» LES TERRAINS, CE N’EST PAS LA PRIORITé « 

L’Etat belge viole la charte sociale européenne « , a dénoncé Véronique Van Der Plancke, vice-présidente de la Ligue des droits de l’homme, dans Le Soir. La Wallonie, surtout, serait défaillante. Parmi les griefs : le manque de terrains d’accueil.

Ahmed Akim, directeur du centre de médiation des gens du voyage en Wallonie, estime pourtant que  » la priorité doit être donnée à l’organisation du séjour, et non à la création de terrains « . Aucune des quatre communes wallonnes citées en exemple pour leur accueil des gens du voyage (Namur, Mons, Ottignies-Louvain-la-Neuve et Hotton) ne possède d’ailleurs de terrain spécifique.

 » Bien sûr, on ne va pas décourager les bourgmestres de créer des terrains, mais, pour que ça réussisse, il faut une expérience préalable, soutient Ahmed Akim. Les communes doivent s’acclimater aux gens du voyage, avant de se lancer dans l’aménagement d’un terrain. De plus, même en l’absence de terrain officiel pour les gens du voyage, elles peuvent désigner un fonctionnaire de référence pour faciliter le contact avec les groupes qui séjournent. « 

Suivant cette logique du pas à pas, Verviers a déjà engagé un médiateur communal. Tout en envisageant la création d’un terrain d’accueil…  » Nous cherchons un endroit d’accès aisé, qu’on pourrait raccorder au réseau d’eau et d’électricité, explique le bourgmestre Claude Desama (PS). Mais dès qu’on s’écarte de la vallée, sur les hauteurs, on arrive dans des quartiers résidentiels où la tolérance à l’égard des gitans est à peu près nulle. Quand un groupe arrive, je suis inondé de coups de fil. Si je pouvais trouver un terrain dans un quartier populaire, ce serait l’idéal, car il y a là une habitude de cohabitation qui s’est installée, notamment grâce aux vagues successives d’immigration. « 

Pionnière, Bastogne s’est dotée dès le milieu des années 1990 d’une aire d’accueil, en bordure de la Nationale 4.  » A l’époque, des campements s’installaient en centre-ville et cela posait des problèmes avec les riverains « , rappelle le bourgmestre Philippe Collard (MR-MCC). Le terrain est mis à la disposition des groupes de passage, pour une durée limitée à trois jours.  » Mais, si ça dépasse de quelques jours, je ne demande pas à la police d’intervenir « , indique Philippe Collard. Le bouche-à-oreille a fonctionné, et le terrain est aujourd’hui occupé les trois quarts du temps. Une expérience jugée  » très positive  » par le mayeur, qui y voit une façon de concilier la tranquillité de ses habitants avec le respect dû au mode de vie  » quand même un peu marginal  » des gens du voyage.

F.B.

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