Les Merles attendent leur nouveau nid

Namur manque d’un grand stade pour accueillir son équipe de football de Division 2 et d’autres événements de taille. Cela pourrait s’arranger…

Le pliage des cartons de déménagement n’a plus de secrets pour l’Union royale de Namur : le club de football de Division 2 (D2) est un habitué des changements d’adresses. Ces dernières années, l’équipe a joué à domicile sur trois pelouses différentes ! Cette perpétuelle errance pourrait néanmoins prendre fin puisqu’un projet de nouveau stade est désormais sur la table des autorités communales.

Petit retour en arrière. Jusqu’à la fin des années 1990, les Merles jouaient au stade Michel Soulier, au faubourg Saint-Nicolas. En 2001, le stade est démoli pour agrandir le parking du Centre hospitalier régional de Namur, tout proche. Les footballeurs à la vareuse jaune et noire sont hébergés au stade ADEPS de Jambes, le temps que le stade des Bas Prés, situé à Salzinne, réponde aux exigences de conformité de la D2.  » Les supporters namurois n’ont pas apprécié cette situation transitoire, se souvient l’échevin des Sports, Maxime Prévot (CDH). Il y a toujours eu une rivalité entre Namur et Jambes, sur les deux rives de la Meuse. « 

Désormais, l’équipe namuroise évolue à Salzinne, derrière le palais des Expositions, dans un stade notamment équipé d’une nouvelle tribune. Mais un nouveau déménagement n’est pas exclu : le palais des Expositions pourrait envisager de s’étendre à terme, ce qui ne peut se réaliser qu’en englobant le terrain de foot. Il faut donc trouver au plus vite une solution durable pour que le club nomade se fixe une fois pour toutes.

La commune projette de construire un nouveau stade de 10 000 places qui répondrait aux critères de la D1 et accueillerait également des concerts ou d’autres événements d’ampleur.  » Une ville comme Namur doit disposer d’un tel outil polyvalent, insiste l’échevin. Il est dommage qu’il faille courir à Marche ou à Ciney pour assister à de grands spectacles de qualité. « 

Des tractations discrètes pour financer le projet

Vu l’état peu reluisant des finances communales, le financement de ce projet par des fonds privés est sérieusement envisagé. Les autorités ont pris contact avec certains investisseurs, français et néerlandais notamment, et travaillent sur un dossier concret… Les lieux d’implantation possibles restent secrets pour l’instant, afin d’éviter la surenchère. On parle toutefois d’un stade à Belgrade ou à Rhisne.

 » Ce ne sera pas un stade mégalomane, comme à Charleroi ou Liège, précise le président du club, Jean-Claude Baudart. Un bon stade, c’est avant tout une belle pelouse, des spectateurs convenablement installés et des infrastructures correctes pour accueillir les clubs.  » Ce stade pourrait être opérationnel d’ici à trois ans.

Le projet semble donc bien emmanché… à un détail près : les investisseurs privés ne comptent pas faire du mécénat. Le complexe devrait donc intégrer des surfaces commerciales. C’est là que le bât blesse. La majorité politique actuelle a fait campagne en affirmant qu’elle n’autoriserait la construction d’aucune galerie commerçante en périphérie, afin de préserver les boutiques du centre-ville…  » Nous ne permettrons l’implantation que de quelques grandes enseignes en complément de celles du centre « , répond Maxime Prévot.

Cette justification ne convainc pas l’opposition, qui aimerait en savoir plus sur les tractations menées en coulisses. Question de transparence…

F. B.

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