Les nouveaux conquérants

Si la proche banlieue bruxelloise compte bien quelques zonings industriels, elle reste souvent considérée comme la partie résidentielle du Brabant wallon – pas la plus dynamique en termes économiques et culturels. Il s’en passe pourtant des choses, à l’ombre de la butte du lion. Pleins feux sur ceux qui l’éclairent de leur talent.

BeerOP Un outlet pour les bières spéciales

Trop chères les bières spéciales ? Que nenni ! Avec BeerOP, un outlet de bières belges né à l’automne 2015, les particuliers peuvent acheter à prix cassés et en exclusivité les breuvages des petites et moyennes brasseries du royaume. Une idée née dans l’esprit de trois copains passionnés par le breuvage national.  » Après un mois de décembre où les packs se sont vendus comme des petits pains, on a décidé de nous concentrer sur la vente en magasin plutôt que sur celle en ligne qui occasionnait trop de problèmes logistiques « , annonce Raphaël Liénart, cofondateur de la start-up.  » On peut trouver nos bières dans les magasins de Caméléon de Woluwe et Genval et les six-packs comme les casiers peuvent être composés sur mesure. On est en discussion actuellement pour être présents dans d’autres points de vente.  » Parmi les produits phares de BeerOP, La Brute à base de champagne, mais aussi la Scotch de Silly, une  » pépite d’or noir  » selon les entrepreneurs en herbe !  » On arrive à négocier nos prix car certains brasseurs veulent se faire connaître ou lancent une toute nouvelle bière. Chez BeerOP, on prend en charge les contacts avec les brasseurs, la gestion des produits, des stocks et la reprise des vidanges. C’est une relation win-win car nous pouvons jouer sur les quantités et proposer des prix de vente plus bas.  »

Au-delà des commerces, le trio d’entrepreneurs mise aussi sur l’événementiel.  » La dégustation de bières pendant un team building plaît beaucoup « , ajoute Raphaël.  » Nous sommes aussi capables d’approvisionner un événement rassemblant 500 à 600 personnes en fournissant une grande variété de bières.  » Mené parallèlement à de leur vie professionnelle, BeerOP possède son propre entrepôt à Braine-l’Alleud qui est ouvert tous les samedis après-midis. A. D.

Watducks et Castors de Braine Deux drapeaux isolés sur la carte du sport belge

L’un a été champion de Belgique de 2012 à 2014. L’autre a réussi la passe de deux en 2014 et 2015. Le Watducks (hockey) et les Castors de Braine (basket féminin) ont inscrit Waterloo et Braine-l’Alleud sur la carte du sport belge ces dernières années. Deux clubs qui tirent toute une région vers le haut. Et dont les ambitions sont en parfaite inadéquation avec la tradition sportive brabançonne, tant celle-ci est inexistante.

Voilà une dizaine d’années que le Watducks est au sommet. Avec ses 1 100 membres, c’est le plus gros club de Wallonie. Les pensionnaires de la drève d’Argenteuil mêlent loisirs et élites. Il faut se balader un mercredi après-midi ou un samedi matin au bord des terrains pour se rendre compte de l’engouement pour le hockey. Le dimanche, l’équipe première fait le plus souvent danser les équipes bruxelloises et anversoises avec une partition bien huilée. Une culture de la gagne qui gagne du terrain. Figure de proue du club, le Brainois John-John Dohmen insuffle cette soif de performance aux plus jeunes. Capitaine des Red Lions et des Watducks, il est aujourd’hui l’un des meilleurs joueurs européens. Mais, côté infrastructures, le club est à l’étroit. Un troisième terrain est d’ailleurs envisagé, en prolongement des deux premiers. De quoi permettre d’assouvir de nouvelles ambitions.

A quelques kilomètres, les Castors de Braine font figure d’ovni. Dans un paysage du basket féminin longtemps dominé par le Dexia Namur, l’ascension brainoise est assez surprenante. Le fruit de bons choix sportifs, d’apports financiers et d’une ambition sans commune mesure. Un homme symbolise cette montée en puissance : le président du club, Jacques Platieau. Patron d’IBM Belgium, il incarne cette rigueur managériale et ce retour aux valeurs locales qui ont amené le club à disputer, à cinq reprises, la finale des playoffs (chez les hommes).  » Les Castors sont en train d’écrire une très belle histoire, notamment par le biais de notre campagne européenne qui nous a menés jusqu’en finale de l’Eurocoupe l’an dernier, explique Jacques Platieau. Nous avons remporté des titres, fait vibrer le public (NDLR : ils étaient près de 2 000 il y a quelques semaines encore). L’engouement dépasse aussi l’équipe première puisque nous comptons aujourd’hui près de 600 membres. Le basket revit à Braine-l’Alleud et c’est une très bonne chose.  »

Histoire de franchir un cap supplémentaire, la construction d’une nouvelle salle de 3 000 places sur le site dit du Paradis (celui d’Imagibraine) est prévue pour 2020. Les architectes finalisent les plans. L’investissement s’élèvera à 12 millions, financé par des privés.  » On va créer un réel environnement sportif de haut niveau « , se réjouit le président, qui dispose du soutien de la commune. Histoire de rentabiliser le projet, les lieux pourront se transformer en salle de spectacle. Notons que la construction par un autre investisseur d’une patinoire couverte jouxtant la salle permettra de mutualiser les coûts. X. A.

Cinés Wellington Un petit cinéma qui voit grand

 » Waterloo commence à compter dans le microcosme du cinéma belge. De plus en plus de personnalités s’y déplacent. Nous sommes en train de développer quelque chose de réellement attractif et enthousiasmant.  » Patrick Piret, la cinquantaine bien frappée, est à la tête des cinémas Wellington depuis près de vingt ans. Un véritable passionné. Waterlootois pure souche qui plus est.  » J’étais en couche-culotte dans les cabines de projection, sourit-il. J’ai pratiquement tout connu ici.  » Notamment la belle ascension d’un complexe qui ne comptait qu’une seule salle en 1976, lors de sa création. Le cinéma Le Royal s’était alors installé dans la galerie Wellington créée à l’époque par Jean Piret et Raymond Perrin. Le nombre de salles augmente au fur et à mesure des agrandissements de la galerie. Pour s’établir aujourd’hui à sept salles et 1 200 sièges.  » Nous ne sommes plus vraiment un cinéma de quartier mais nous voulons garder notre philosophie d’être un endroit convivial, chaleureux qui propose des films de qualité à des prix démocratiques. Notre programmation est assez éclectique puisqu’elle comprend blockbusters et films d’auteur.  » Alors que la plupart des salles et complexes du royaume tirent la langue, le Wellington affiche une santé de fer. Sa fréquentation augmente de 7 à 10 % chaque année. Pour atteindre aujourd’hui les 250 000 entrées annuelles.  » Tous les bénéfices sont réinjectés, de manière à améliorer le confort et la qualité des salles.  »

La notoriété du Wellington a bénéficié d’un sérieux coup de fouet à la suite de diverses initiatives prises par l’échevin de la Culture Yves Vander Cruysen. A savoir le Festival du film historique de Waterloo né en 2013 et rebaptisé depuis peu Waterloo film festival, et le Cinewa, un ciné-club centré exclusivement sur les productions belges. Deux initiatives dont le Wellington est partenaire. Et qui ont permis de voir défiler les stars sur le petit tapis rouge de la galerie.  » Réalisateurs et comédiens apprécient la convivialité qui y règne. Ce festival est une belle réussite. Idée fixe s’occupe de l’organisation. C’est cette association qui a fait venir Gérard Corbiau, Daniel Prévost ou encore Francis Huster.  » Le ciné-club a, quant à lui, été lancé en début d’année et a déjà accueilli Joachim Lafosse et Bouli Lanners.  » Cela fait dix ans que l’on y pense, précise Patrick Piret. Mais nous ne disposions pas du bon concept et de la bonne personne. Je voulais quelqu’un qui anime, qui discute avec les acteurs ou réalisateurs. On a eu la chance de rencontrer Alban de Fraipont. Résultat : nous affichons complet à chaque fois.  »

Si la notoriété et la fréquentation sont à la hausse, le directeur des cinémas Wellington n’entend toutefois pas s’arrêter là. Le programme de reconversion de l’ancien site de Delhaize, juste à côté de la galerie pourrait offrir l’opportunité d’encore s’agrandir.  » Si, avec le projet de Coeur de ville, il est possible de construire une salle de plus, nous ne nous en priverons pas. Une salle plus grande, d’environ 350 places, permettrait de réellement compléter notre offre.  » X. A.

Chapel La bonne partition du cercle d’affaires

Philippe Maystadt, Max Jadot, Christine Ockrent, Bernard Focroulle, Didier Reynders ou encore Joëlle Milquet. La liste des premiers invités du cercle d’affaires, créé en octobre dernier dans la nouvelle aile de la chapelle musicale Reine Elisabeth, au coeur du domaine d’Argenteuil à Waterloo, est aussi fournie que prestigieuse. Le Chapel, qui veut se démarquer des cercles d’affaires classiques en mariant business et culture, compte déjà plus de 650 membres. Un beau succès. Il espère passer le cap du millier de membres d’ici à la fin de l’année.

Créé par André Van Hecke (Cercle de Wallonie) et Bernard de Launoit (chapelle musicale), ce cercle semble donc parti sur de bonnes bases. Il faut dire que ses fondations étaient bien solides avec, lors de son ouverture, déjà 500 membres inscrits (cotisation annuelle de 950 euros). Le fait qu’André Van Hecke, déjà présent à Namur, Liège et Beloeil, connaisse la musique n’y est bien évidemment pas étranger. Sans parler des belles cartes de visite de son conseil d’administration qui rassemble notamment Dominique Leroy (Proximus), Johan Beerlandt (Besix), Paul Dujardin (Bozar), Philippe Delusinne (RTL) ou encore Peter de Caluwe (La Monnaie).

 » Notre positionnement, qui mêle business et culture, est notre principal intérêt, déclare André Van Hecke. Je suis convaincu que la culture doit pouvoir aider beaucoup plus le monde des affaires. Ce discours commence à percer. Le Chapel s’est également appuyé sur la relative désaffection du Lorraine et sur l’image de marque de la Chapelle. Car les lieux étaient quelque peu confinés auparavant. Il y a aujourd’hui une réelle volonté d’ouverture.  » Si le cercle d’affaires permet d’élargir l’horizon vers le business, les responsables de la chapelle Reine Elisabeth visent, quant à eux, le grand public, par le biais de concerts en semaine et le dimanche matin. Du côté du cercle, on y retrouve des événements classiques, tels que des petits déjeuners, des conférences, des débats ou encore des formations. Des concerts privés sont également prévus. X. A.

Dim’s Barbershop Là où le temps s’est arrêté

Un lieu atypique aux accents de rockabilly. Nul besoin de passer des heures dans le Dim’s Barbershop pour s’approprier l’ambiance old school de ce barbier et salon de coiffure situé dans le centre de Waterloo. Un panneau d’affichage donne directement le ton à l’entrée :  » Men only « . On prend ici soin des hommes, entre décontraction et convivialité.  » Il ne doit pas y avoir dix barbiers comme nous en Belgique, sourit le patron Dimitri Servais. L’ambiance et le cadre font la différence, outre le service de qualité. On propose une bière ou un verre de rhum. Les clients sont à l’aise.  »

Dim’s Barbershop a ouvert ses portes il y a deux ans. Si le succès n’a pas été immédiat, il a aujourd’hui trouvé son rythme de croisière.  » Il n’y a pas vraiment de tendances, précise Dimitri Servais, qui travaille avec trois autres employés, preuve du succès de l’établissement. Les gens prennent aujourd’hui davantage soin de leur barbe. Ce qui fait que de plus en plus de monde se presse dans notre salon.  » Le temps semble en tout cas s’y être arrêté. En une heure, on y reçoit conseils avisés, maniement du coupe-chou, massages et serviettes chaudes.  » Je n’ai pas l’ambition de créer des succursales. L’idée est plutôt de consolider notre salon. On va seulement lancer d’ici peu notre propre gamme de produits.  » X. A.

Elles se livrent Un salon international du livre 100 % féminin

Bou Bounoider est du genre hyperactif. Professeur en humanités supérieures à Braine-l’Alleud, ce passionné de littérature est aussi assistant à l’ULB en éducation physique, gérant de la maison d’édition d’Acrodacrolivres… et créateur du salon Elles se livrent, qui a lieu depuis deux ans à Braine-l’Alleud, dans les locaux de l’institut Vallée Bailly.  » Je voulais créer un salon littéraire original, qui sorte des sentiers battus et porte un thème rassembleur « , renseigne celui qui organise également le salon du livre de Villers-la-Ville. Organisé chaque année aux alentours du 8 mars, date de la journée internationale des droits des femmes, Elles se livrent a mobilisé, en 2016, une centaine d’auteurs et attiré un millier de visiteurs, soit le double de l’an dernier.  » A chaque édition, nous mettons un pays à l’honneur. En 2015 et 2016, Juliette Nothomb était la marraine du salon. Pour 2017, je vais recontacter Anna Gavalda ou Katherine Pancol, qui sont très demandées. J’essaie d’avoir quelques têtes d’affiche tout en veillant à conserver la taille humaine du salon. C’est important que les gens puissent avoir des dédicaces sans attendre plusieurs heures comme c’est le cas à la Foire du livre de Bruxelles « , poursuit Bou Bounoider qui nourrit une passion pour les livres et l’écriture depuis l’enfance.

L’argent récolté est reversé à l’Eglantier, une maison d’accueil brainoise venant en aide aux mères et femmes en difficulté. Depuis cette année, un projet humanitaire est aussi mis en avant le temps d’un week-end. Si une piste de partenariat avec la Fédération Wallonie-Bruxelles est actuellement à l’étude, Elles se livrent ne reçoit, pour l’instant, que le soutien financier de la province du Brabant wallon. A. D.

Ovogenics Soigner les allergies avec des oeufs de caille

Certains n’hésitent pas à dire qu’il s’agit d’une pépite aussi prometteuse que celle d’Omega Pharma de Marc Coucke. Le Waterlootois Pascal Melsens a fondé en 2013 la société Ovogenics, qui fabrique des compléments alimentaires 100 % naturels à base d’oeufs de caille pour combattre les allergies. Et le moins qu’on puisse écrire, c’est qu’elle cartonne.  » Le produit est naturel et répond à un vrai problème de société, souligne ce pharmacien d’industrie. Quand nous sommes allergiques à un élément, comme un poil de chat par exemple, ce n’est pas au poil de chat en lui-même qu’on est allergique mais aux protéines du poil de chat. Le blanc d’oeuf de caille bloque dans notre corps le récepteur qui détecte cette protéine et qui lance un signal d’alerte au corps. S’il n’y a plus de signal d’alerte, il n’y a plus d’allergie.  »

On dénombre plus d’une demi-douzaine de millions de comprimés vendus chaque année. Déjà présente sur le marché européen, Ovogenics est en passe de conquérir le marché américain. Les premières boîtes viennent d’arriver aux Etats-Unis alors qu’elles seront déposées en Amérique latine d’ici quelques semaines.  » C’est un effet des très gros marchés. Nous savions en achetant le brevet que le produit était de qualité et offrait de belles perspectives. L’objectif est de maintenant consolider ces développements même si l’Australie nous fait les yeux doux.  » Originalité : tous les pans de cette société sont sous-traités. La production à Ghlin, l’élevage dans la région de Nantes et le volet commercial à un laboratoire suisse. Au final, seuls deux employés sont actifs au siège social waterlootois. X. A.

Green Kow Des insectes qui font des petits

Des tapenades de tomates ou de carottes. Et une pâte à tartiner au chocolat. Voilà les quelques produits à base d’insectes commercialisés par Green Kow, une société lasnoise fondée en 2012 par Damien Huysmans et Anne De Decker. Une première européenne qui avait fait le buzz à l’époque. L’objectif étant de répondre à une diversification de l’alimentation et une volonté de réduire la consommation de viande en lui substituant un autre protéiné.  » L’idée était surtout de remettre des insectes sur les tables européennes car, d’un point de vue environnemental et nutritionnel, ils sont formidables, s’enthousiasme Damien Huysmans. Nous avons donc ajouté des vers de farine dans nos recettes (NDLR : environ 5 % de ténébrions).  » Notons que c’est le chef doublement étoilé Sang Hoon Degeimbre qui a mis au point les premières recettes.

Green Kow a connu un bel essor, ses produits quittant rapidement les magasins bio pour rejoindre les rayons des grandes surfaces. Mais l’effet de nouveauté passé, le soufflé est retombé.  » Il y a surtout eu un mauvais choix de mise en rayon par les grandes surfaces, poursuit Damien Huysmans. Les vers de farine sont complémentaires à d’autres produits. Ils devaient donc aller avec les autres tapenades.  »

L’heure est donc à la seconde phase. L’objectif est de développer toute une gamme de produits (soupes, sauces, pâtes, etc.), de manière à pouvoir s’imprégner de cette nouvelle manière de consommer. Il y aura aussi des produits où les insectes seront bien visibles, de quoi marquer la différence. Des éléments qui doivent permettre de relancer l’opération séduction visant à changer les habitudes des consommateurs belges. X. A.

Vladimir & Estragon Les charmes d’une ancienne droguerie fine

L’enseigne vaut à elle seule le détour. Un retour à l’ancienne pour cette droguerie fine lasnoise. Vladimir & Estragon a ravivé un concept tombé aux oubliettes. On y retrouve des produits d’entretien et de soin pour la maison. Que ce soit cette brosse en poils de sanglier, ces véritables savons de Marseille, ces plumeaux en plumes d’autruche, ces battoirs à tapis en rotin, ces époussettes, ces seaux en zinc, ces pinces à linge à l’ancienne ou encore cette peinture à la caséine.  » Des trucs de grands-mères qu’on ne trouve plus nulle part, s’enorgueillit la gérante Elise Pringels, qui a ouvert son enseigne il y a un an. J’ai eu l’idée de cette boutique en découvrant des magasins de bric et de broc en France. Ils ont disparu chez nous. Alors que les gens désirent justement de plus en plus se réapproprier des objets anciens. On en a choisi des beaux et naturels. Des objets qui collent à mes valeurs.  » Les fournisseurs sont scrupuleusement choisis : basés en Europe, ils travaillent de façon traditionnelle à l’aide de matériaux durables, naturels et respectueux de l’environnement. Ajoutons que des ateliers y sont régulièrement organisés. De quoi apprendre à fabriquer soi-même des produits naturels (d’entretien ou de cosmétique) ou à préparer un adoucissant maison. X. A.

Kadolog La révolution des listes de cadeaux

Fini de recevoir des cadeaux que vous ne désirez pas ou de vous forcer à faire une liste classique de mariage ou de naissance. Kadolog a quelque peu bouleversé le marché en débarquant en 2011 et en proposant de constituer des listes de cadeaux (pratiquement) illimitées en ligne. Que ce soit, par exemple, une participation à un voyage de noces ou à un projet de rénovation. Précisons que ces listes sont fictives et que le montant est ensuite intégralement reversé à ceux qui ont ouvert la liste. » C’est une solution plus acceptable que le numéro de compte « , estime le Waterlootois Thomas Verhulst. Kadolog est toujours en pleine croissance. Kadolog affiche près de 300 000 utilisateurs depuis ses débuts et connaît désormais une hausse annuelle du volume d’affaires de 50 %. Il est passé de 6 à 9 millions d’euros l’an dernier.  » Cela fonctionne donc très bien, se réjouit celui qui est la tête d’une start-up de trois employés. Nous ambitionnons désormais de nous développer davantage à l’étranger. Il y a de la concurrence mais notre business modèle est différent : nous ne prenons pas de commissions sur les cadeaux mais bien un forfait par liste. Notre prochain objectif est de lancer les payements en ligne.  » X. A.

Deal5000 Quand l’immobilier devient collectif

Le crowdfunding (ou financement participatif) est à la mode. Il s’invite dorénavant également dans l’immobilier. La plateforme Deal5000 permet à une foule d’investisseurs de se rassembler pour constituer une société immobilière qui achètera un bien de moins de 100 000 euros, plafond légal que le crowdfunding ne peut dépasser. Les Waterlootois Fréderic Cornard et Thibault Verbiest sont à la manoeuvre de cette société née en 2014, dont le concept est plutôt en vogue aux Etats-Unis mais qui n’a pas encore vraiment percé en Europe. Deal5000 est à la fois plate-forme de crowdfunding, actionnaire de chaque société immobilière et responsable de la gestion locative. Le rendement espéré est compris entre 3,5 % et 4,5 % nets. Les biens sont sélectionnés de manière à ne pas avoir de travaux importants à effectuer dans les dix ans. L’avantage ? On peut devenir propriétaire avec 3 000 euros. Ce qui donne droit à une partie du bien. Précisons que le modèle suscite quelque réticences du côté de la FSMA, le gendarme des marchés financiers, et de Test-Achats. X. A.

Piggybee La livraison gratuite entre voyageurs

Besoin d’un produit de beauté australien mais pas de voyage prévu à Sydney dans l’immédiat ni d’envie de payer les coûteux frais de livraison des entreprises traditionnelles telles que DHL ou UPS ? La société brainoise Piggybee développe depuis 2013 un projet original : mettre en relation des personnes qui souhaitent recevoir ou envoyer quelque chose par l’intermédiaire de voyageurs. Cette plate-forme participative compte aujourd’hui près de 4 000 utilisateurs. Avec plus d’une dizaine de correspondances quotidiennes, PiggyBee ambitionne de procurer une alternative au marché de la logistique.  » Tout est parti d’une histoire personnelle pour finir avec une société qui connaît une belle réussite, dépeint le fondateur David Vuylsteke. Il y a un réel intérêt de s’échanger ce type de service. Nous comptons sur les valeurs de la communauté pour s’assurer du suivi des objets et du sérieux des échanges.  »

Le service est totalement gratuit. David Vuylsteke souhaite toutefois mettre en avant le principe d’échange. Comme une place pour un colis dans les bagages contre un service rendu.  » Nous n’avons en effet toujours pas de modèle de revenus. Mais nous avons quelques idées, comme notamment le développement d’une formule d’abonnement.  » Ajoutons que le site est traduit en huit langues, preuve de son internationalisation. Et que ce service de livraison participative est également une alternative écologique bien plus économique que les offres proposées par les transporteurs traditionnels. X. A.

Belwatech En lutte contre l’obsolescence programmée

A l’image des Repair Cafés qui combattent au quotidien la mort prématurée de nos appareils électroniques, la start-up Belwatech a choisi de se spécialiser dans la réparation des smartphones, en particulier ceux estampillés par la marque à la pomme.  » Passionnés de nouvelles technologies, nous avons conçu Belwatech alors que nous étions encore étudiants, en juin 2011 « , expose Arnaud Percy, un des fondateurs de l’entreprise. En avril 2012, la première boutique ouvre ses portes à Waterloo. Le succès est immédiat, et un second point de réparation est inauguré en mai 2013. Aujourd’hui, Belwatech compte sept ateliers de réparation répartis à Bruxelles et dans toute la Wallonie.  » Au fil du temps, nous avons diversifié nos services pour rester concurrentiels et attractifs. En plus de réparer smartphones, tablettes et PC portables, nous nous engageons à le faire, lorsque c’est possible, dans l’heure car nous connaissons la dépendance de notre clientèle à ses appareils « , poursuit celui qui a suivi des études en ingénieur de gestion.

Start-up bien ancrée dans l’ère du temps, Belwatech n’utilise que des pièces de qualité et propose une garantie de service, contrairement à certains de ses concurrents qui réparent des appareils sans avoir de réelles qualifications en la matière.  » Le marché du Brabant wallon se prête effectivement bien à notre business car les gens investissent facilement 600 euros dans un smartphone. Mais notre clientèle du côté de Wavre ou Namur est aussi solide, fidèle et exigeante qu’à Waterloo ou Braine-l’Alleud.  »

L’expansion de Belwatech n’est pas terminée puisque la société entend se déployer prochainement en Wallonie, à Bruxelles, et, à moyen terme, en Flandre.  » De deux personnes en 2011, nous sommes passés à une vingtaine d’employés en 2016, ce qui représente une croissance énorme. Nous engageons des jeunes que nous formons en interne. C’est donc de la création d’emploi nette puisque nous ne débauchons pas nos employés à gauche et à droite.  » A. D.

ListMinut La plate-forme de partage

ListMinut est une plate-forme d’échange de services permettant aux particuliers de trouver, dans leur zone géographique (5 km), des prestataires pouvant réaliser des services tels que du jardinage, du bricolage ou encore de la garde d’animaux. A l’origine de ce projet pariant sur l’économie collaborative (à vocation lucrative), trois jeunes étudiants ayant choisi l’option CPME (création de petites et moyennes entreprises) à Louvain-la-Neuve.  » On venait tous d’horizons différents et, une fois diplômés, on a eu envie de concrétiser le projet. Après une version bêta pour recueillir un maximum de feedbacks, on a créé la SPRL ListMinut en février 2013 « , indique Christophe Kalbfleisch, COO de la société.

Basée uniquement en Brabant wallon à ses débuts, la start-up bénéficie désormais de bureaux à Ixelles et est parvenue à lever 200 000 euros en juillet 2014 grâce à deux investisseurs flamands. Il y a tout juste un mois, ce sont 300 000 euros supplémentaires qui ont été récoltés grâce au soutien d’un nouveau business angel ainsi que l’intervention du fonds d’investissement Wing (Wallonia, Innovation and Growth).  » Nous travaillons énormément avec des consultants externes car nous avons tous entre 25 et 28 ans, et donc pas toutes les compétences nécessaires dans tous les domaines « , poursuit celui qui est originaire de Braine-l’Alleud.  » Aujourd’hui, le site est bilingue et compte 15 000 prestataires répartis dans tout le pays. Notre potentiel de développement est encore énorme car on sait que le Belge consacre en moyenne trois heures par jour au type d’activité que nous mettons en avant.  » Objectif pour la fin de l’année : exporter Listminut dans une autre capitale européenne. A. D.

Opinum Votre garde-fou énergétique

Suivre en temps réel, et sur Internet, la consommation énergétique de tout un parc immobilier. Voilà ce que permet opiSense, la plate-forme créée l’an dernier par la société brainoise Opinum. De quoi remédier aux surconsommations et optimiser la consommation d’énergie des bâtiments. Chaque entreprise qui dispose de cette solution peut ainsi se créer un système de suivi et d’optimisation de son microréseau de consommations (eau, gaz, électricité…), organisé en fonction des besoins et des objectifs de réduction. Une belle avancée surtout quand on sait que le secteur de la construction est l’un des plus grands émetteurs de CO2, devant les secteurs du transport, de l’agriculture et de l’industrie.  » Le domaine de la gestion immobilière est l’une des dernières industries à ne pas être digitalisée, fait remarquer Nicolas Denef, l’un des développeurs de cette entreprise qui compte dix personnes et envisage d’en recruter cinq de plus d’ici peu. Nous revenons tout juste du salon de l’immobilier à Cannes, le Mipim, où nous avons recueilli près d’une septantaine de contacts. Preuve de l’attrait de notre plate-forme.  » Une innovation qui peut diminuer les émissions de CO2 de 10 à 35 %, et impacter également la facture. Opinum compte actuellement une vingtaine de clients, de quoi équiper près de 500 bâtiments. AG Real Estate sera l’un des premiers à avoir tout son parc équipé. L’objectif est de doubler le nombre de clients d’ici la fin de l’année. La société vient de lever 1,1 million via le crowdfunding pour y parvenir. X. A.

Brasserie Lion Champagne pour la microbrasserie

En Brabant wallon aussi, les microbrasseries carburent. Après la relance par Anthony Martin de la Waterloo, une bière brassée à Mont-Saint-Jean (lire son portrait page 99), deux jeunes ingénieurs ont décapsulé la Brasserie Lion pour y promouvoir de nouvelles bières fines.  » Nous avons toujours eu la fibre entrepreneuriale et ce projet est la concrétisation de notre mémoire de fin d’études, confie Laurent de Volder, qui s’est associé avec Alexis Brabant et Alfred de Franssu. Nous savons que le secteur est très concurrentiel. Mais nous nous différencions par l’utilisation de levure de champagne dans notre bière. Elle est également sans colorant, ni additif. Ce qui en fait une bière particulière. Sans parler du fait que nous la distribuons dans une bouteille en aluminium relativement design, ce qui plaît particulièrement aux consommateurs.  » La bière est brassée à Waterloo et à Nivelles (15 000 bouteilles par an). Les deux fondateurs sont en train de finaliser l’achat d’un bien immobilier pour créer une brasserie dans la région de Waterloo.  » Il s’agit donc d’un vrai projet et non d’un coup de buzz. Nous avons l’ambition de réussir et de diversifier nos bières.  » La bière est aujourd’hui présente dans une vingtaine de points de vente. X. A.

Corkpack Un seau à glace sans eau ni glaçons

A la poubelle, le traditionnel seau à glaçons ! Un Waterlootois a breveté mondialement un emballage en liège qui permet de maintenir la quantité et l’homogénéité d’air froid circulant dans l’emballage. Et ce pendant plus de quatre heures même si le soleil tape à 45 degrés. Le premier emballage isotherme 100 % naturel a été créé par Alexandre Narinx, en partenariat avec diverses entreprises européennes.Le Corkpack, réalisé en liège, s’appuie sur ce tissu végétal naturel aux cellules constituées de 40 millions de microalvéoles au centimètre cube. L’innovation repose sur les propriétés du liège associées à un ingénieux système interne à deux parois de densité différentes, perforées ou non. Ce qui permet de maintenir une température constante durant une période pouvant aller de 96 à 120 heures, à l’aide de gels de qualité alimentaire.  » Un produit peut donc partir de Moscou à -15 °C et arriver à Sydney à + 40 °C sans subir aucune variation de température, précise Alain Narinx. Nous avons aussi développé un seau à glace en liège qui permet de se passer de l’eau et des glaçons. La fraîcheur se maintient pendant très longtemps.  » Une première gamme de produits destinée aux secteurs Horeca et agroalimentaire permet de rester à une température constante entre 0 et 8°C. Une seconde, destinée au transport des médicaments, offre une température constante de 15 à 25 °C.  » Le potentiel est colossal, poursuit Alexandre Narinx. Nous venons de signer plusieurs très gros contrats, dont un dans le secteur de l’Horeca qui va faire parler de lui cet été. Le secteur médical n’est pas en reste. Bref, cela commence à bien marcher. Notre emballage permet, de plus, d’utiliser n’importe quel transporteur express et de régler le coûteux problème des livraisons. De même que celui des déchets.  » X. A.

Comme à la maison Les frites de la solidarité

On connaissait le café suspendu. Cette initiative napolitaine qui vous permet de payer deux cafés, d’en boire un et de mettre le second  » en attente  » pour une personne dans le besoin. A Braine-l’Alleud, on a revisité cet acte de solidarité à la sauce belge : chaque client du snack Comme à la maison a dorénavant la possibilité de payer un second cornet de frites et de le mettre en attente pour les plus démunis. Et, une fois par mois, les gérants du snack se rendent à l’asbl RestO & Compagnie, le restaurant social de l’entité, pour convertir le produit de leur recette en coupons.

Lancé le 29 janvier, le projet a déjà permis de récolter plus de 700 coupons. Les membres du restaurant social disposent maintenant de quelques semaines pour venir retirer leur cornet de frites.  » Nous avons vraiment été surpris par le succès, ponctue Domenico Monachino, le patron du snack. Ajoutons qu’un nouveau projet devrait voir le jour début mai : la corbeille du partage. L’idée étant que les personnes qui effectuent leur marché hebdomadaire déposent dans une petite corbeille l’un ou l’autre aliment destiné aux plus démunis.  » Toutes les initiatives qui renforcent la solidarité sont bonnes à prendre « , se réjouit le président du CPAS Olivier Parvais, qui soutient le projet. X. A.

Ola Hop Un Uber gratuit pour les enfants

C’est un véritable challenge quotidien pour certains parents : jongler entre les horaires de leurs différents ados pour les conduire à leurs activités culturelle, sportive ou artistique relève parfois du parcours du combattant. Saturé par les trajets, un couple de Braine-l’Alleud, Frédérique Dotremont et Fabrice Caustur, a décidé de passer à l’action et de se faciliter la vie. Il a donc créé l’application Ola Hop, une plate-forme de covoiturage gratuite consacrée uniquement aux enfants. Sorte de Uber version kids. Elle devrait être en ligne en septembre 2016.  » J’ai eu un déclic en voyant tous ces gens qui, comme moi, conduisaient leur enfant aux Watducks, étaient bloqués dans les embouteillages et arrivaient parfois en retard alors qu’ils venaient du même quartier que moi, relate Frédérique Dotremont. Et plusieurs de leurs sièges étaient aussi libres.  » Résultat : la mise sur pied d’une solution de mobilité et d’économie de partage. Si on analyse le sondage effectué par Ola Hop auprès de parents intéressés, on voit que, en moyenne, les parents interrogés passent cinq heures par semaine derrière leur volant pour conduire leur(s) enfant(s) à l’une ou l’autre activité.  » Une belle perte de temps alors qu’on en manque déjà tellement aujourd’hui, fait remarquer Frédérique Dotremont. 82 % des parents sont d’accord de confier leurs enfants à des parents de la même communauté (école, club de sport, etc.). Nous ne saurons pas contrôler tous les participants. Nous comptons donc sur le feedback des utilisateurs pour réguler le système.  » Les quatre instigateurs – deux autres investisseurs ont rejoint le couple de départ- comptent développer leur projet dans différentes communes en Belgique. Notons que certaines options seront payantes mais n’ont pas encore été déterminées. X. A.

Un dossier de Xavier Attout, Annabelle Duaut et Marie-Eve Rebts, coordonné par Philippe Berkenbaum

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