vue : les bâtiments existants sont restés intacts ; leur style, préservé ; la mise à l’écart du pavillon a permis de l’équiper de baies vitrées sur trois de ses côtés. Séjour et cuisine ont ainsi pu être orientés davantage vers le jardin. Le pavillon a été conçu comme un ajout à la fois remarquable et modeste à la construction existante. Posé en retrait d’un mètre et demi par rapport à la grange, son volume s’y dissimule presque.

En raison de la circulation très dense, la route proche constituait une réelle source de nuisances sonores. Dès lors, le lien entre le pavillon et la grange a été réalisé côté rue. Etroitement lié aux divers espaces, le long couloir de 22 mètres présente, côté rue, un mur massif, entièrement fermé.  » Il s’agit d’une paroi dédoublée (mur creux) composée de lourds blocs de béton plein, explique l’architecte Peter Casier. Rien de tel qu’une masse pour isoler contre le bruit ! Mais l’étanchéité joue également un rôle important en la matière. C’est pourquoi aucune ouverture n’a été prévue côté rue, pour d’éventuelles fenêtres. A l’intérieur, l’effet tampon est encore renforcé par le placard mural, qui longe toute la façade. « 

Architectes : bureau PT Architectenwww.ptarchitecten.be

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Sofie de vriese

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