Léopold III, l’incompris ?

Dans votre dossier  » Les grands perdants de notre histoire  » (Le Vif/L’Express du 15 août dernier), Pierre Havaux évoque  » L’incompris – Léopold III (1901 – 1983 ) « , présenté d’abord comme un malheureux : il succède à son glorieux père, à 33 ans quand même, ce n’était plus un gamin et puis il n’a pas rechigné à faire de la politique et a tout fait pour dépasser son rôle constitutionnel, régner et non gouverner. Ultraconservateur et catholique avant d’être chef de l’Etat. Il perd son épouse, c’est vrai. Mais en quoi tout cela expliquerait-il son acharnement à contrer le gouvernement ? Ambigu sur ses intentions sous l’Occupation, c’est le moins qu’on puisse dire ! Se remarier en pleine guerre a été une gifle pour le peuple qui souffrait et pour notre armée. Maladresses, faux pas ? Voilà des mots qui traduisent mal un déshonneur rampant qui vient à son comble avec la poignée de main à Hitler, dès novembre 1940. C’est juste avant celle-ci qu’il aurait dû faire un vrai  » faux pas  » et se faire porter pâle car il n’aurait pas jeté sur l’honneur de la Belgique une flétrissure d’un siècle ! Oui, d’un siècle ! La preuve : beaucoup la ressentent encore, 79 ans plus tard. Quant à  » l’intrigante « , Liliane Baels, Pierre Havaux ici aussi frotte dans le sens du poil : comment peut-il parler de  » la noblesse de ses sentiments  » ? Sincérité peut-être, mais noblesse… L’un des nombreux problèmes de la monarchie, toute constitutionnelle qu’elle soit, est qu’un pays peut devoir subir tout à fait constitutionnellement dix-sept années, dont cinq de guerre, avec des gens pareils !

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