Les grands propriétaires forestiers privés

La forêt privée se compose de 89 790 propriétés  » juridiques  » (une ou plusieurs personnes, physiques ou morales) pour 273 478 hectares. Certaines parcelles sont très petites : 91 % des propriétés wallonnes sont inférieures à cinq hectares (25 % de la surface privée), voire moins. Ainsi, 44 399 personnes possèdent entre 5 ares (500 mètres carrés) et 50 ares (5 000 mètres carrés). A l’autre extrême, 353 propriétaires ont entre 100 et 500 hectares (23 % de la surface privée wallonne). Enfin, 14 domaines forestiers dépassent 500 hectares. La plus grande propriété  » juridique  » est de l’ordre de 1 000 hectares (4 % de la surface totale) mais une personne peut être concernée par plusieurs propriétés juridiques (partie en pleine propriété, en indivision, en société) et se trouver à la tête d’une plus vaste propriété.

Historiquement, les grands propriétaires forestiers appartiennent à la noblesse ancienne ou anoblie aux xixe et xxe siècles (grands industriels), rejoints par quelques outsiders étrangers et les membres de la nouvelle élite économique.

Le top 5 établi par L’Echo du 16 mars dernier place la famille Boël en tête (domaine du Chenoy, plus de 2 000 hectares) associée par mariage aux Janssen (205 hectares à La Hulpe) devant les Limburg Stirum (Samrée, 1 600 hectares), la famille de Fierlant (entre 1 000 et 1 200 hectares à Freux), le duc de Wellington (1 083 hectares de terres agricoles, prairies et bois entre Nivelles et Waterloo) et Albert Frère (1 027 hectares de bois et pâturages autour de Loverval et dans la Botte du Hainaut).

Certaines familles, comme les Lhoist, Berghmans, Collinet ou du Bois, ont des liens professionnels avec le terroir (carrières, eaux). Une des plus vastes propriétés forestières d’un seul tenant (800 hectares, Dave), appartient à un noble espagnol, Carlos Guttierez de Los Rios, duc de Fernan Nunez. Des chefs d’entreprise plus récents ont acquis des bois pour y pratiquer la chasse, marqueur suprême du pouvoir, mais ils peuvent être gagnés par la passion des arbres et de la nature. C’est le cas des frères Marc et Nicolas Saverys (Anvers, transport maritime), qui possèdent des centaines d’hectares à Libin et Libramont. Ils ne sont pas les seuls Flamands à s’intéresser aux forêts ardennaises : le groupe Fruytier fait partie du top 20 européen des  » processeurs de bois résineux  » (achat et exploitation des grumes) et domine le marché belge, avec quatre implantations en Ardenne.

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