Prenez le temps d'apprendre à connaître votre monture, par exemple en empruntant sciemment des trajets plus difficiles qui vous permettront d'affiner votre technique. © GRACE-BIKES.com

Le Speed Pedelec, c’est l’avenir !

Si les vélos électriques rapides (Speed Pedelecs) sont un excellent moyen d’échapper aux bouchons, on leur reproche aussi souvent d’être trop rapides et trop dangereux. Cette critique est-elle toutefois vraiment justifiée et, si oui, comment remédier au problème ?

Les vélos électriques rapides occupent une place croissante dans notre mobilité, surtout depuis qu’ils sont devenus une option réaliste pour les distances allant jusqu’à 30 km grâce à la mise en place d’un cadre réglementaire pour l’assistance au pédalage pouvant le faire rouler jusqu’à 45 km/h. Une bonne option, même s’il reste encore des progrès à faire en termes de technique, d’infrastructure, de législation et d’évolution des mentalités1,2.

Culture de la sécurité

Encore relativement nouveaux sur nos routes, les Speed Pedelecs sont forcément scrutés de près, en particulier les accidents dans lesquels ils sont impliqués. D’après une étude réalisée en Suisse3 (la plus grande du genre avec ses 3 658 descriptions d’accidents circonstanciées), l’âge du cycliste et la vitesse de son bolide ne semblent pas influencer les accidents impliquant des vélos électriques rapides. Ceux-ci étaient en effet répartis de façon largement homogène sur tous les groupes d’âge, ce qui infirme donc le mythe selon lequel les seniors seraient plus exposés aux chutes. Les auteurs de l’étude n’ont pas non plus relevé de différences entre les modèles lents et plus rapides en termes de nombre d’accidents… et la plupart des participants déclaraient au demeurant qu’ils auraient vraisemblablement subi les mêmes déboires avec un vélo ordinaire (comprenez, qu’ils en étaient eux-mêmes responsables).

La conduite d’un véhicule impose de connaître ses limites et de posséder une certaine expérience. Une formation pourrait donc être souhaitable.

L’expérience, par contre, pourrait avoir eu un rôle à jouer : si 75 % des victimes déclaraient avoir une large expérience préalable des deux-roues (motorisés ou non), un sur dix n’en avait pas ou peu. Ces 10% donnent à réfléchir : la conduite d’un véhicule impose en effet de connaître ses limites et donc de posséder une certaine expérience… Une formation (obligatoire ? ) pour les personnes qui envisagent d’acquérir un vélo électrique alors qu’elles n’ont aucune expérience de ce moyen de transport pourrait donc être souhaitable. On pourrait s’inspirer pour cela de la culture de la sécurité des motards, dont les  » montures  » sont certes sensiblement plus lourdes et plus rapides, mais n’en présentent pas moins des points communs avec les Pedelecs, comme par exemple un profil étroit qui les rend peu visibles dans la circulation. Sans compter qu’un conducteur automobile peut mal anticiper la vitesse de ce qu’il pense être un  » vélo normal « , et le percuter au moment de croiser sa route, par exemple…

Apprendre à connaître son véhicule

Quant à savoir quelle est la meilleure manière de négocier un arrêt urgent sur un vélo électrique rapide, les avis divergent. Le frein avant est le plus efficace, mais il comporte aussi le plus grand risque de dérapage et de perte de contrôle, voire de saut périlleux par-dessus le guidon. Il semble donc préférable de commencer par actionner le frein arrière pour stabiliser son vélo puis le frein avant une fraction de seconde plus tard, en dosant le freinage pour éviter les glissades et en déportant le plus rapidement possible le poids du corps vers l’arrière (idéalement, il faudrait à ce stade avoir les fesses au-dessus de la roue arrière). Faire de cette manoeuvre un automatisme impose toutefois de beaucoup s’entraîner, par exemple en mountain bike sur une côte descendante.

Le Speed Pedelec, c'est l'avenir !
© bosch-presse.de

Sous l’effet de différences techniques dans leur fabrication et leur système d’assistance au pédalage, les divers modèles de vélos électriques réagissent différemment : certains au quart de tour, d’autres beaucoup plus lentement. Cela peut provoquer des réactions de panique en cas de freinage brutal, lorsque le système d’assistance ne s’arrête pas instantanément. Prenez donc le temps d’apprendre à connaître votre monture, par exemple en empruntant sciemment des trajets plus difficiles qui vous permettront d’affiner votre technique.

Soyez également bien conscient(e) que, en tant qu’usager faible, votre sécurité dépend avant tout de vous ! Les autres conducteurs ne font en effet inconsciemment attention qu’aux grands véhicules qui représentent un danger pour eux, ignorant inconsciemment les plus petits usagers. Astreignez-vous donc à toujours rester vigilant lorsque vous circulez à vélo et efforcez-vous de bien observer la circulation afin de pouvoir réagir à temps. Pensez aussi aux vêtements voyants (idéalement fluorescents), aux bandes réfléchissantes et à l’éclairage… tout en gardant à l’esprit que ces précautions n’offrent aucune garantie que les automobilistes vous verront à tous les coups.

Enfin, lorsque les conditions vous semblent dangereuses, il peut être utile de réduire voire de couper complètement l’assistance au pédalage, car mieux vaut rentrer un peu plus tard que de vous retrouver dans le décor… ou pire.

références www.bodytalk.be

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