Les 10 questions du livre en extraits

1. Pourquoi Albert est-il devenu roi ?

 » Nous allons vous dévoiler en détail ce que le roi a dit à deux journalistes du service public ce 14 juillet 1994. Pour la première fois. Un témoignage exclusif. Révélateur. […]

« En fait, la nuit de la mort de mon frère, j’ai été en contact téléphonique avec le Premier ministre, Jean-Luc Dehaene. Il m’a demandé d’être prêt à lui dire si oui ou non j’acceptais de succéder au roi Baudouin, lorsqu’il serait à Motril le lendemain. Je dois en parler à la reine. Elle m’a confirmé que le roi voulait que ce soit moi. […]

Il y avait surtout le fait que Philippe n’était pas marié. Or le métier de roi demande une famille pour pouvoir retrouver son équilibre, s’oxygéner. Sinon, c’est trop dur. Puis il doit encore se former, se familiariser avec ce pays qu’il aime. » « 

2. Pourquoi [Philippe et Mathilde] se sont-ils rencontrés ?

 » Durant les années 80 et 90, Philippe a vécu une relation d’amitié intense avec un homme, le comte Thomas de Marchant et d’Ansembourg. […] Cet homme, au parcours remarquable et au verbe raffiné, suscite immanquablement l’admiration du prince. Ils se voient très souvent. Ils voyagent même à deux à l’étranger, comme le confirment plusieurs témoins. […] Au final, l’endroit précis où Philippe et Mathilde se sont croisés pour la première fois n’est pas l’élément le plus important. Le véritable secret, jamais révélé jusqu’ici, est le caractère forcé de leur union. Aucun doute ne subsiste : ils ont bien été obligés de se marier. […]

La pression d’Albert II et la menace suprême de devoir laisser la place à Astrid sont deux facteurs décisifs pour le prince héritier. […] Bien sûr, Philippe et Mathilde ont eu quatre enfants. Oui, mais la future reine est la première représentante de la famille royale à avoir accouché à l’hôpital Erasme, dépendant de la très laïque Université libre de Bruxelles. La décision avait d’ailleurs surpris, en son temps. Les membres de la monarchie belge ont toujours privilégié les institutions catholiques pour tout ce qui touche à leur santé. Mais voilà, Erasme est également la clinique francophone la plus spécialisée, en ce qui concerne la procréation médicalement assistée. « 

3. Pourquoi Albert et Paola ont-ils raté l’éducation de leurs enfants ?

 » « Le Belvédère dégageait une ambiance malsaine », explique une ancienne amie de Paola. « D’un côté, Albert et son épouse s’entre-déchiraient, ils se trompaient mutuellement. Paola avait des amants, le prince Albert vivait une double vie. Alors quand les époux se retrouvaient, le ton montait. » Mais par ailleurs, le Belvédère était aussi la terre d’accueil de religieuses, ou même du cardinal Jozef Suenens. […] Pour les enfants en bas âge qu’étaient Philippe, Astrid et Laurent, cette atmosphère a inévitablement laissé des traces. Les enfants princiers ont été élevés en grande partie par des diplomates, des militaires ou au sein de familles d’accueil, qui hébergeaient les princes pendant la semaine et les week-ends. « 

4. Pourquoi Philippe est-il un prince frustré ?

 » 1er août 1993. Le roi Baudouin vient de décéder. Philippe est dans le sud de la France quand il apprend la terrible nouvelle. […] Un ami du prince me l’a d’ailleurs personnellement confirmé. Philippe n’a pas eu de contact avec ses parents quand la nouvelle est annoncée. Il est seul. Il n’est évidemment pas marié à l’époque. Mais il attend un coup de fil du Premier ministre, voire de son père, pour lui annoncer… son prochain couronnement. Mais rien ne se passe. Le vide. Baudouin l’a pourtant préparé depuis des années à ce moment. Philippe ignore complètement qu’un accord a été passé entre son père Albert et son oncle Baudouin, un an auparavant. […] En réalité, il semble que Philippe apprendra qu’il ne devient pas roi… par les médias. Philippe a l’impression d’être trahi. « 

5. Pourquoi Laurent est-il devenu violent ?

 » […] Par correction journalistique, j’ai évidemment demandé au prince Laurent de réagir par rapport à ce passé trouble qui est le sien. Ces éclaircissements auront lieu lors d’une conversation téléphonique de 30 minutes que je ne suis pas près d’oublier. […] Un dialogue improbable s’installe alors : « Je vous pose alors directement la question : avez-vous porté des coups à certaines de vos ex-petites amies ? »

« Je ne réponds pas à cette question. »

« Monseigneur, soyons clairs, avez-vous été violent ? »

« Je ne réponds pas à cette question. »

« Alors dites-moi  » non « , dites-moi que vous n’avez pas été violent avec des femmes, et on n’en parle plus. »

« Je suis désolé, je ne veux pas répondre à cette question. Maintenant, excusez-moi, je dois partir. Au revoir. »

La réponse ne viendra donc jamais. Pas de oui. Pas de non… « 

6. Pourquoi Albert est-il un véritable homme d’Etat ?

 » Mais au fond, qu’a fait Albert II en vingt ans de règne ? « Je commencerai tout d’abord par ce qu’il n’a pas fait », dit Luc Van der Kelen, l’éditorialiste de Het Laatste Nieuws. « Et c’est plutôt positif, d’ailleurs. Ce qu’il n’a pas fait, c’est commettre des erreurs. Il n’a commis aucune faute, aucune. Son frère Baudouin avait serré la main de José Happart en pleine crise des Fourons, comme s’il prenait parti pour lui dans ce conflit communautaire très sensible pour le pays. Il avait aussi refusé de signer la loi contre l’avortement. Albert, c’est un parcours parfait. »  »

7. Pourquoi ont-ils un problème avec l’argent ?

 » La famille royale est à l’aise financièrement. Mais on peut aujourd’hui se demander si la manière dont l’héritage de Léopold II a été dilapidé n’a pas laissé de traces. La peur de tout perdre hante les esprits à Laeken, avec comme conséquence une certaine avarice et la crainte du lendemain. […] Jusqu’au bout, on est marqué par ce rapport houleux entre la royauté et le volet financier. De l’avarice, des deals dignes d’un autre temps, des achats somptueux, des déclarations contradictoires. Et toujours, irrémédiablement, ce tabou, quand on parle d’argent. « 

8. Pourquoi l’Eglise rythme-t-elle leur vie ?

 » Le roi Baudouin a fait entrer au Palais une dimension spirituelle qui n’avait pas existé à Laeken précédemment. A partir de ce moment, la religion catholique a été salvatrice, elle a permis de trouver la solution aux problèmes de tous acabits, qu’ils soient privés – mariages, réconciliation, déprimes – ou d’ordre public – refus de signer la loi légalisant l’avortement.

Albert, plus que son frère, a compris qu’il perdrait du crédit s’il donnait un caractère trop ostensible à sa foi. Il l’a donc manifestée avec parcimonie, tentant simplement de freiner la loi légalisant l’euthanasie, qui était contraire à ses principes de vie. Mais il l’a finalement signée.

Cette foi qui déplace les montagnes est également l’apanage de certains collaborateurs proches du roi. Son chef de cabinet, Jacques van Ypersele, ne dit-il pas à cette fille violentée par le prince Laurent « d’aller se confier à un prêtre », plutôt que d’intervenir directement ? « 

9. Pourquoi le roi est-il si mal protégé ?

 » En famille, nous sommes donc parvenus à « déjouer » le système de sécurité censé protéger le chef de l’Etat, tout en faisant du bruit et surtout sans avoir l’intention d’arriver là. Je n’y crois pas. Il n’y a pas de feuilles sur les arbres, la lumière est intense. Tout est réuni pour que nous soyons rapidement interceptés. Nous devrions être repérés. Mais non. Il ne se passe rien.

Alors on prend le temps de profiter de la vue, d’écouter les oiseaux qui sont comme nous, seuls au monde, d’admirer les plantations parfaitement entretenues et de regarder ce château, le plus beau de la Donation royale. […] On est là depuis près de trente minutes. Vingt-sept, exactement. Une demi-heure de totale liberté dans la propriété du chef de l’Etat. « 

10. Pourquoi Albert veut-il abdiquer en juillet 2013 ?

 » Le roi Albert II souffre d’un cancer de la peau consécutif à une exposition très forte au soleil durant toute sa vie d’adulte. Un de ses amis est formel à ce propos. Cet ami souffre d’ailleurs du même mal, il me l’a annoncé. […] Le cancer de la peau du roi est apparemment une réalité. L’opération chirurgicale au nez qu’il a subie le 17 novembre 2011 en est la démonstration. […] Selon les dernières informations glanées au moment de mettre ce livre sous presse, il semble certain qu’Albert souhaite abdiquer. Et sortir en beauté, au plus vite. Il est vraiment usé. Le mois de juillet 2013 lui semble être une date de choix. L’information est confirmée. Mais voilà : l’entourage royal – Jacques Van Ypersele en premier – et le gouvernement souhaitent qu’Albert reste à la tête de l’Etat au moins jusqu’en 2014, pour qu’il soit maître d’£uvre lors de la formation du prochain gouvernement. Visiblement, la confiance en Philippe reste limitée. C’est finalement sur la base de l’état de santé d’Albert que la date sera décidée. « 

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