Depuis le 9 août, les opposants démocrates défilent sur les avenues de Minsk pour contester la réélection jugée frauduleuse d'Alexandre Loukachenko, et réclamer la libération des prisonniers politiques. © GETTY IMAGES

Les plus courageux d’Europe

Le président biélorusse Alexandre Loukachenko, « réélu » pour un sixième mandat, est contesté comme jamais par les opposants démocrates. Malgré la répression, ils continuent à le défier.

Considérez une économie, basée sur les exportations, particulièrement touchée par la récession mondiale. Ajoutez-y les conséquences déstabilisantes d’une épidémie de coronavirus meurtrière (quelque 1 100 décès, chiffre officiel), gérée à la Donald Trump. Et couronnez le tout par la énième fraude, la supercherie de trop, à l’élection présidentielle du 9 août. C’est ainsi qu’en 2020, la dernière dictature d’Europe, le Bélarus, a vacillé. La réélection à un sixième mandat du président Alexandre Loukachenko a jeté dans les rues des milliers de manifestants, d’autant plus amers que la candidature surprise d’une femme, Svetlana Tikhanovskaïa, compagne d’un opposant emprisonné, avait soulevé l’espoir si pas d’un changement, du moins d’une évolution du régime. Six mois plus tard, la situation au Bélarus n’en donne pas le signe: les dirigeant(e)s de l’opposition sont en prison ou en exil, 17 000 manifestants ont été arrêtés, cinq ont été tués. Il faut donc un sacré courage pour continuer à s’opposer au tyran en défilant, en rangs certes moins nombreux, tous les dimanches dans les rues de Minsk, la capitale. Mais l’embarras de l’allié russe, l’extension inédite de la contestation à l’intérieur du pays, et les solidarités nouvelles éprouvées lors de la crise épidémique peuvent faire espérer des jours meilleurs aux démocrates biélorusses.

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