Les dates-clés

1914

Première Guerre mondiale

L’Empire ottoman, qui exerce sa souveraineté sur la Palestine depuis quatre siècles, s’allie à l’Allemagne et à l’Autriche-Hongrie. La population juive de la Palestine est alors estimée à 85 000 personnes, pour environ 700 000 Arabes musulmans et chrétiens.

1916

Accords secrets

Des accords franco-britanniques (dits « Sykes-Picot ») prévoient un partage d’influence au Proche-Orient sur les dépouilles de l’Empire ottoman.

1917

Déclaration Balfour

Lord James Balfour, ministre britannique des Affaires étrangères, se déclare favorable à l’établissement d’un foyer national juif en Palestine.

1920

Protestation arabe

Emeutes sanglantes à Jerusalem contre l’immigration juive. Le mouvement s’étendra à toute la Palestine entre 1929 et 1939.

1922

Palestine britannique

La Société des nations confie le mandat sur la Palestine à la Grande-Bretagne.

1933-1945

Hitler et la Shoah

Les nazis arrivent au pouvoir en Allemagne et imposent un pouvoir totalitaire basé, notamment, sur des théories raciales. La persécution des juifs s’accroît sans discontinuer jusqu’au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. La « solution finale » mise en oeuvre par le IIIe Reich dans toute l’Europe occupée aboutira à la déportation et à l’extermination de plus de 5 millions de juifs. A la libération des camps de la mort, le monde découvre avec horreur l’ampleur du génocide. La Shoah (l’anéantissement, en hébreu) sera le facteur décisif de la création d’Israël. En 1945, la Palestine abrite 550 000 juifs et 1,3 million d’Arabes. L’immigration juive s’accélère malgré les mesures de limitation imposées par Londres. Début des attentats terroristes juifs contre les autorités mandataires britanniques.

1947

Le plan de partage

L’Assemblée générale des Nations unies adopte le plan de partage de la Palestine, qui prévoit la création d’un Etat juif, d’un Etat arabe et d’une zone « sous régime international particulier autour de Jérusalem » (résolution 181).

1948-1949

Création d’Israël, première

guerre israélo-arabe

David Ben Gourion proclame la création de l’Etat d’Israël le 14 mai. Le 15 mai, les armées de trois pays arabes voisins (Egypte, Syrie, Transjordanie), qui refusent le plan de partage, entrent en Israël. Mais les armées arabes seront défaites par celles du jeune Etat hébreu, ce qui lui permettra d’agrandir son territoire de 6 300 km2. Plusieurs centaines de milliers de Palestiniens fuient vers les pays voisins. Le 11 décembre, les Nations unies adoptent la résolution 194, qui proclame le droit pour les réfugiés de rentrer dans leurs foyers ou de percevoir une indemnisation. Premier recensement israélien en novembre 1948: 712 000 juifs, 169 000 Arabes.

1956

Deuxième guerre

israélo-arabe

Israël, la France et la Grande-Bretagne attaquent l’Egypte après la nationalisation du canal de Suez par le président égyptien Nasser, le 26 juillet. Les Etats-Unis et l’URSS imposent un cessez-le-feu le 6 novembre et Israël se retirera du Sinaï en janvier 1957.

1959

Résistance palestinienne

Premier congrès du Fatah, créé au Koweït en octobre. Il commettra sa première action militaire contre Israël le 1er janvier 1965. L’Organisation de libération de la Palestine (OLP), coupole fédératrice des mouvements palestiniens, sera créée le 29 mai 1964. Yasser Arafat en prendra la tête en 1969.

1967

Guerre des Six Jours,

paix contre territoires

Au terme de la troisième guerre israélo-arabe, du 5 au 10 juin, les armées israéliennes occupent l’ensemble de la Palestine historique (Cisjordanie, Jérusalem-Est, bande de Gaza), mais aussi le Sinaï égyptien et le plateau du Golan syrien. La colonisation commence dès l’été.

Le 22 novembre, adoption de la résolution 242 du Conseil de sécurité des Nations unies, principal instrument du droit international pour la résolution du conflit israélo-arabe. Ce texte consacre le droit à l’existence et à la sécurité d’Israël, mais ordonne aussi le « retrait des forces armées des territoires occupés », comme base d’une paix durable. Son principe – la paix contre les territoires – est le fondement des futurs accords d’Oslo entre Israël et les Palestiniens.

Tournant le dos à la communauté internationale, Israël se prévaut de la version en langue anglaise de la résolution 242, qui dit « occupied territories » (sans mentionner lesquels), et non  » des territoires occupés » (c’est-à-dire de tous les territoires), comme le précise la version en langue française et comme l’ont confirmé les deux auteurs du texte original, le ministre britannique des Affaires étrangères George Brown et l’ambassadeur britannique à l’ONU, lord Caradon.

1970

Septembre noir

L’armée jordanienne écrase l’OLP et l’expulse. La direction de la résistance palestinienne émigrera au Liban.

1972

Terreur à Munich

Onze athlètes israéliens sont assassinés aux Jeux olympiques de Munich par un commando de l’organisation palestinienne « Septembre noir ». La résistance palestinienne aura recours à plusieurs autres attentats terroristes, notamment des détournements d’avions, pour faire connaître sa cause sur la scène internationale.

1973

Guerre du Kippour

La quatrième guerre israélo-arabe commence le 6 octobre, lorsque les armées égyptienne et syrienne lancent l’offensive pour reconquérir les territoires occupés par Israël depuis 1967. L’armée israélienne, prise au dépourvu, est un moment mise en difficulté, avant de se ressaisir. L’embargo des exportations d’hydrocarbures décidé sous l’impulsion des producteurs arabes déclenche le premier choc pétrolier.

1974

Arafat à l’ONU

La réception triomphale du leader palestinien aux Nations unies consacre la reconnaissance de l’OLP comme représentante des Palestiniens. La « politique des petits pas » menée par le secrétaire d’Etat américain Henry Kissinger prépare les changements diplomatiques futurs.

1977

Sadate à Jérusalem

Voyage en Israël du président égyptien Anouar el-Sadate, qui prononce un discours historique à la Knesset, le parlement israélien, le 20 novembre. Ce geste visionnaire aboutira à un retrait israélien du Sinaï (1982) et à une paix « séparée » entre l’Egypte et l’Etat hébreu. Une partie du monde arabe n’accepte pas l’attitude égyptienne et constitue le « front du refus ». L’option lucide et courageuse de Sadate lui vaudra d’être assassiné par un commando islamiste, le 6 octobre 1981.

1982

Invasion du Liban

Le 6 juin, l’armée israélienne, qui occupait déjà le sud du Liban depuis 1978, envahit la plus grande partie du pays, en guerre civile depuis 1975, et entreprend le siège de Beyrouth, où sont établis les dirigeants de l’OLP. Yasser Arafat et les siens sont contraints de s’exiler à Tunis. Du 16 au 18 septembre, les phalanges chrétiennes libanaises massacrent un millier de civils dans les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila, à proximité immédiate des troupes d’occupation israéliennes que dirige le général Ariel Sharon, et qui n’interviennent pas.

1987

Première Intifada

Soulèvement palestinien à Gaza puis en Cisjordanie. La « guerre des pierres » a commencé. Elle durera plusieurs années.

1991-1992

Du Golfe à Madrid

Les Etats-Unis prennent la tête d’une coalition militaire internationale qui, conformément aux résolutions de l’ONU, boute Saddam Hussein hors du Koweït, envahi quelques mois plus tôt.

Entre les occupations irakienne et israélienne, la différence de traitement devient trop flagrante.

Une conférence internationale sur le Proche-Orient est dès lors organisée à Madrid, sous une double présidence américaine et soviétique. Des premières négociations bilatérales entre Israël et ses voisins arabes, palestiniens compris, débutent le 3 novembre.

Parallèlement, des pourparlers secrets entre Israéliens et Palestiniens commencent en Norvège.

1993

Les accords d’Oslo

Les pourparlers d’Oslo aboutissent. En septembre, Israël et l’OLP se reconnaissent mutuellement. Le 13 septembre, à Washington, Yasser Arafat et le Premier ministre israélien Itzhak Rabin échangent une poignée de main historique en présence du président Clinton. Le « processus de paix » démarre. Il commence par la mise en oeuvre d’une autonomie limitée des Palestiniens et doit se poursuivre par des négocations sur le statut définitif des territoires occupés et la fixation des frontières du futur Etat palestinien.

1994

Le retour d’Arafat

Le leader palestinien revient triomphalement à Gaza le 1er juillet. Rabin, Arafat et Shimon Peres reçoivent conjointement le prix Nobel de la paix le 14 octobre. Israël et la Jordanie signent un traité de paix le 26 octobre.

1995

Rabin assassiné

Le Premier ministre est assassiné par un étudiant israélien d’extrême droite. Il est remplacé par Shimon Peres.

1996

Hamas et Netanyahu

En représailles à l’assassinat d’un de ses cadres par les services secrets israéliens, le mouvement de la résistance islamique Hamas organise une série d’attentats qui font plus de 100 morts et déstabilisent le gouvernement Peres, ouvrant la voie à une coalition de droite dirigée par Benyamin Netanyahu. Le processus de paix s’enlise.

1999

La paix en panne

La période d' »autonomie » organisée en 1993 doit s’achever le 4 mai, mais l’OLP accepte de reporter la proclamation de l’Etat palestinien indépendant. Le travailliste Ehud Barak devient Premier ministre israélien.

2000

Camp David échoue,

la Palestine se soulève

Arrivant en fin de mandat, le président américain Bill Clinton tente un coup d’éclat en réunissant Israéliens et Palestiniens dans sa résidence d’été à Camp David. Mais, malgré des ouvertures réelles de Barak, les négociations restent trop déséquilibrées, au détriment des Palestiniens. Elles échouent 24 juillet.

Le 28 septembre, le chef de l’opposition de droite en Israël, Ariel Sharon, se rend sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem. Les manifestations de protestation des Palestiniens sont violemment réprimées. La seconde Intifada commence. Les premiers morts tombent le 29 septembre. Le soulèvement palestinien s’étend rapidement à l’ensemble des territoires occupés.

2001

L’embrasement

Le 27 janvier, les négociations israélo-palestiniennes « de la dernière chance » organisées à Taba (Egypte) échouent, sur fond d’Intifada, alors qu’un accord relativement équilibré semblait proche.

Le 26 février, Ariel Sharon est élu Premier ministre d’Israël avec 62,5% des voix. Les affrontements prennent un tour de plus en plus violent et meurtrier.

Le 11 septembre, les attentats antiaméricains secouent le monde entier.

2002

La guerre

Les offensive israéliennes dans les territoires « autonomes » détruisent ce qu’il restait de l’Autorité palestinienne. Les représailles palestiniennes en Israël se multiplient: attentats suicides meurtriers.

Résolution 1397: à l’initiative des Etats-Unis, l’ONU se prononce pour deux Etats côte à côte: Israël et la Palestine.

Déclaration de Beyrouth, le 28 mars: 22 pays arabes font une offre de paix et de reconnaissance à Israël s’il se retire sur ses frontières internationalement reconnues (c’est-à-dire celles d’avant la guerre de 1967). Israël rejette la proposition arabe.

Bilan approximatif de la seconde Intifada, arrêté 10 avril: 1 666 morts, dont 1 251 Palestiniens et 415 Israéliens.

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