Ma montre et moi

Quatre journalistes spécialisés évoquent leur montre préférée.

ANJA VAN DER BORGHT – SWATCH QUARTZ

La toute première montre achetée avec l’argent que l’on a durement gagné représente toujours quelque chose de spécial. Pour moi, ce fut une Pop Swatch Skeleton de la fin des années 80, avec un bracelet en tissu et un cadran transparent qui révélait les rouages du mouvement à quartz. Depuis, ma collection s’est enrichie de nombreux autres modèles Swatch, ce qui m’amène à cette Swatch Quartz de 1993. Un modèle qui n’a rien perdu de son élégance et que je peux encore porter aujourd’hui.

PATRICK DELAROCHE – DANIEL ROTH

D’habitude, je porte une montre pour connaître l’heure. Mais quand je choisis celle-ci, c’est d’abord pour le plaisir de la regarder. Petite, pas plus de 38mm, dotée d’un cadran blanc et gris joliment guilloché, elle m’accompagne depuis 20 ans, les jours comme les soirs où j’ai des désirs d’élégance. On y découvre, au dos, un numéro de série pas banal : un double zéro. C’est ainsi que son créateur, Daniel Roth, avait l’habitude de rendre uniques les pièces souvent expérimentales qui traînaient dans son atelier. Avec cette montre, je rends fou tous les jeunes blogueurs. Belle revanche pour un vieux de la vieille du journalisme horloger.

SERGE VANMAERCKE – ZENITH ELITE 90/01 0040 680

Je n’y connaissais pas grand-chose en horlogerie quand j’ai répondu à l’invitation de la Maison Tapernoux, agent de Zenith en Belgique, à visiter cette manufacture au début des années 90. Sur place, j’avais été bouleversé par la mécanique miniature qui permettait de mesurer le temps en fonction du mouvement des astres. Après une deuxième visite, on m’a offert une Elite 90/01 0040 680 avec un boîtier en acier de 35,5 mm de diamètre et 7 mm de hauteur, doté d’un bracelet en croco. Quelle surprise ! Entre-temps, j’étais devenu un vrai passionné, mais pas autant que mon père à qui j’ai, à mon tour, voulu l’offrir. Il l’a refusée, estimant qu’elle nourrirait ma passion. Il a eu raison. Décédé depuis 20 ans, il aurait sans doute aimé savoir qu’en grande partie, grâce à cette montre, le secteur horloger est devenu aujourd’hui le thème central de mon métier de journaliste.

PIERRE DARGE – FLIEGERUHR

Ma montre favorite ne porte pas de nom, pas même de numéro. Je l’ai découverte par l’intermédiaire de Jean-Paul Mulders, qui m’en a commandé un exemplaire via Internet. Il s’agit d’une Fliegeruhr, ou ‘montre aviateur’, comme celles commandées par la Luftwaffe auprès de 6 fournisseurs différents pendant la Seconde Guerre mondiale. Un collectionneur a identifié le mouvement visible à travers le dos transparent du boîtier, comme étant un mouvement chinois Seagull. Elle n’a pas de statut de prestige, fonctionne correctement et est parfaitement lisible, même la nuit. Le rituel de remontage fait partie de son charme, et l’idée qu’elle n’a coûté que 150 ? me réjouit.