Les dessous du voile à l’école

Lorsqu’une fillette de 5 ou 8 ans affirme qu’elle porte le voile de son plein gré, je m’interroge ? A quel âge exerce-t-on son libre arbitre ? Où est la frontière entre plein gré, provocation, refus d’intégration et prosélytisme ? Lorsqu’un religieux musulman assimile l’interdiction du port du voile à l’école à une dictature, je m’interroge. Les pays sous régime islamique sont-ils des exemples de démocraties ? Les châtiments, bastonnades, lapidations sont-ils librement acceptés ? Les émeutes à Téhéran seraient-elles l’expression d’une trop grande liberté ? Les talibans sont-ils des guérisseurs d’âmes, soucieux du bien-être des autres et en particulier de celui des femmes ? Nul ne sait jusqu’où peut nous mener l’intégrisme ? Rappelons-nous l’affaire des caricatures et les menaces de mort qui ont suivi. La foi est et doit rester une conviction intime et non une action publicitaire. L’acceptation de la culture des autres ne doit pas empiéter sur nos propres traditions, en particulier sur la séparation des pouvoirs et le respect de nos lois et de nos règles.

Je m’interroge sur la portée du geste d’une élue musulmane, prêtant serment au parlement la tête voilée, une première européenne ? Si sa religion ne l’y obligeait pas, pourquoi refuser le geste d’intégration, d’ouverture, de neutralité envers son pays d’accueil, en prêtant serment sans le voile, quitte à le remettre ensuite, c’eût été un remarquable exemple de tolérance. Comment croire que cette personne n’agit pas sous influence.

Il faut infiniment plus de courage pour dire non aux excès, quels qu’ils soient, que de laisser faire. Chacun pense et agit selon sa conscience dans notre pays, mais le port du voile dans une fonction publique et plus encore pour les enfants dans les écoles est une forme de soumission et de discrimination et, donc, une régression de nos valeurs égalitaires. (…)

L’islam envahit le monde dans un cortège de violence et le paradoxe veut que les jeunes femmes vivant dans les pays islamiques se battent pour plus de liberté alors que chez nous elles luttent pour plus d’asservissements. Evoquer le Coran ou tout autre livre pour imposer une règle discriminatoire me paraît inapproprié en démocratie, le seul ouvrage de référence applicable à tous est celui des droits universels de l’homme. Intégrisme et démocratie ne font jamais bon ménage.

Et que dire de la multiculturalité qui accepterait le voile pour une minorité et refuserait l’usage de la langue française (langue officielle du pays) pour des majorités dans certaines communes ! Nous sommes bien au pays du surréalisme ! (…)

Arnold Penneman, Bruxelles, par courriel

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