Le numérique, sauveur des écoliers ?

Je fais suite au débat tenu ce dimanche 14 janvier 2019 sur RTL-TVI :  » Profs pas remplacés, élèves en danger « , dans le cadre de l’émission C’est pas tous les jours dimanche. Face au préjudice subi par une élève en secondaire, victime d’une absence de… 145 périodes de cours lors de l’année dernière, les intervenants plaidaient chacun leur thèse. […] Mes réflexions sont les suivantes :

– Quel intérêt porte-t-on aux enfants victimes ? Une réparation de leur préjudice subi ou une amélioration future de leur situation a-t-elle été proposée : cours de rattrapage, notes de cours et exercices à faire par eux-mêmes suivis de corrections par un ou plusieurs enseignant(s), cours délivrés par des programmes informatiques ? En l’espèce, les victimes n’ont strictement rien obtenu de la part de la Communauté française […].

– Depuis le début des années 2000, le manque de profs est un fait connu par la Communauté française. Cette affirmation n’a pas été contestée lors du débat. Et la ministre s’est gardée d’invoquer la moindre décision politique prise dans le passé ayant eu pour effet d’encourager les vocations d’enseignants ou de limiter les départs prématurés […].

– En 2015, le budget de l’enseignement était de 7,28 milliards d’euros, dont 82,7 % étaient affectés au paiement des salaires des enseignants, et 10 % aux coûts liés à l’échec scolaire. Dès lors que la main-d’oeuvre couvre plus de 80 % du budget, la thèse du manque de professeurs occupés par la Communauté française est-elle réellement démontrée ? […] Si les actifs ne sont réellement pas assez nombreux, le principal problème n’est-il pas d’abord un manque de moyens financiers en lieu et place d’un manque d’enseignants ?

– En 2013, le ministre d’Etat Philippe Maystadt avait identifié les coûts inopportuns […]. Il plaidait notamment pour : augmenter la marge de manoeuvre de la direction scolaire ; diminuer les échecs en augmentant la formation des enseignants et leur rémunération ; encourager la collaboration entre professeurs expérimentés et enseignants profanes ; et mettre fin aux cours à option trop peu fréquentés. Seule la piste de la formation a été suivie, mais sans augmentation salariale corrélative.

En réalité, face à cette situation a priori inextricable, il nous paraît que l’arrivée des programmes informatiques pédagogiques permettra de substituer au professeur physique un professeur virtuel, pas nécessairement en classe… Le numérique sera alors considéré comme étant le sauveur de l’enseignement mais certainement pas des enseignants !

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