" A Bruxelles, presque tous les jeunes utilisent les transports en commun. Certaines filles les évitent la nuit : elles ont peur d'être harcelées. Nous, les garçons, on pense que c'est aussi notre responsabilité d'agir si on est témoin d'une agression. " Natanael, 18 ans.

Les jeunes se lèvent contre la violence sexiste

Le harcèlement sexuel et la violence sexiste sont une réalité mondiale. Aucun pays, aucune ville n’y échappent. Dans le cadre du projet  » BruxELLES  » de l’ONG Plan international, 14 jeunes filles et garçons ont sillonné la capitale armés d’appareils photos pour partager leur vision du phénomène chez nous. Pour illustrer une réalité qu’ils connaissent bien. Et proposer des solutions.

Ils s’appellent Ibrahima, Juliette, Yousri, Natanael, Manuela, Rimsha, Yaara… Pendant plusieurs mois, ces neuf filles et cinq garçons âgés de 15 à 20 ans ont parcouru les rues de Bruxelles pour poser et se poser une question : est-ce que les filles et les garçons se sentent en sécurité en ville ? Que faut-il pour améliorer la situation ?

A travers la photographie, ils exposent les problèmes de violence sexiste auxquels eux ou leurs proches sont confrontés. Identifient des situations qui les incommodent ou les choquent. Mettent en scène des actes dont ils ont été témoins ou victimes en rue, dans les transports publics, sur le chemin de l’école …

Manque de lumière sous les ponts ou dans certaines stations de métro, messages misogynes tagués sur les murs, espaces publics de facto réservés aux garçons… Des centaines de lieux et situations ont été photographiés par ces jeunes, encadrés par des photographes professionnels.

Le résultat : des clichés exposant une violence sexiste tantôt évidente, et tantôt plus diffuse. Mais toujours bien présente. Et un constat relayé en avril dernier au parlement bruxellois : il est urgent de lutter contre le harcèlement sexuel dans la capitale.

Des filles et des garçons qui s'engagent ensemble pour l'égalité entre les sexes. Pour rendre les villes plus sûres pour tous et toutes.
Des filles et des garçons qui s’engagent ensemble pour l’égalité entre les sexes. Pour rendre les villes plus sûres pour tous et toutes.
 » Les jeunes, filles et garçons, se sentent piégés dans des cases. Si tu es un garçon, tu dois être dominant, musclé, faire du sport, ne pas montrer d’émotions… Si tu es une fille, tu dois être jolie, gentille, sensible… Et si une fille aime le foot ? Et si un garçon pleure ?  » Manuela, 18 ans.
 » C’est difficile pour les filles de parler du harcèlement. D’un côté, ce n’est pas important : physiquement, on n’a rien. Mais en fait, on n’arrête pas de penser à ce qu’on nous a dit. On se sent sales et seules.  » ? Manuela, 18 ans.
 » Parfois, les filles ont l’impression que le skatepark, les terrains de football, de basket-ball… ne sont pas des endroits pour elles. Tout simplement parce qu’il n’y a que des garçons ! C’est à nous de changer cette réalité.  » Yousri, 17 ans.
 » Sortir le soir est vraiment différent si tu es une fille ou un garçon. Les filles nous ont dit qu’elles rentrent souvent plus tôt que souhaité et restent toujours en groupe. Un meilleur éclairage aiderait beaucoup : tout le monde se sentirait plus en sécurité.  » Ibrahima, 20 ans.
 » Partout dans le monde, les garçons sifflent les filles. C’est quelque chose de commun, même en Belgique. Tellement commun que certaines filles prennent ça pour un compliment. Mais ce n’est pas le cas : on sourit juste pour nous protéger.  » Yaara, 15 ans.
 » Les stéréotypes de genre sont partout. Ils peuvent être subtils ou directs, ça dépend. A l’école, les jeunes pourraient apprendre ce que sont les stéréotypes, les préjugés et la discrimination. Et surtout, comment y mettre fin.  » Juliette, 15 ans.
 » A Bruxelles, il y a parfois des rues très étroites. Surtout près du métro. Quand il fait noir, ça craint : on ne voit pas s’il y a quelqu’un. Si on est suivie, c’est difficile de s’échapper.  » ? Natanael, 18 ans.
 » Le chemin vers l’égalité ne va pas être facile mais on va y arriver. Nous, les jeunes, on veut briser les stéréotypes et améliorer la situation pour les filles et les garçons. Chaque jour, on peut agir.  » Juliette, 15 ans.

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