Logement à mobilité réduite

Pour adapter au mieux une maison traditionnelle au handicap de l’un de ses habitants, une famille de Visé a choisi de l’agrandir. Les architectes ont pris le parti de concilier intégration et discrétion.

Pas toujours facile d’adapter une petite ferme du xixe siècle à la vie d’une famille d’aujourd’hui. Surtout si l’un de ses membres est une personne à mobilité réduite. Pour les architectes Guy Jamaigne et Jean-François Crahay, chargés de concevoir une extension à cette maison de Visé, un seul mot d’ordre : intégration.  » Nous voulions répondre à la problématique de la mobilité en créant des éléments différents, des accès spécifiques pour cette personne. Mais tout en douceur, pour éviter de mettre l’accent sur le handicap, souligne Guy Jamaigne. Nous avons donc réfléchi aux altitudes des sols, aux communications entre intérieur et extérieur, aux passages larges. Il faut également être attentif à des détails, comme l’encastrement des châssis et la hauteur des interrupteurs. « 

Le projet est simple : un volume rectangulaire bardé de bois s’implante à côté de l’habitation existante, de pierre et d’enduit. L’extension est légèrement surélevée, pour que les niveaux intérieurs concordent malgré la déclivité naturelle du site. De l’extérieur, un seul élément, discret, permet de se rendre compte que les architectes ont suivi une démarche différente pour concevoir cette annexe : un plan incliné. Il mène à une porte qui se fond dans le bardage d’afzélia traité.

Si, au niveau du handicap, le bureau Crahay & Jamaigne a choisi la discrétion, ce n’est pas le cas en ce qui concerne l’architecture. Les concepteurs ont souligné la différence d’époque des deux bâtiments. Au niveau de la volumétrie et du choix des matériaux, notamment. L’extension, contemporaine, se développe sur un niveau et ne reçoit qu’une seule pièce, spacieuse. Côté rue, les ouvertures sont hautes et horizontales, de manière à garder l’intimité tout en accueillant la chaleur du soleil. Tandis qu’à l’arrière le volume est vitré de bas en haut, pour s’ouvrir généreusement sur le paysage.

Particularité de cette extension : tout a été prévu pour qu’un jour un studio indépendant puisse y être aménagé. Histoire de permettre à la personne à mobilité réduite de mener une vie autonome lorsqu’elle sera adulte. Avec un budget somme toute plutôt raisonnable – 50 000 euros hors TVA -, ce n’est pas seulement sa vie, mais aussi celle de toute la famille qui a profondément changé au quotidien. l

Anne-Catherine De Bast

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