Le  » rouleau compresseur  » bruxellois

La santé de fer du marché immobilier de la capitale a une fois de plus impressionné les notaires. Bruxelles jouit encore et toujours d’un indéfectible attrait auprès des acquéreurs.

– Que retenir de 2016 ?

La brique bruxelloise a surperformé l’année dernière, brillant par une  » activité abondante  » : 12,5 % de transactions de plus qu’en 2015 ! Un bond en avant extraordinaire que les notaires de la capitale attribuent à la faiblesse des taux d’intérêt hypothécaires, et plus particulièrement au fait que ceux-ci ont conduit un public traditionnellement locataire à franchir le cap de la propriété : les jeunes. Ils ont rejoint les rangs des seniors qui se défont de leur grande maison pour un appartement en ville.

Cet engouement n’a toutefois pas eu pour effet d’affoler les prix – sans doute parce qu’ils sont déjà assez hauts comme cela. La progression est là, bien sûr, mais elle est plus contenue qu’on pourrait le penser : + 4,1 % pour les maisons, à 385 000 euros ; + 1,6 % pour les appartements, à 195 000 euros. Il s’agit là de prix médians et non moyens, c’est-à-dire de prix où les extrêmes ne sont pas pris en compte.

Enfin, l’éternelle césure nord/sud s’est une fois de plus illustrée dans les observations des notaires l’an dernier. La brique est plus abordable passé le canal, mais aussi plus… stable, ses prix évoluant au gré des communes non pas en dents de scie mais en courbes plus mesurées.

– Quel est le bien le plus en vogue ?

Bruxelles est sans doute la seule ville de Belgique où il y a une différence entre le bien de rêve, la maison, et le bien en vogue, l’appartement. Dans le détail, les 2-chambres ont la main puisqu’ils représentent la moitié des ventes d’appartements dans la capitale, contre un tiers pour les 1-chambre. Côté prix, ce sont les 3-chambres (16 % des ventes) qui ont le plus  » cartonné  » : 3,5 % de leur valeur médiane, à 295 000 euros.  » De plus en plus d’appartements 3-chambres trouvent acquéreur auprès des « babyboomers », justifient les notaires. La vente de leur belle villa en périphérie de Bruxelles leur permet d’acquérir un appartement d’un certain standing et volume.  »

– Quid du neuf ?

Le neuf a eu son petit succès en 2016. Preuve en est le montant des droits d’enregistrement perçus par les notaires de la capitale, qui n’évolue pas autant que l’activité immobilière : + 3,8 % par rapport à 2015, à 535 millions d’euros. Ce différentiel s’explique par le fait que le notariat base ses statistiques sur les seuls compromis de vente, ce qui induit un décalage entre ses résultats et ceux des bureaux d’enregistrement. Mais pas seulement. Les ventes de biens neufs sont en effet soumises à une TVA de 21 % et non aux 12,5 % de droits d’enregistrement.

– Quelles perspectives pour 2017 ?

Tout prête à penser que l’activité immobilière sera moins soutenue cette année. Sur le segment du neuf en tous les cas, puisque durant les trois premiers trimestres de 2016, le nombre de permis de bâtir octroyés pour des nouveaux logements a chuté de 39 % !

PAR FRÉDÉRIQUE MASQUELIER

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